Les sombres esprits se rencontrent.

Décidément, cette journée, qui supposait être monotone, s’avérait s'approcher de l’intérêt. Disons que j'avais vu quelqu'un d'assez déroutant.

C'était une journée chaude, malgré l’atmosphère pesant du royaume renégat, étonnamment chaude pour saison. Mais cela faisait bien longtemps que je ne me souciais plus de la chaleur. J'avais d'autres soucis. Premièrement, le propriétaire de la taverne menaçait d’expulser celui qui était le "garde" de l'entrée de la Confrérie des Ombres. Je pourrais aisément l'en empêcher mais, si je faisais cela, mon comportement paraîtrait louche et des soupçons seraient éveillé. Or, ma puissance et mon autorité reposaient en partis sur l'idée que les gens se faisaient de moi. Deuxièmement, si nous ne faisons rien, nos troupes allait perdre de l'effectif comme un Sorbébé fond dans le désert. En effet, nous subissions une période de désertion sans précédant. Des esclaves avaient disparus, et nos soldats faisaient de même. Mais le pire, c'est que certain ne sortait même pas de la Cité. Si des souterrains existaient pour fuir ou, pire, si des espions étaient entré par ces passages, nous n'étions à l'abri de rien. Et si ces espions tuaient nos soldats au sein même de notre capitale, la peur de mourir des habitants allaient tarir notre source de recrutement. Et troisièmement, j'avais perdu un membre de ma secte. Pas un marchombre, heureusement, mais un membre tous de même. Et, pour mon maître et moi-même, rien qu'1 membre était important. C'était un Migavolt nommé Shoker. Nous avions retrouvé son cadavre dans les douves du château. Mais la question la plus importante était comment un Migavolt avait pus mourir dans une fosse. Elle n'était pas assez profonde pour y mourir en tombant du chemin. Il s'était peut-être suicidé en sautant des remparts mais son corps n'était pas assez disloqué pour que cela me convainc.

Taraudé par ces questions sans réponse, je marchais pour m'aider à réfléchir et pour me passer le temps. Les citadins s'écartaient sur mon passage, certain me souhaitait bonne journée, en sachant pertinemment que je ne répondrais pas. Les maisons se ressemblaient toutes, pratiquement sans exception. Si ce n'est les devantures et les gouttières. "Il faudrait que j'en fasse installer sur mon manoir" pensais-je. Avec l'automne qui approche, on est jamais trop prudent. Ma petite promenade m'avait conduit loin du cœur de la ville, là où être pacifiste était mortel. Peu de personne osait sortir seul, si bien que je ne croisais que des groupes de pokémon, tout aussi peu soucieux du bruit qu'ils faisaient. Mais il fallait que je me change les idées. J'entrais donc dans la taverne la plus proche et j'y commandais un verre de tomato fermenté. Le tavernier me regarda bizarrement mais ne répliqua pas. Du tomato par cette chaleur devait-il penser. Mais je me souciais peu de ce qu'il pouvait penser. Il fallait juste que je me change les idées. Alors que je m’apprêtais à commencer mon verre, un Colossinge parla un peu trop fort et commença à insulter l'autorité. Il était saoul. J'attendis qu'il précise, car pour moi, l'unique Autorité de ce monde était Darkrai. Il insultais les maîtres et la Reine. Ses compagnons essayèrent de le faire taire lorsqu'ils me virent, mais il était trop tard. Je dis donc à voix distincte :

"Tes paroles sont trop irritante, Colossinge. Prépare toi a en répondre de tes actes !"

Et là ses compagnons perdirent espoir et ne le retins pas. Il s'approcha de moi, d'un pas titubant et me lança un Casse-Brique. Je sortis Nightmare et para le coup avec habileté. Toutes les personnes furent subjugué. Parer un Casse-Brique avec une lame sans qu'elle ne casse relevait de l'exploit. Et mon adversaire marqua une pause qui lui fut fatale. Je le fis tomber du bout de ma lame et me préparais à enfoncer Nightmare entre ses 2 yeux avant de dire :

Tes paroles et ton alcool t'auront perdu, fils d'ivrogne.

Et ce fus tout. Ma lame rentra et sortis de son crâne. J'essuyais son sang sur son propre cadavre et sortis triomphalement de la pièce. Voila un bon point pour cette journée. Je savourais juste ma victoire trop facile lorsqu'un Machopeur me heurta brutalement. Je l'immobilisais avec Fouet-Liane et lui dis :

"Mais putain ! C'est la journée des cons aujourd'hui ou quoi ?! Excuse toi et je saurais me montrer clément"

Pour moi, donner des excuses étaient une preuve de faiblesse, de perte d'honneur. Et même, si il était dans ces quartiers, c'est qu'il n'avait pas peur de moi, il se battrais pour ne pas ramper devant moi. Mais à mon grand étonnement, il s'excusa et me supplia de le laisser partir. Et là, je lus la terreur dans ses yeux. Sous la surprise, j'acceptais ça demande et le laissais partir. Il couru à une vitesse folle vers la ruelle avoisinante. Je crus un instant qu'il avait eu une peur folle de moi, mais je me rappelais que j'avais vu des marques ensanglantées sur son corps. Ce n'était pas "normal", son comportement n'était pas "normal". Je le suivis discrètement, curieux de voir ce qui pouvait autant le terrifier. Et je vis un Zoroark. Un Zoroark le tua. Pour une raison inconnu. Mais il le tua, de son plein gré et avec un grand sourire. Je vis tout de suite en lui en allié, un disciple potentiel. Il partit et je le suivis lui aussi. Un Nosferapti lui parla un instant et s'envola vers le Château Noir. Et il fis comme si de rien était. C'était le moment idéal pour lui parler :

"Zoroark ! Je ne t'ais jamais vu par ici, que viens tu y faire ? Ah et d'ailleurs, tu devrais faire plus attention lors de tes actes. Quelqu'un de mal intentionné pourrait te surprendre."

Je comptais lui faire un semblant de peur. Ou peut-être voudrait-il me tuer, croyant que je pourrais le trahir. Mais je ne me laisserais pas avoir. Il n'avait pas l'air d'être n'importe qui. Il avait l'air d'avoir de l'expérience.

Alors comme ça, cet insolent voulait se jouer de moi ? Bien, qu'à cela ne tienne.

Il ne semblait pas vraiment impressionné de me voir, comme tout bon fantassin qui se respecte. Ce qu'il prétendait faussement être d'ailleurs. Sa première réplique n'était pas insolente, mais son comportement, si. Et je crois que aujourd'hui, j'ai vraiment compris la puissance des illusions, et surtout ma haine envers ces-derniers. Lorsqu'il fis apparaître un autre Zoroark à mes coté, je mis attendais un peu, mais d'en faire apparaître 4 de cette manière et qu'il puisse semer le trouble dans mes idées me déstabilisait et me mettait franchement en colère. Il pouvait changer la perception que l'on se faisait de la réalité avec une facilité déconcertante. Et même moi, qui suis habitué à faire croire de fausses réalités, cela me troublait. Si mon maître l'était aussi, il n'y laissa rien paraître et me dis ces mots : "Laisse moi influer tes choix disciple, et tu verras que ses illusions ne te causerons plus de remord".. Je lui répondis mentalement que ça serait un honneur pour moi.

Alors que je sentais mon maître s'insinuer dans mon esprit, le Zoroark mentionna les rumeurs de l'existence de la Confrérie des Ombres. Mais je n'exprimai aucune émotion. Il connaissait ces rumeurs ? Parfait, il n'en sera plus que crédule. Et honteux de savoir qu'elle sont officiellement fausse. Et il me dis avec le ton le plus irritant qui soit, qu'avant de dire qu'il était un meurtrier, il me faudrait des preuves. Il est vrai que je n'avais aucune preuve. Mais pour moi, il serais toujours et à jamais coupable de sadisme. Tout comme moi d'ailleurs. Je demandais à mon maître : "Mon maître, êtes-vous bien installé ?" Il me répondais que ça pouvait aller. Maintenant que j'espérais ne plus avoir à me faire de ces satanées illusions, je pouvais répliquer :

"Ah ! Est-ce-que tu crois qu'il me faut des preuves pour faire exécuter un fantassin ? Si tu es bien fantassin, comme tu le prétends. Ah et si tu es assez crédule pour croire qu'il y a vraiment des sectes dans ce royaume, c'est que tes illusions te détraque le cerveau !"

Ce Zoroark m'intriguait de plus en plus. Et je me disais que si des rumeurs sur les sectes existaient, nous devrions être de plus en plus vigilant.

Je ne mettais donc pas trompé. Ce Zoroark n'était ni un fantassin, ni quelqu'un de banale.

En effet, ses répliques étaient toujours aussi moqueuse, et ça m'énervait toujours autant. Mais elles étaient aussi extrêmement instructive. Alors comme ça, si j'essayais de le faire tuer, de le faire arrêter ou même de l'accuser, je subirais la colère de mes supérieures ? Il était donc soit au service de la Faucheuse Rouge, soit de la Reine elle-même. Et dans le 2 cas il était officiellement intouchable. De plus, si je l'accusais, la Reine me fera surement tuer, de peur que je ne révèle ce petit secret à n'importe qui. Et puisqu'il l'avait dis précédemment, il était vrai qu'il m'intéressait. Voir un pokémon mettre autant de sadisme et de sang-froid par rapport à sa proie était un atout non-négligeable. Il utilisait ses pouvoirs à de fin sadique, il y prenait du plaisir. Vraiment étonnant. Je n'avais rencontré que des anciens combattants capable de faire ça, moi-exclus, bien évidemment. Je savais parfaitement me jouer de mes ennemis jusqu'à ce qu'ils meurent. Mais tout de même, c'était étonnant.

Puis il fit un deuxième discours. Et il parla d'un sujet qui me tenait fortement à cœur, aussi je ne fis transparaître aucunes émotions, de peur que cela me trahisse. Ainsi il avait fait partis d'une secte ? Je levai un sourcille d'indifférence, même si ce n'était pas le cas. Je n'avais encore jamais entendu parler des sectes antérieur à la création de la Confrérie des Ombres. Et je peux dire que tout cela m’intéressais. Je me demandais si je pouvais le faire chanter avec cette information, mais j'en doutais fort. Comme je l'ai dis plus haut, si il était sous la protection de la Reine, il était intouchable.
Et puis il annonça avec une neutralité déconcertante ce que tout le monde savait déjà, la Reine n'était pas omniprésente. Ce qui est absolument vrai. Mais j'avais mon point de vue sur la question :

"Il est vrai que la Reine n'est pas omniprésente, mais que serait le royaume renégat sans ces imperfections ? Ça serait une copie du royaume ennemis. Et si nous sommes là, c'est que nous ne voulons pas vivre comme dans le royaume primèrien. N'est-ce-pas là aussi ton avis ?"

Si ce n'était pas le cas, je ne le comprendrais définitivement jamais. Sans les imperfections de la Reine, il n'aurait jamais pus exécuté ce fantassin. Sans les imperfections de la Reine, je ne serais surement pas là.

En fait, j'avais devant moi une incarnation. Ce Shayrou était une copie conforme de l'idée que je me faisais d'un sadique. Mais je n'étais pas jaloux, tout simplement parce que je jugeais que je n'étais pas mal dans l'échelle du sadisme.

Mais que faire ? Lui annoncer que c'était également mon caractère ? Je n'en étais pas sur, même si j'étais sur que cela ne choquerais personne. Si j'étais arrivé à mon rang actuel, c'était en partie grâce à ça. Je ne bats pas uniquement avec Nightmare. Mon cerveau fonctionne à plein régime pendant un combat, rien que pour faire commettre à mon adversaire une erreur fatal. C'est grâce à ce petit détail que tous mes concurrents au poste de second maître avait été éliminé. Le combat qui m'avait le plus plu avait été contre un Rhinoféros. Au début du combat, nous paraissions à égalité, jusqu'à ce qu'il fasse une erreur. Rien qu'une. Il avait juste regardé mon visage, et je l'avais désarmé. Puis j'avais lancé Buée Noire et passas tout le reste du combat à le torturer avec des attaques Grimaces et des Fouet-Lianes. Et je l'ai achevé avec sa propre lame. Je l'ai gardé en temps que trophée.

Ce Zoroark était joueur. Il jouait avec les vies. De ses victimes et des autres. Je le compris en voyant ce Nosferapti voleter vers nous. D'un signe presque imperceptible de la pars de l'illusionniste, il s'écrasa sur le sol et commença à embrasser le sol, juste devant le Zoroark. Je levais un sourcil et un coin de ma bouche en signe d'amusement. A vrai dire, je n'avais jamais eu d'esclave à ma botte aussi dévoué. Aussi ... manipulable. C'était comme si Shayrou vidait l'énergie vital des autres pokémon et en faisait ses marionnettes. Des coquilles vides et contrôlable à souhait. Ce Zoroark dégageait une confiance en soi et en sa puissance extraordinaire, si bien qu'on savait que l'on n'allait jamais avoir le dernier mot. Mais je devais répondre à ses paroles :

"Shayrou c'est ça ? Et bien je pense pouvoir dire que nous avons des points communs. Les vies ne sont que des jouets dont nous nous débarrassons au moment opportun. Et je constate avec joie que tu utilises cette logique fondamental superbement bien. Je suis aussi un fervent adepte de cette logique. Ton ou tes employeuses doivent être satisfaite de tes réussites. Me tromperais-je ?"

J'avais une petite idée en tête. J'aimerais beaucoup me confronter à lui. Voir l'étendu de ses pouvoirs. Le juger en pleine action. Mon maître m’empêchera d'être influencé par ses illusions.

Précision:

De plus en plus étonnant. Vraiment. Maintenant, même son esclave s'y mettait.

Cette Nosferapti était bornée. Comme son maître. Et les paroles qu'elle me dis me mirent la puce à l'oreille. Déjà, j'étais maintenant sûr que Shayrou travaillait pour la Reine et pour Ikana. Et de plus, cette chauve-souris paraissait, soit voué une adoration quasi-divine pour son maître, soit elle était complétement folle de lui. Et d'ailleurs, le Zoroak l'interrompis avant qu'elle ne puisse finir sa phrase. Et elle en fut troublé, ses yeux parlèrent pour elle. Puis elle embrassa une griffe de l'illusionniste et partit se réfugier dans sa crinière rougeoyante. Il s'excusa pour elle par rapport à ses paroles stupides et insolentes. Et c'était quand même vrai qu'il l'avait bien dressé. Ou bien vidé de son âme et de son intelligence. Puis il ajouta, de manière beaucoup plus subtile que son esclave, que personne n'avait eu à se plaindre de son travail. Intéressant. Et puisqu'il en parle, je ne qualifierais pas cette conversation "d'agréable". Plutôt "d'instructive".

Puis il annonça que s'il suivait à la perfection ma logique inébranlable, il devrait me tuer. Ce qui n'était pas faux. Sauf que la mort n'était pas prévu dans mes projets, j'avais tellement de choses à accomplir, à prouver, à faire respecter. De toutes façons, il ne pourrais pas me tuer. Je le sais. Mais se jouer de moi, ça c'est dans ses cordes. Alors pourquoi pas ? Je pourrais jouer le jeu. Tout ceci me divertira surement beaucoup. Je lui répondis donc :

"Effectivement, c'est dans la suite de toutes choses et surtout de cette logique. C'est pourquoi je te mets au défi de la terminer !" annonçais-je triomphalement.

Mon maître était prêt. Moi aussi. Tout ceci prenait des tournures for agréable. Et surtout divertissante. J'étais prêt à sortir Nightmare au signal de mon maître et à la moindre illusion que le Zoroak produirait.

Et contrairement à toutes attentes de ma part, le Zoroark m'avait tourné le dos, comme désintéressé par ma proposition.

Lui qui avait tout fait par en arriver là, qui avait passé la majeure partie de cette conversation à me provoquer, à supposer vouloir me tuer. Je pris ça comme une insulte de haut niveau. Je sortis Nightmare rapidement, près à lui faire payer une bonne fois pour toute son insolence maladive. Et un affreux doute me pris. Et si tout cela n'était qu'une vaste farce ? Un piège ? Alors que je maudissais ma stupidité et ma crédulité, mon maître me lança un signal. J'eus juste le temps de me propulser en l'air à l'aide de mes Fouet-Lianes, avant de voir une superbe démonstration de l'attaque signature des Zoroak, Explonuit. L'explosion produite souffla le sol dallé comme de la paille, fauchant au passage les passants qui se trouvaient là. Et je crois que je devrais faire de même. Ne pas me préoccuper des autres. Juste de mon ennemi. Comme dans tous les combats.

Puis il tourna la tête, juste pour voir si j'étais encore là. Avec un regard infiniment mauvais. Heureusement pour moi que j'avais sauté en l'air, ça me fournissait ainsi l'avantage de la surprise. Enfin, je l'espère. Et la fureur du combat me pris. Ça faisait assez longtemps que je n'avais combattu quelqu'un à ma hauteur. J'avais furieusement envie de le faire souffrir, et je ne m'abstiendrais pas. Même si je devais lui faire perdre des membres. Après tout, n'était-ce pas lui qui me provoquait depuis le début ? Je pris Nightmare à deux mains et la plaça bien haut au dessus de mon chapeau, prêt à trancher. Et je lui retombai dessus avec toute la vitesse que pouvais me procurer la gravité.

Ce combat commençait décidément bien, même si je devais maintenant une faveur de plus à mon maître.

Enfin un combat qui s'annonçait digne d'intérêt. En effet, tous ce que je combattais ne m'arrivait même pas à la cheville. Décevant.


J'étais donc au dessus de la tête de ce Zoroark, et je jubilais de le voir regarder derrière lui avec autant d’incompréhension. Je voyais aussi les passants lançant des regards terrorisé vers le destructeur de leur rue, je jubilais encore plus. La peur m'avait toujours rendu joyeux. Que ce soit par mes actes ou par les actes et les actions de n'importe qui d'autre. J'aimais voir la peur, et mon maître aussi. Tous particulièrement les peurs infantiles. Les enfants étaient tellement crédule et ils détestaient l'inconnu. Pour eux, leurs parents ne peuvent pas mourir. C'est pour cela que quand je tuais des parents, je tenais à ce que les enfants le voient. Voir leur visage se décomposer, voir leurs certitudes voler en éclat était vraiment la plus belle expression à regarder. Mais je sortis de mes pensées et me concentrais sur ma chute. Je ne tenais pas à atterrir n'importe où, et surtout pas à coté de ma cible.


Alors que j'allais porter un coup fatal à Shayrou, j'entendis une petite voix le prévenir de ma venue. J'avais oublié ses esclaves. Il se retourna avec une vitesse extraordinaire et contra Nightmare avec une attaque Griffe-Ombre. Étant en l'air, je ne pouvais pas faire grand chose, et roulais sur le coté lorsqu'il détourna ma lame. Je me relevais bien vite et il commença à parler. Selon moi parler en plein combat était complétement stupide. Il m'annonça que ça faisait longtemps qu'il n'avait pas fait de combat d'escrime, et qu'il me trouvait intéressant. Tout comme moi. Puis il m'invita à porter le premier coup. Comme si j'allais me gêner.

Je mis donc Nightmare devant moi, fermais les yeux et attendis patiemment le signal de mon maître. J'avais pleinement confiance en lui. Il m'ordonna d'y aller maintenant. Je pris donc ma lame dans la main droite, elle était adapté au combat à une comme à deux main, et fis un ample mouvement du bras gauche en lançant une nuée de Dard-Venin. Si il était empoisonné, il serait beaucoup plus facile à battre. Ou à abattre.

Je ne savait pas ce que ce Zoroark pensait, mais il mettait un point d'honneur à ne jamais me laisser un avantage, quel qu'il soit.

Je fus heureux, et fier, de voir qu'un de mes dards l'avaient touchés de plein fouet. Il se l'était pris à l'épaule et le choc l'avait fait valser comme une toupie. Pourtant, je ne l'avais lancé avec une puissance phénoménale. Cela me fis sourire. Si il était doué pour les assassinats, il ne l'était pas vraiment dans un combat à découvert. Puis je l'entendis marmonner quelques mots dans sa fourrure. Je ne savais pas si il faisait exprès ou pas, mais ça m'énervait passablement. Les parleurs sont des mauvais combattants. J'allais lui répliquer quelques choses d'encore plus venimeux que mes Dard-Venin, mais je m'abstiens au dernier moment. je ne devais, je ne pouvais, pas me permettre de me déconcentrer. Alors que je me disais ces mots, je vis deux petites formes violettes sortir de l'abondante fourrure de Shayrou, mais je compris pas immédiatement ce que c'était, ni qui.

Puis j'entendis un son. Un son à vous arracher les tympans. A hurler de tout ses poumons pour qu'il s'arrête. Avant ce son, mon esprit était comme l'air. Calme, juste parsemé par de légère brise, rien de bien grave. Mais ce son l'avait transformé en cyclone déchainé. Je ne contrôlais plus rien, ni mes pensés, ni mes mouvements. Mon seul réflexe à demi contrôlé était de ne surtout pas lâcher ma lame. Mais dans ma tête ... je ne pouvais m’accrocher à rien. Mes pensés me revenaient pas instant, mais elles fusionnaient, elles s'évaporaient, elles disparaissaient. Je posais un genou à terre en tenant ma tête à deux mains. La folie. Voila ce que cette onde avait créé en moi. L'illusion de la folie. Et j'entendis une voix dire : "Au grand maux, les grands remèdes". Je sentis un esprit prendre possession de mon corps. Quelle sensation horrible. Ne plus pouvoir contrôler son corps. Être un esprit passif, contemplatif, était vraiment atroce. Je compris enfin ce que pouvais ressentir mon maître. Puis je vis mon corps utiliser Fouet-Lianes pour détruire tous les Zoroark qui me tournait autour. Je ne les avais même pas remarqué. Ils auraient pus me tuer 10 fois de suite pendant mon instant de folie.

Je me mis ensuite en quête de retrouver un esprit à peu près normale. N'ayant plus de corps, je pouvais hurler ma douleur. Ce qui je fis. Mon maître avait détruis les six Zoroak qui lui tournaient autour, mais ils avaient tous disparus. "Des reflets." pensais-je. Je m'étais enfin calmé et je sentis que mon maître faiblissait. Je repris donc ma place initial, près à éclater ce Shayrou qui m'avait rendu dans un tel état de confusion. Il était sur un balcon, et il me contemplait. Je sautais donc vers lui, toujours à l'aide de Fouet-Lianes. Je pris Nightmare, que je n'avais lâché, de ma main droite et lui abattu dessus en parallèle d'un Poing-Dard. L'échauffement était finis. Si je le touchais, il ne s'en remettrais pas tout de suite.

L'échauffement était fini. Et nous nous le faisions bien comprendre.

Alors que j'allais le toucher avec mon Poing-Dard, je vis son visage se décomposer pour laisser place à la colère. Il n'aimais pas l'imprévu. Intéressant. Il fit ensuite un magnifique salto arrière et atterrit sur la toit d'une maison voisine. Pendant son saut, je cherchais avec agacement ses deux esclaves. Ils m'avaient offert la folie, je comptais bien leurs rendre la pareil. Une bonne attaque Para-Spore les paralysera et je leur arracherais lentement les ailes avec un plaisir non-contenu. Mais ils fallaient que je les trouves, et ils s'étaient bien caché, malheureusement. Ils devaient s'être camouflés parmi les gargouilles, mais je n'avais pas vraiment le temps de les chercher avec tout mon esprit. Shayrou n'était pas n'importe qui, et surtout, il n'était pas inexpérimenté. Je devais lui donner toute mon attention.

Lorsqu'il fut sur un toit voisin, il me lança une superbe attaque Grimace, qui en aurait apeuré plus d'un. Malheureusement pour lui, j'étais un fervent adepte de cette attaque et elle ne faisait plus aucun effet. Mais je dois avouer qu'elle ferait peur à n'importe qui. Puis je vis bien que cette Grimace était destiné à me déconcentrer pour que je me prenne une attaque Tranche-Nuit de plein fouet. Mais je l'avais vu arriver. Malgré la vitesse de l'attaque, je l'esquivais aisément en sautant par dessus. Je voyais bien que le poison était en train de se répandre dans ses veines. "Parfait" pensais-je. Il ne sera que plus facile à battre. Et j'avais un plan. Je lui fonçais dessus à toute vitesse , Nightmare près à le frapper sur le flan. Mais au dernier moment, je sautais au dessus de sa tête tout en attaquant Purédepois. J'atterris de l'autre coté, utilisais Reflet, et lançais l'attaque Dard-Nuée. Mes dards le vaincront.

Mon plan semblait parfait, mais je comptais sur lui pour me surprendre.

Je ne sais pourquoi, mais il m'arrive de penser à des choses qui n'ont pas de raison d'être pendant un combat.

Le défaut de l'attaque Purédepoie était que l'ont ne voyais pas la cible. Mais dans ce moment là, il m'était tout bonnement vital de l'utiliser, sans quoi un initié au illusion n'aurait aucun mal à me repérer parmi mes pâles copies. Et pendant que me proie était en train de se prendre mes Dard-Nuées, j’espérais qu'il en profiterais pour inhaler de la fumée. Elle était aussi empoisonné, je savais que mes premiers Dard-Venins n'avaient pas pu l'affaiblir au plus haut point. C'est pourquoi j'en remettais une deuxième couche. Il me vint ensuite un petit poème que j'avais composé dans un instant de lassitude. Et je le fredonnais doucement, tout en conservant une part de mon attention sur mon adversaire. 

La colère est le pire des défauts. Lorsque l'on ne la contrôle plus.

J'allais donc le trancher au niveau de la taille avec toute la puissance et la rage que pouvait me procurer ma haine, lorsque je vis que Shayrou n'avait pas bougé d'une griffe. Il était resté stoïque là où n'importe qui aurait émis rien qu'un mouvement. Était il confiant au point de tenter d'aussi près Yvetal ? Mais mon esprit n'était plus à la réflexion. Il m'avait fait sortir de mes gonds, et il allait le regretter. Aussi surement que mon maître est Darkrai. Ma lame s'approchait à une distance critique de sa hanche et sa mort paraissait inévitable, on avait l'impression que lui même y était résigné. Puis il me fis un visage atroce, comme si sa vie et son esprit l'avait quitté, et que Giratina avait pris possession de son corps. Il était vide.

Puis il me dit quelques mots, et parmi eux, de fausses excuses. Alors qu'il savait pertinemment que pour moi, une insulte n'était réparable que par la mort. Mais qu'il ne s'en fasse pas, son erreur n'allait pas tarder à être réparer. Ses mots ne pouvaient ni le sauver, ni ralentir ma lame. Puis il m'annonça qu'il allait lancé des attaques qui lui seraient beaucoup plus personnel. Une seul me vint à l'esprit. "Explonuit". Et, malheureusement pour moi, il fut plus rapide. Il était habitué à la rapidité, sa place de choix le prouvait. Il lança l'attaque que je ne pus esquiver. Je ma la pris de plein fouet et comme elle détruisit la plupart du toit sur lequel nous nous trouvions, j’atterris à l'étage du dessous. 

La chambre dans laquelle je me trouvais n'était pas très luxueuse, mais elle l'était plus que c'était habitant du royaume renégat. Un lit à peu près mou, une armoire, actuellement écrasé par une poutre et une commode en tout aussi bonne état. Mais je n'avais pas vraiment le temps de faire une inspection plus précise, quelqu'un m'attendait. L'attaque de Shayrou m'avait infligé des blessures, et certaines, dû à l’effondrement du plafond, n'était pas légère. Mais par chance, j'avais atterris sur le lit. Ma seule chance d'ailleurs. Une profonde écharde s'était ancrée dans ma cuisse gauche, mais j'avais vécu pire. Et surtout, j’espérais que Shayrou aurait autant de problème. Je n'avais toujours pas lâché Nightmare, et je ne comptais pas le faire. Je demandais à mon maître de me dire où était ce Zoroark, mais il ne m'indiqua que la zone est. Je me dirigeais donc dans cette direction, bien décidé à lui faire payé l'insulte, tout en faisait attention aux débris et à ne pas faire trop de bruit, même si les habitants de la maison étaient au dessus et qu'ils hurlaient à plein poumon.

La bataille était fini. Juste après son vrai commencement. Enfin je crois ...

Après mainte et mainte recherche dans l'aile est de cette demeure marchande et parmi les décombres, je découvris bien d'autres choses que le Zoroark. Une autre armoire déchiqueté, des rideaux en lambeaux, des murs réduis en poussière et nombre d'objets disparates. Nous avions détruit une maison de marchand. Comme si ça pouvait me déranger. Je pourrais détruire le carton d'un clochard comme la demeure snob d'un riche aristocrate avec la même froideur. Je trouvais des draps, des jouets, de la lingerie, des habits, rien de bien intéressant. Et toujours sous les cris de la famille. Lorsque je le trouvais. Dans la salle à manger, à coté des habitants effrayés. Nous nous tînmes à distance respectable pendant un certain temps, essayant de deviner si nous devions continuer le combat ou non.

Lorsque la famille se tut et commença à se lever en pointe parfaite, les mains sur la gorge. Je sentis mon maître se gorger de l'horreur dont les victimes faisaient preuve. Mais elles ne m'importaient guère. J'étudiais les failles de mon adversaire, et je savais qu'il faisait de même. Le poison semblait maintenant au zénith de sa puissance. Mais l'écharde qui me perforais la jambe me faisait surement autant souffrir que lui. Le Zoroark dis ensuite que ces brailleurs l'ennuyaient. Et il avait bien raison. Ils auraient mieux fait de se taire. J'adorais voir les regards suppliants et horrifiés qu'ils me portaient, comme si ils m'hurlaient de les libérer. Mais les voir souffrir était trop beau, et trop nourrissant.

Puis Shayrou essaya de se remettre en garde, mais il tituba comme un ivrogne et du se retenir au pan d'un mur pour ne pas tomber à mes pieds. Même si, plus le temps passait, plus je risquais de faire de même. Je me vidais de mon sang au rythme où le poison infectait ses veines. Si nous ne nous arrêtions pas, nous allions tomber KO, et ce n'était franchement pas mon but. Il m'annonça ensuite que ce combat l'avait beaucoup amusé, mais que nous étions de force égal, et qu'il ne tenterais en aucun cas de vraiment me tuer. Moi, j'en aurais été capable, mais j'offenserais la Reine par mon geste, et dans ce cas là, même Arceus tout puissant ne pourrait me protéger.
Il me proposa donc de nous en tenir là. J'étais du même avis. Cela sera la décision la plus sage pour nous deux. Je lui répondis donc.

"Soit" dis-je en remettant Nightmare dans son fourreau "Je pense que la décision la plus sage serait dans rester là. A égalité. Et je constate aussi que je ne tiens pas à avoir l'assassin de la Reine sur le dos. Ni la Reine elle même d'ailleurs. C'est pourquoi je ne te tuerais pas. Pas pour l'instant. Mais comme je l'ai dis, restons-en là."

Par pur prudence, je préparais une attaque Poing-Dard, si il venait l'envie à Shayrou de lancer sa Griffe-Ombre dès que j'aurais le dos tourné. Mon maître était vraiment une aide de choix. Je savais tout ce que mes adversaires préparaient dans le long terme.