Les sombres esprits se rencontrent.

La trêve était un vraiment un moment que je n'étais pas habitué à vivre. Pour moi, c'est soit la victoire, soit la défaite. Je n'avais encore jamais vécu d'égalité. 

Je n'osais pas briser cette instant, tellement il était papable. Le temps ne tenait qu'à un fil. Nous n'osions pas briser ce lien, de peur de perdre cette instant qui m'était complétement inconnu. Une sensation de respect mutuel, d'égalité parfaite, sur le plan physique comme psychologique. Puis, lorsque Shayrou arrêta son illusion, le fil fut brisé. Nous tombâmes comme deux ivrognes, avec une simultanéité presque parfaite. Ce fut à la fin de ce moment que les serviteurs du Zoroark se décidèrent à pointer le bout de leurs oreilles. Une onde de vengeance me parcouru. Je voulais tellement leur faire regretter de m'avoir offert un instant de folie. Mais mon état ne me le permettait pas. Et il me le montra lorsque j'essayais de me lever. Un violent spasme me prit, m’empêchant de mettre un pied devant l'autre. Je retombais donc comme une masse sur le mur en face de Shayrou. Nous étions vraiment en piteux état.

Puis je pris mon courage à deux mains et arrachais l'écharde qui me perforait la cuisse, non sans douleur, mais mon honneur m'empêchait de crier. Ce fut donc haletant que je réussis finalement à l'enlever. Je fis une légère pause pour reprendre mon souffle et me préparer à la suite. Je me trainais ensuite vers un endroit où la faible lumière du soleil traversait la voute de bois brisée. Installé à mon aise, j'utilisais Synthèse, non sans crainte de voir les esclaves de Shayrou profiter de cet instant pour venger leur maître. En effet, si Synthèse soignait la majeur partie de mes blessures, j'étais ensuite extrêmement faible pendant un instant. Mes pires craintes se vérifièrent lorsque un Nosferapti me jeta un regard infiniment mauvais, mais je faisais confiance en mon maître et je n'avais absolument pas peur de la mort. Ce qui n'empêche pas d'avoir peur en cet instant.

Mais Shayrou l’interrompu et lui demanda d'aller lui chercher une baie Pêcha. Il avait bien raison, si il n'endiguait pas le poison au plus tôt, il serait trop tard. J'en fus soulagé, et c'est ce qui me permit de terminer mon soin. Lorsque je me sentis la force de me lever, je pris appui sur le mur et me hissa avec une lenteur calculée. Je titubais un peu, mais je repris le contrôle de mes membres, quoique endolorie. Ce fus donc avec toute ma hauteur que j'annonçais ces mots.

"Zoroark ... Sache que la prochaine fois que nous nous reverrons, tu ne me toucheras même pas. Et tes esclaves non-plus" dis-je en regardant le Nosferapti restant.

Mes jambes étaient encore un peu fragile, mais je pouvais tout de même marcher. Je me retournais sans attendre la réponse, et pris le chemin de la sortie à travers les débris. Je ne me rappelais des habitants auto-pendu de la maisonnée, mais ils m'importaient peu. Aussi peu que la poussière de cette maison.

Spoiler:

[Je t'aurais suivis si tu voulais continuer une conversation, mais si ça te va, oki, on peut y mettre fin maintenant. Merci pour ce jeu, c'était très amusant ^^ N'hésite pas à me contacter si tu veux en faire un autre ;) ]

Shayrou observa en silence les soins que se faisait apporter le Cacturne par ses propres pouvoirs de Pokémon Plante. Il vit également la crainte briller dans ses yeux durant son moment de faiblesse, dont aurait pu profiter lui ou ses serviteurs pour trahir leur trêve et mettre un terme à ce qu'ils avaient commencés... mais il avait de la chance : le Zoroark aimait tuer, il tuait pour le plaisir tout-le-monde, mais certainement pas n'importe qui. De-plus, il voyait peut-être un intérêt à la vie de cet être, finalement... au-delà du fait que si il le tuait, il perdrait ce qu'il avait gagné en entrant chez les renégats, il se dit que sa force pourrait lui être utile, un jour... ou alors qu'il serait amusant d'avoir un rival aussi puissant que lui. Il eut un sourire sarcastique en s’apercevant, cependant, qu'il pouvait être sujet à la peur.

Il le laissa ainsi quitter la pièce sans répondre à ce qu'il lui dit. Il se contenta de marmonner, pas certain qu'il l'entende, mais s'en fichant un peu, dans un sens :

-La prochaine fois, je me montrerais bien moins honnête, et je n'aurais pas besoin de te toucher.

Il existait tellement de moyens de tuer quelqu'un, et tous ne demandaient pas une arme ou même ses propres mains. Tuer était facile, c'était la raison pour laquelle c'était si dangereux... c'était la raison pour laquelle il trouvait cela si amusant. Apsychos releva la tête de sa plaie, les dents rouges de son sang, et lui proposa :

-Souhaitez-vous que je m'occupe de lui cette nuit, maître ?

Lorsqu'il tombait sur quelqu'un qui n'en valait pas la peine, lorsqu'il n'était pas d'humeur joueuse ou qu'il voulait passer inaperçu, Shayrou envoyait son serviteur tuer ses victimes, la nuit. Toujours le frère, qui était calme et silencieux, observateur et malin, et certainement le meilleur pour rester dans l'ombre et attaquer sa victime sans qu'elle ne se réveille, aussi silencieux que le vent la nuit... sa sœur était trop excité et faisait trop de bruit, elle manquait de maturité. Il suffisait à la petite chauve-souris de mordre la victime pour l'empoisonner, pour lui faire attraper une mauvaise maladie et la tuer en plusieurs jours, ou tout-simplement faire un festin en la vidant de son sang. Mais pas cette fois-ci...

-Non, répondit Shayrou. Il pourrait se montrer utile, même contre son gré.

La discussion fut clause, Apsychos reprit son nettoyage de ses blessures. Ankary revint vite et lui donna la baie qu'il avait réclamée. Tendis qu'il la grignotait, il profitait d'un moment de détente en observant les pauvre aires se balancer dans un vide imaginaire, ne comprenant pas que tout-cela n'était qu'une illusion, le temps n'avançant plus dans leur esprit, tendis que ses serviteurs s'occupaient de lui et que sa servante lui offrit même un massage du crane.