17 ans auparavant, Silfiur Terrariar, Capitale, Matin
C’était enfin une matinée où je pouvais enfin dormir plus longtemps, c'est-à-dire 2 heures supplémentaire.
Réveil : 8H30.
Aujourd’hui, c’est la journée libre. Une fois par mois, mes parents m’accordaient une journée où je pouvais faire ce que je voulais. Du coup, j’en avais profité pour dormir un peu plus.
Levée 9H30 : Bob doit passer la journée avec moi, on a fait en sorte que ce soit aujourd’hui, on aura plus de temps pour s’amuser. Nous avions convenu de nous voir pour 13h, il arriva pour 14H, toujours en retard… Mais ça n’as pas empêché qu’on passe une excellente journée à jouer dans le jardinet de ma demeure. Je me souviens avoir chantée une chanson pour lui.
Bob :« Quand je serai grand, je deviendrai le plus fort des Brasegali, j’ai hâte d’évoluer, je serai le plus puissant d’entre tous ! »
Angelika :«Oui Bob ! Et quand tu seras sur le chant de bataille, je serai ta muse et je chanterai pour toi : « Bob, c’est le plus grand des combattants. Avec son feu ardent, il enflamme le cœur des gens. Preeenez garde à sa colère, car il est capable de brûler la terre entière ! ♪ »
« C’est un bon début, on pourrait en faire une vrai chanson plus tard. »
«Je veux bien être ta chanteuse alors ♪. »
« Avoir enfin des bras pour me mettre au luth… »
« Oh oui on pourra faire de la musique ensemble, je serai une grande violoniste comme maman et aussi une grande chanteuse ! »
« Tu as toutes tes chances, vue comment tu travaille, moi, je deviendrai le meilleur guitariste du monde et j’inventerai mon propre style de musique. Oh yeaaah ! »
« Tu me promet que je serai ta chanteuse pour ton groupe hein ? »
« Bien sur ! On conquerra le monde avec notre style de musique, haha ! »
« Merci mon Bob ! Je te promets que je serai la meilleure des partenaires ! »
Et je le pris alors dans mes pattes. C’était vraiment le garçon que j’apprécie le plus, bien qu’il soit fainéant sur les bords, son rêve est vraiment beau, même s’il n’était encore qu’un Poussifeu, il n’arrêtait pas de me parler de son rêve de devenir guitariste. C’était l’un de nos points communs.
La journée s’acheva sur la destruction entière d’un royaume, c'est-à-dire que Bob avait cramé un part terre d’herbe avec Flammèche que nous avions préalablement entouré de cailloux pour ne pas que tout le jardin s’embrase... En réalité nous ne risquions rien, sa Flammèche avait la puissance d’une petite dizaine allumette… J’allais encore me faire gronder, mais je m’en fichais, tant que j’avais pus m’amuser avec Bob c’était tout ce qui comptait pour moi.
Il quitta la maison après que nous ayons grignotés notre quatre heures, je retournais alors au jardin pour respirer l’air frais du soir. Mon attention fut attirée par un Prismillon, tout rouge et blancs, c’est la première fois que j’en voyais un de cette couleur, et innocemment, je commençais à lui courir après.
Il ne prêta guère attention à moi avec ma petite taille et il décolla sans ce retourné… Et comme une idiote je le regardais partir en continuant de courir droit devant moi…
C’est là qu’advenu le drame…
Au fond du jardin, il y avait une barrière menant à un grand escalier en pierre d’au moins une cinquantaine de marches, il me servait principalement pour me rendre à l’école, je l’empruntais tout les jours. En bas des marches il y a un buisson puis un chemin sinueux en dalle qui mène à la route… Le portail était ouvert, je vous laisse imaginer la suite… Tête la première je tombais dans les marches dures et j’atterrie lourdement en bas. Je tombais alors dans le coma, seul au monde dans le buisson…
Lorsque je me suis réveillée, j’étais allongée dans mon lit. Je me souviens d’avoir entre aperçu ma mère en pleure, j’étais baigner par une douce lueur, chaude et réconfortante. C’était Ruby, l’ami de ma mère, qui me soignait.
Ruby : « Ça va aller petit ange, ne t’en fais pas,
tu va t’en sortir… »
Je n’arrivais plus rien à faire sortir un mot de ma bouche, j’étais paralyser… Elle arrêta de briller, me mit une couverture et pris mes parents à part…
« Je suis désolée, mais je crois que… ses pattes arrières mettront énormément de temps à ce consolider, elle est bien trop jeune pour subir un tel traumatisme… Corinna, je suis désolée. »
J’entendais ma mère pleurer toutes les larmes de son corps avec mon père à ses côtés. Je m’endormis alors.
J’ai dus attendre de nombreux mois avant de pouvoir poser une patte au sol, sans grand succès, je ne pouvais absolument plus me déplacer, je m’effondrais instantanément avec une vive douleur dans tout corps…
4 mois plus tard :
Corinna : « Aller ma puce tu peux le faire… »
Ma mère me soutenais pour ma rééducation, mon père lui… préparait quelque chose dans son coin, je le voyais vraiment peu depuis mon accident…
Je supportais difficilement son manque de présence,
« Haa… ! J’ai-j’ai mal… Haa… »
« Aller, tu y presque mon ange,
encore quelques pas ! »
J’y étais presque, encore, quelques centimètres… je tombai juste avant d’attendre la petite ligne que ma mère avait posée au sol.
« Nyaah !... »
« Angelika ! »
Elle courut vers moi pour me soutenir… J’avais réussi à parcourir 3 mètre, c'est-à-dire 10 centimètre de plus que la semaine dernière…
« Je, sniff, je suis désolée maman, sniff… »
« Ça va mon cœur, c’est très bien pour aujourd’hui, c’est très bien. »
Me disait-elle d’un ton rassurant.
« Tu-tu crois que je vais pouvoir vraiment remarcher un jour ? Je- je ne veux pas finir comme ça, sniff… »
Disais-je en tremblotant comme une feuille, les larmes aux yeux.
« Tu es forte ma fille, tu guériras, ne t’en fait pas, j’en suis convaincu. Ton père… ton père te prépare quelque chose… Il ne voulait pas que je te le dise mais je sais que tu t’inquiète de ne pas le voir et c’est justifié. Ne t’en fait pas à son propos, il t’aime tout autant que moi, il est un peu distant, il fait ça pour ton bien… Il t’aime de toute son âme mon cœur et moi aussi.»
Elle approcha son museau du miens, me cajola un peu puis me pris par la peau du cou, me posa sur le tapis duveteux de ma chambre et s’allongea à mes côtés et se mit à chanter…
« Red like roses fill my dreams and brings me to the place you rest...
White is cold and always yearning, burdened by a royal test
Black the beast descends from shadows…
Yellow beauty burns… gold… ♪»
Je m’endormi, l’air résonnant dans ma tête, comme un glas de l’espoir.
1 ans après l’accident, Silfiur, Capitale, Jour :
Les jours se succédaient toujours de la même manière… Malgré tout, ma rééducation progressait constamment. A 8 ans j’étais capable de marcher pendant 2 minutes quasiment en autonomie mais pas plus… Autant dire qu’à se rythme, j’avais du mal à envisager ma carrière de musicienne, j’avais pris énormément de retard dans mon apprentissage, pour les cours aussi d’ailleurs à la place je développais mon talent de chanteuse. Je voyais rarement Bob depuis…
Un jour qu’il venus à la maison, j’ai été stupéfaite, il avait enfin évolué en Galifeu, et il était vraiment mignon ♥. Et pour la première fois, je le vis avec un luth. J’étais émerveillée, il s’était enfin mis à la musique, j’étais tellement heureuse pour lui ! Ce jour-là, il m’avait joué un morceau… Bon il n’avait pas encore un grand talent, mais, malgré les fausses notes, je le trouvai attendrissant de me jouer un morceau…
Seulement pour moi…
« Bob… »
Je crois que je n’aurai pas tenue s’il n’avait pas été… Merci Bob, Merci…
7 ans après l’accident, Silfiur, Capitale, Jour :
Mon père fit éruption dans ma chambre pendant que je chantais au bord de la fenêtre.
« Angelika, ma puce j’ai… réussi ! »
Il était fou de joie, pour je ne sais qu’elle raison, il arborait un sourire radieux, les yeux brillant.
« Papa ! Tu aurais pus frapper avant d’entré. Qu-qu’est ce qu’il y a ? Qu’as-tu donc réussi ? »
« Tu vas pouvoir remarcher ma fille, j’ai réussi ma création, elle est enfin prête après 7 ans de dure labeur !»
Il me sauta dessus pour me prendre dans les bras, j’ai été un peu choquée, mais pouvoir enfin sentir son pelage de nouveau contre le mien, à cette instant, je pense que je fus la fille la plus heureuse du monde.
Je lui demandai donc :
« Me fais pas languir alors, montre moi, montre moi ! »
« Descendons au salon, je vais te montrer. »
Je le suivie sans broncher, impatiente de voir ce qu’il avait accompli en sept années de travaille acharné. Nous arrivâmes au salon et c’est là que je pus contempler son travail. Deux étranges armatures noires en acier brillantes sur la table. Je lui demandai alors.
« Qu’est ce que c’est papa ? »
« Cela ma fille, ce sont… tes nouvelles prothèses. Elles te plaisent ? »
« Ça va me servir à quoi ? »
« Tu va les enfiler et ça va t’aider à marcher, tu va pouvoir te déplacer, comme avant. »
Mon père, en plus d’être un artiste était aussi un inventeur, il nous montrait rarement ses créations, jugées encore trop en avance sur ce monde pour pouvoir être exploité… Parfois je le trouvais complètement allumé…
« Tu te rappelle de Igor ? Le grand Scarhino à l’air un peu pataud qui venait à la maison il y a déjà quelques temps, tu te souviens qu’il est forgeron n’est-ce pas ? Depuis ton accident, je n’ai pas arrêté de réfléchir pour savoir comment te rendre tes jambes, j’ai pleuré chaque nuit, me sentant impuissant face à ce drame…
Mais j’ai eu un éclair de génie, il m’aura fallu de nombreuses années pour construire ce premier prototype, j’ai fait les plans et réfléchi avec Igor pour créer cet outillage. Ma fille, je suis tellement navré de ne pas avoir été à tes côtés, j’espère… j’espère que tu me pardonneras un jour… »
Je voyais des larmes coulées sur son visage, noir comme la nuit. Mes yeux brillèrent de mille étoiles, je le pris dans mes bras en pleurant.
« PAPA !! Merci ! »
Tout ce temps où je ne le voyait pas, il l’avait consacré secrètement à ma guérison.
Peu après ce moment d’émotion, j’enfilais donc les armatures métalliques. Je remarquai immédiatement quelle était légère comme des plumes, je les soulevais sans aucun problème.
D’abord, je marchais un peu en faisant le tour de la pièce.
« C’est fantastique, j’ai l’impression que je peux courir »
C’est ce que je fis. Je tournais en rond dans la pièce en trottinant puis je me mis à accélérer comme ci de rien n’était, puis je m’arrêtai sec, et tomba au sol.
« Aie ! »
Mon enthousiasme a été rappelé à l’ordre par une vive douleur dans les pattes. Il me releva.
« Il va falloir t’habituer à ça mon ange, tes séquelles sont irréversibles, ces prothèses vont juste te servir à supporter tes pattes mais il faudra quand même que tu face très attention… »
« D-D’accord, mince… Je pensais que ça allait me guérir… »
Mon père afficha alors une petite mine, puis il souri. Il se dirigea vers sa chambre sans un mot, je l’entendais remuer quelques affaires avant de le voir ressortir avec quelque chose entre les crocs.
Un médaillon, dans lequel est scellée une étrange pierre bleu et blanche, sans d’autre manière, il passa alors le collier derrière mon cou et l’attacha, je le laissais faire puis il me dit
« Ceci appartenait à ta grand-mère, c’est un joyau que nous transmettons de génération en génération depuis des siècles dans ma famille, aujourd’hui il te revient de droit ma fille. Lorsque tu seras prête, alors, tu verras la lumière et tu éblouiras le monde… »
Je ne comprenais pas vraiment ce que cela voulait dire mais je le pris dans les bras.
« Merci Papa, il est très beau. Je t’aime. »
4 ans avant l’interview, Silfiur Terrariar, Capitale, Nuit Orageuse: