"Sinistre rencontre..."

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La journée est déjà bien entamée lorsqu'une jeune chatte stoppe tout mouvement. Elle observe les alentours, à la recherche de signe de vie sans doute. Mais rien ne bouge à cet endroit de la Forêt Enchantée. La blanche se tient bien trop proche de la limite avec le côté sombre des bois. Encore quelques mètres et la végétation se fait rare, morte et sans vie.

Pourtant c'est bien vers cet endroit obscure que la jeune Mistigrix doit se diriger d'après ses renseignements. Il y a deux jours, alors qu'elle clôturait la venue d'un nouvel Ecuyer chez Primera, un messager est arrivé en urgence. Laissant le Pyroli avec son mentor, la Glaciale Héra, le Général de l'armée avait donc suivit le soldat.

Elle avait écouté d'un air neutre son récit, alors qu'il lui racontait le but de sa mission. Un groupe de quatre chevaliers devaient se diriger à la frontière dans les bois enchanteurs car du mouvement ennemi avait été aperçu plusieurs fois par les habitants insectes. Mais des quatre, il était le seul à être revenu, les autres ayant étaient attaqué en traitre. Etant plus jeune, on lui avait ordonné de venir chercher de l'aide.

Nyurü sentit alors sa colère grandir. Certes, elle n'était pas un modèle de gentilesse. Mais il ne faut pas se fier aux apparences. Quand on s'attaque à sa famille, la Mistigrix s'énerve très vite. Elle ordonna donc qu'on aille prévenir deux des meilleurs chevaliers du camp pour l'accompagner. Puis elle s'était retirée dans sa tante, le départ n'étant prévu que pour le lendemain matin à l'aube.

La minette s'était préparée pour son voyage. Une cape de soie noire à l'extérieur et rouge à l'intérieur pour lui tenir chaud dans la fraicheur de la nuit et pour se protéger de la pluie. Un carquois remplit de ses meilleures flèches : la pointe en acier tranchant et un petit ruban blanc accroché à chacune des hampes. Et enfin elle s'était dirigée vers le sommier.

Avec lenteur, Nyurü avait tiré du dessous une boite en bois finement ouvragée. La posant sur le matelas, elle avait posé les pattes dans l'intention de l'ouvrir. Mais elle suspendit son geste. Rien ne servait de l'ouvrir maintenant. Avec autorité elle appela un Ecuyer et lui confia ses affaires pour le lendemain.

Puis d'un pas résolu et assuré, elle traversa avec grâce le camp avant de rentrer dans le château. Sans doute, la Mistigrix se dirigea droit vers les quartiers de la Reine. A cette heure, elle devait souper. Une domestique annonça son arrivée et on la fit entré immédiatement. Solaris l'accueillit avec un grand sourire, qui diminua cependant en voyant le visage dur de son amie de toujours.

« Majesté, je vais devoir m'absenter pendant quelques jours. »

La Reine Blanche ne posa pas de questions, sachant pertinemment qu'elle n'aurait aucunes réponses. Son Bras Droit avait la manie de lui cacher certaines choses pour la protéger. Se levant avec sa grâce admirée dans tout le Royaume, Solaris prit dans ses bras sa meilleure amie. Elles se firent des adieux et se promirent de prendre soin l'une comme l'autre.

Regagnent ses propres quartiers, Nyurü se contente de se placer à sa fenêtre et regarda la nuit passée. Au petit jour, elle se rendit au camp où l'attendaient déjà les Chevaliers et l'Ecuyer. Elle plaça son craquois dans son dos, dissimilé. Avec un soupir, elle ouvrit enfin cette boite et en sortie un objet. Rapidement elle l'installa aussi dans son dos. Puis elle se couvrit de sa cape, cachant son visage avec la capuche pour qu'on évite de la reconnaitre. L'Ecuyer prit congé et le groupe de trois s'aventura dans les terres de la Reine Blanche.

Le voyage se passa sans incident. Arrivée à destination, la troupe se sépara pour chercher les Chevaliers disparus. Silencieuse et dissimulée sous sa cape, la Mistigrix avance donc prudemment. Puis il lui semble entendre du bruit non loin. Avec agilité et rapidité, elle s'aventure dans une clairière. Ce qu'elle voit la ferait presque trembler.

Trois cadavres bien amochés sont éparpillés tout autour du petit endroit. Et au milieu, un Pokémon étrange. D'un seul mouvement, Nyurü sort son arc, WhiteDeath, et encoche une flèche vers la silhouette. D'une voix coléreuse, elle s'exclame.

« Qui es-tu ? Eloigne toi immédiatement de mes soldats ! »

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Quel était la probabilité de tomber sur trois cadavres dans une si belle forêt ?
Yzebel croyait pourtant qu'aujourd'hui serait une journée tranquille, sans corps à ramasser. Elle s'était trompé. Heureusement, elle avait pris sa petite charrette avec elle, par précaution, et elle avait bien fait.

La journée avait bien commencé pourtant. La Banshitrouye avait quitté son sempiternelle Cimetière pour partir en quête de nourriture. La chance lui avait sourit quand elle avait découvert plusieurs arbres à baie, caché dans l'une des clairières de la forêt enchanté. Elle s’apprêtait juste à quitter la forêt quand elle vit, au loin, une nuée de Votutrice volant en cercle.

Cadavres.

C'était le mot qui lui était tout de suite arrivé à l'esprit. Après tout, les Votutrice était des charognes qui aimait se délecter de chair putride. Alors si quelques-uns de ses êtres voletait en cercle au dessus des bois, c'est qu'Yzebel allait devoir bosser.

Elle se dirigea d'un pas décidé vers le lieux du carnage, tirant sa charrette avec sa force spectrale. Parfois, quelques petite voix s'élevaient, brisant le silence de la forêt.

"Dit, tu crois que c'est quoi comme pokemon cette fois ?"

Yzebel les ignora. Elle ne leurs parlait que quand elle s'ennuyait. Mais parlait à qui au juste ? Il n'y avait qu'elle dans ses bois.

"Tu nous ignore encore ? C'est pas très gentil..."

Les voix des morts. Ils la harcelaient chaque jours, chaque nuit. C'était des âmes en peine qui refusaient de partir et qui s'était scotché à la première choses qui pouvait les entendre: Yzebel.
Elle ne savait pas si elle était la seule à pouvoir entendre ses esprits, mais elle les maudissaient chaque jours.
Pas étonnant que personne ne voulait s'approcher d'elle. Elle finissait toujours par parler aux esprits qui la suivait, et du coup, elle passait pour une folle.

Au final, elle arriva dans la clairière où trois corps déchiqueté reposait.
Elle ignora une nouvelles fois les voix, et alla près des cadavres, jetant un regard noir aux Votutrices qui prirent la fuite en voyant la Banshitrouye.
Yzebel avait une certaine notoriété chez les charognards. Ils avaient déjà essayer de la tuer pour profiter de leurs "repas", mais à chaque fois, la spectre les envoyait bouler.

Elle observa mieux les corps. Des chevaliers. Ils devaient surement être en pleines mission quand ils se sont fait attaqués. Il y avait des traces de pas un peu partout, témoignant d'une bataille. Quelques trace laissait présagé que quelqu'un avait pris la fuite vers la capitale Primérienne.

Yzebel regarda autour d'elle. Aucune âmes de chevalier en vue. Ils avaient rejoint Arceus. C'était une bonne chose. Les âmes restant trop longtemps sur terre était mauvaise et finissait par causer des ravages aux vivants. C'est pour cette raison qu'elle préférait surveiller les petits récalcitrants.

Trop occupée par ses pensées, elle ne sentit pas la présence derrière elle.

« Qui es-tu ? Éloigne toi immédiatement de mes soldats ! »

La spectre se retourna d'une vitesse qui aurait fait pâlir les pokemons les plus rapide. Elle était prise de cours, et c'était très rare.

« Plait-il ? »

Avec toute sa nonchalance, elle observa mieux son interlocuteur, ou plutôt, son interlocutrice.
Un félin, fourrure bleue et blanche, œil jaune, cache-œil.... Cache œil ?
Et cette odeur... Digne des Primériens. Et elle tenait un arc magnifique.
Par contre, la flèche qui visait la tête d'Yzebel n'était pas une bonne chose.
Si elle mourrait, qui ramasserait les cadavres sur les routes ? Et puis de toute façon, Yzebel n'a pas peur de la mort, vu qu'elle se considère déjà comme morte.

« Je ne m'éloignerait pas de vos "soldats", pour la simple et unique raison que je dois les emmener au cimetière pour leurs donner un rite funèbre décent. »

Elle marqua une pause, le temps de murmurer un "fermez-là" aux âmes qui avait repris leurs conversation. Elle observa ensuite l'arc du félin, une lueur de curiosité dans les yeux.

« C'est un très bel arc que vous avez là. Mais si je puis me permettre, vous devriez éviter d'encocher une flèche à chaque fois que vous rencontrer quelqu'un. Il pourrait mal le prendre. »

Elle fit un petit sourire, consciente que cette phrase allait faire mouche.
Mais au fond d'elle, elle espérait que son interlocutrice ne tirerait pas.

Spoiler:

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La féline ne quitte pas de l'oeil sa cible. Elle constate qu'il s'agit d'un pokemon Banshitrouye de bonne taille. Sans que son regard ne bouge, elle juge son adversaire du moment. Plus grand qu'elle-même, le combat rapproché ne semble pas une bonne idée si jamais Nyurü doit en arriver là. Elle garde donc bien en tête d'avoir toujours une flèche en main pour enchaîner les attaques.

Lorsque le pokémon inconnu se retourne à grande vitesse, le Général se campe un peu plus sur ses pattes. A coup sûr, un combat contre ce genre d'adversaire serait difficile. Mais Nyu est une habituée des combats contre plus grand que soi. Elle a combattu bien des brutes déjà, comme des plus rapides. Les rebelles, elle sait comment les mater.

Le spectre affiche un air complétement pris au dépourvu. Il semble que la minette l'est surprise. Ainsi ses capacités de furtivité sur le terrain n'ont pas diminué, ce qui la rassure. En lâchant une exclamation, la Banshitrouye se trahie comme étant une femelle. Ce qui pourrait par ailleurs expliquer une si grande rapidité. D'expérience, les femelles sont toujours plus rapides et agiles bien que ce ne soit pas vérité absolue.

Lorsque la type plante répond de façon négative à l'ordre de Nyurü, cette dernière fronce les sourcils. Pour qui se prend-t-elle, celle-là encore ? De toute évidence, soit elle ne connait pas la Mistigrix, soit elle se fiche de son rang, et surtout de savoir qu'elle a légitimement le droit de la faire s'écarter de ses soldats. Un éclat de colère passe dans son oeil.

La chatte fronce encore plus les sourcils quand il lui semble entendre l'inconnue, qui n'a toujours pas déclarer son indentité, parler dans le vide. Est-ce qu'elle serait en train de se moquer d'elle dans sa barbe ? Enfin elle reprend la parole en commentant l'arc. Ce qui suit ressemble fortement à des menaces pour Nyu.

Un petit rire s'échappe. La Psy raffermit sa prise sur son arc et vise. Puis elle laisse la flèche fillée droit vers sa cible. Qui se trouve juste devant la Banshitrouye. Nyu ne veut pas la blesser, pas encore. Elle veut juste lui faire peur et lui faire comprendre à qui elle a affaire. D'une voix dure, elle se met à parler.

« Ne me menace pas, Banshitrouye, ou c'est toi qui finira six pieds sous terre. »

Les menaces du Général ne sont pas voilées, elles par contre. Elle fait clairement comprendre au spectre qu'elle a tout intérêt à surveiller ses paroles, et ses gestes. La minette se rend alors compte que, d'après la situation et les dires du pokémon, elle a quelque chose à voir avec ce qui est arrivé aux soldats.

Armant rapidement à nouveau son arc, Nyu pointe une nouvelle flèche mortelle en direction de l'inconnue. Cherche-t-elle a caché ses crimes, ou s'agit-il d'une bonne samaritaine ? La Mistigrix ne se souvient pas avoir croisé ou entendu parler d'un pokémon de cet espèce dans le château ou au campement. Peut-être devrait-elle se promener un peu plus souvent dans les rues de la ville pour glaner des informations.

Un vent se met à souffler soudain sur la petite clairière, profitant de l'espace entre les arbres pour se faufiller. La cape de la blanche claque dans la bourrasque. Et c'est à ce moment que la jeune femelle remarque un éclat brillant prês du cadavre d'un chevalier. Décidant que c'est bien plus important que la possible menace de la Banshitrouye, Nyu s'y précipite avant que le soleil ne lui permette plus de voir l'objet.

En s'accoupissant, elle constate qu'il s'agit d'un morceau d'épée de base qualité, encore planté dans le corps du malheureux. L'arme se sera sans doute rompue après que le coup fut porté. Cela a au moins le mérite de conforter Nyurü dans son idée. Il s'agit très certainement d'une arme de Renégat. Avec colère, la Psy serre le bout de fer dans sa patte, faisant couler le sang. Quand donc Luna va-t-elle arrêter ses horreurs ?

La minette, sans se retournée, reprend soudain la parole, le visage baissé vers le cadavre à ses pattes.

« Est-ce que tu as vu qui a fait ça ? »

A nouveau, des menaces semblent planées dans l'air mais cette fois, elles ne sont pas pour la Spectre. Selon les souhaits de Solaris, Nyurü ne doit tuer qu'en cas d'extrême nécessité, afin que chaque criminel puisse subir la justice qui convient, et qu'il puisse également avoir le droit de se défendre. Pourtant cette fois, la féline ne peut s'empêcher d'imaginer ses flèches se plantant dans le corps des bourraux de ses soldats.

« Que vais-je dire à leurs familles ? » soupire-t-elle.

A la suite d'une bataille, il est toujours plus facile de trouver des excuses et des mots de réconforts pour les familles des morts. Honneur, courage, loyauté, force, coeur. De simples mots qui pourtant semblent avoir leur pouvoir. Mais ici, que dire ? A cause de sa propre décision d'envoyer ses soldats là en patrouille, ils sont morts sans véritable raison ? Sans gloire à la sortie ?

Se redressant, la Mistigrix se retourne vers l'inconnue. Elle n'a que trop baissée sa garde déjà, et elle s'en veut. Elle est trop touchée par la mort de ses compagnons, son attitude est dangereuse pour elle. Elle aurait pu se faire tuer. L'oeil fixé sur le pokémon, la femelle blanche se met à parler.

« Tu ne m'as pas répondu. Qui es-tu et qu'est-ce qui te fait croire que tu as le droit de toucher les soldats de sa Majesté la Reine Blanche ? Et pas de messes basses ou de pirouettes comme tout à l'heure. C'est un ordre que je te donne, toi qui te trouve sur les terres de Primera. »

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Okay. Elle l'avait mal pris.
La phrase avait bien fait mouche comme prévue mais le félin avait tiré sa flèche.

"Han ! Elle a tirée ! Elle a tirée ! Qu'est-ce que tu vas faire maintenant hein ?"

Yzebel fixa la flèche planté dans le sol à ses pieds. La psy avait fait exprès de manquer sa cible et essayait de lui faire peur. C'était peine perdu.
Quand elle se retourna vers son interlocutrice, cette dernière avait encoché une seconde flèche. Okay. Donc elle ne savait pas qui était Yzebel. Ou plutôt ce qu'elle était. Mais la spectre savait très bien qui lui faisait face. C'était Nyurü, bras droit de la reine blanche. Quelqu'un de respectable.

Une bourrasque passa entre les branches des arbres, faisant voletait les cheveux de la fossoyeuse ainsi que la cape du félin. Cette dernière sembla remarquer quelque chose parmi les cadavres et sauta pour mieux l'observer.
Yzebel ne bougea pas, laissant ainsi la psy se mettre à côté d'elle, toujours armé. Elle sentit sa colère. Une colère si noire que cela aurait fait peur à n'importe quel pokemon. Tous sauf notre spectre qui ne semblait pas bronché. Pire, elle semblait la comprendre.
Nyurü tenait un bout d'épée dans sa patte, son sang coulant au contact de la lame.

« Est-ce que tu as vu qui a fait ça ? »

Yzebel ne broncha toujours pas, observant silencieusement son interlocutrice. Même les esprits s'était tue, comme s'ils faisaient une minute de silence pour les pauvres chevaliers mort au combat.

« Non, je suis arrivé après.»

Elle ne serais jamais venue si elle n'avait pas vu les Votutrices tourner en cercle autour de la clairière. Elle maudit silencieusement les-dit pokemons. Si elle n'était pas venue, elle n'aurait pas rencontré la psy. Si elle n'était pas venue, elle ne se serait pas fait menacé.

« Que vais-je dire à leurs familles ? »

Yzebel haussa un sourcil. Ce n'était pas vraiment son boulot d'annoncer les morts aux gens, elle se contentait de les mettre en terre. Mais il était des exception où elle prévenait les familles. C'est pour cela que les gens croyaient qu'elle apportait le malheurs. La voir venir à votre porte signifiait un mort dans vos proches.
Pourtant, même habitué à ces choses, elle ne savait quoi répondre au félin.
Elle se contenta donc de rester silencieuse.

"Ah les pauvres soldats. Et cette chatte qui bouillonne de colère. On pourrait presque la contrôler. Ce serait fun non ?"

Nouvel haussement de sourcil. Il est vrai que la chatte n'avait que trop baissé sa garde et qu'Yzebel aurait pu en profiter, mais pourtant....
Elle ne tenta rien.

« Non, laissez la.»

Elle avait dit ça tout haut. Nyurü l'entendrait surement, mais qu'importe. Les morts ne devaient pas la déranger.
La Mistigrix se redressa soudainement pour fixer la spectre. Son regard était emplis de colère. Qu'imaginait-elle ? Que c'était Yzebel la cause de tout ça ? Ou pensait-elle à quelque chose de plus sombre ?
Elle prit la parole, comme si elle avait entendu les pensées de la Banshitrouye.

« Tu ne m'as pas répondu. Qui es-tu et qu'est-ce qui te fait croire que tu as le droit de toucher les soldats de sa Majesté la Reine Blanche ? Et pas de messes basses ou de pirouettes comme tout à l'heure. C'est un ordre que je te donne, toi qui te trouve sur les terres de Primera. »

Elle faisait usage de la force, une nouvelle fois. Croyait-elle vraiment que ses menaces marchait ? Yzebel la respectait certes, mais elle n'aimait pas se faire menacer par le premier venue, qu'importe son titre de notoriété.

« Soit. Je ne nomme Yzebel. Je n'appartiens à aucun royaume et vous n'avez rien à craindre de moi. »

Elle marqua une pause. Qu'est-ce qu'elle allait bien pouvoir lui dire ? C'était son boulot de toucher des cadavres, jamais Ô grand jamais on ne lui avait demander si elle en avait le droit.

« Je peut laisser les corps ici et vous laissez vous en charger. Je ne faisais que mon travail, mais si le bras-droit que sa majesté la Reine Blanche pense que ses chevaliers ne mérite pas de rîtes décent, je ne peut rien y faire. »

Après tout, la Mistigrix avait raison. Yzebel devait respecter les lois du royaume sur lequel elle était. Qu'importe que cela lui paraisse exagéré.
Et cela l'énervait un peu.

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Ainsi, la Banshitrouye n'est arrivée qu'après le massacre. Ce qui n'apporte rien à notre minette. Elle avait espéré que peut-être, cette pokémon aurait pu apercevoir quelque chose, ou quelqu'un. Même si elle sait qu'il s'agit de l'oeuvre des Renégats, une confirmation n'aurait pas été de trop.

En tout cas, elle connait maintenant le nom de son inconnue. Une certaine Yzebel. Il semble à Nyu de connaitre ce nom, mais elle ne parvient pas à retrouver d'où exactement. Et même en apprenant que cette dernière n'appartient à aucun Royaume, impossible de se souvenir. Par contre, la féline reste sceptique. Ne pas s'inquiéter ? Ne pas craindre une étrangère ? Est-ce que le spectre la prendrait pour une imbécile ?

Elle allait lui en faire part, mais la Banshitrouye reprend la parole avant qu'elle n'en ait le temps. Elle patiente donc, écoutant attentivement. Et ce qu'elle entend ne lui fait pas plaisir, mais alors là, pas du tout. Ses pattes se serrent sur son arc. La colère monte.

Pour qui se prend-t-elle, cette Yzebel ? Il s'agit de ses sodats ! Il s'agit de sa perte ! De quel droit, au nom d'Arceus, se permet-elle de prétendre que Nyurü ne veut pas le meilleur pour eux dans la vie, mais également dans la mort ? Bien évidement qu'ils méritent le plus grand des honneurs pour la fin ! Insinue-t-elle que la Général ne pourrait le leur offrir ?

Se croit-elle si importante, pour que les défunts ne puissent connaitre le repos si elle ne se charge pas elle-même de l'enterrement ? Nyu ne laisserait jamais rien de mal arriver à ses soldats ! Elle ferait tout pour qu'ils reçoivent tous les honneurs et les mérites qui leurs reviennent de droit.

De plus, la Banshitrouye se permet de lui parler de la sorte, alors qu'elle sait très bien qui elle a en face d'elle. Mais la plante se permet tout de même de suposser que la blanche ne veut pas le meilleur pour ses soldats. Maintenant, Nyurü se souvient de qui il s'agit. C'est Yzebel, la fosseuyeuse.

Mais cela ne lui donne aucunement le droit d'insulter le Bras Droi, ni les cadavres qui jonchent encore le sol. Alors c'est d'une voix colèrique que la jeune Mistigrix se met à lui répondre.

« Pour qui tu te prends ? Je ne permets pas de me parler ainsi ! Je ne veux que le meilleur pour mes soldats ! Tu penses être indispensable ? Quand on meurt dans la Capitale, ce n'est pas toi qui s'en charge et pourtant, chacun trouve le repos auquel il a le droit. Alors je ne te permets pas de prétendre que le repos de mes soldats m'importe peu ! »

Nyurü a beaucoup de mal à se concentrer et à se calmer. La colère qu'elle ressent se mélange à la honte d'avoir envoyé ses soldats justement, droit vers la mort même si elle ne savait pas. Son esprit est embrumé par la perte de ces êtres qu'elle a entrainé elle-même, qu'elle a vu chaque jour qui passe. Et que maintenant, elle ne verra plus jamais.

Le pire, c'est aussi que, selon l'interprétation qu'on fait des paroles de Yzebel, ce n'est finalement pas le Bras Droit qu'elle accuse. Mais la Reine Solaris, carrémenent. Et ça, elle ne peut pas le laisser passer. Qu'on l'insulte, qu'on la menace. Mais personne ne peut se moquer de la Reine impunément !

« Je t'interdis d'impliquer la Reine dans cette histoire, Fosseuyeuse. Ou tu le regretteras. Et permet moi de douter de ta parole. Toi qui occupes ta vie avec les cadavres, je pense que j'ai à craindre de toi. »

Yzebel ne se risquerait pas à l'attaquer, Nyu voudrait s'en convaincre. Mais elle ne doit pas prendre plus de risque, elle ne peut fermer toutes les possibilités de réaction de la Banshitrouye. Tant qu'elle ne la connait pas, elle ne peut lui accorder sa confiance. Le souvenir de Luna et d'Ikana repasse dans son esprit. Même quand on connait les gens, on ne peut prévoir tout.

Invité

« Je t'interdis d'impliquer la Reine dans cette histoire, Fossoyeuse. Ou tu le regretteras. Et permet moi de douter de ta parole. Toi qui occupes ta vie avec les cadavres, je pense que j'ai à craindre de toi. »

Yzebel releva un sourcil surpris. Impliquer la reine ? Quand ça ? La py avait dû mal comprendre.

" Hey hey, que vas-tu faire Yzebel ?~"

Les esprits valsaient dans les airs, amusé par la tournure des événements. Ils ne devaient pas toucher Nyurü, en aucun cas. Sinon, vu l'état présent de la féline, elle se ferait posséder et ce serait plutôt regrettable.
La seule issue possible était donc de partir, éviter le combat. Lui laissé les corps.
L'odeur de mort des cadavres régnait sur la clairière, le tout mélanger à une étrange senteur fleurie venant de la chariote de la Fossoyeuse. Pendant un instant, cette dernière se demanda si son interlocutrice était dérangé par le parfum. Qu'importe.

« Je n'ai rien dit sur sa Majesté. »

Elle soupira en observant la cime des arbres alentours. Est-ce que la psy la laisserais partir ? Ou un combat aurait-il lieu ?
Non, Yzebel détestait les combats. Pas qu'elle ne savait pas combattre, c'est juste que... Elle n'aimait pas se salir les mains.

« Qu'importe, si vous n'avez pas besoin de moi, je vais m'en aller. Je dois retourner au cimetière de toute façon. »

Elle se déplaça rapidement vers sa chariote en en tira un bouquet de rose légèrement séché puis revint vers la Psy.
Déposant délicatement les fleurs à côté des cadavres des chevaliers, Yzebel releva les yeux vers la féline.

« Transmettez mes condoléances aux familles. »

Et elle retourna tranquillement vers sa chariote remplis de fleurs et de panier de baie.
Les esprits des défunts valsaient toujours dans les airs, entourant la Spectre calmement. La tension présente quelques minutes auparavant avait disparut et ne subsistait que le silence de la forêt.
Lentement, le pokemon citrouille souleva les barres de bois de son moyen de locomotion et commença à partir, jetant un dernier regard à la primérienne.

HS:

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La jeune féline est encore en colère au vu de la situation. Mais plus le temps passe, et plus elle se rend compte qu'elle a tord, sans pouvoir se séparer de cette rage. Elle ne devrait pas s'énerver sur la fossoyeuse, qui n'y est pour rien dans cette histoire. Ce n'est pas elle qui a tué les chevaliers, et ce n'est pas elle qui les a conduit à la mort. Non cela, ce n'est nul autre que Nyurü elle-même et c'est après elle qu'elle ressent de la colère. La minette aurait du aller avec eux, les accompagner, les guider, les protéger.

La Psy regarde et écoute tout ce que dit et fait la pokémon plante. Elle ne la quitte pas des yeux, pas une seule fois. C'est d'un ton plutôt neutre, car elle commence à se calmer, qu'elle la regarde placer un bouquet près des corps sans vie. Des fleurs séchées. La Miss se retient de demander à quoi cela peut bien servir. Elle préfère se taire au lieu de dire des âneries à cause de la colère.

Puis, la Fossoyeuse s'en va tranquillement. Dès qu'elle n'est plus en vue, Nyurü se tourne vers les cadavres et reste un moment à les fixer sans les voir. Elle les connaît, elle les connaissait. Helios, Klaus, des amis de longues date. Julis qu'elle a entraîné elle-même. Qu'elle a formé. Qu'elle a appris à supporter, lui et toute sa joie. Il était comme le jeune Shiro, toujours un sourire sur le visage.

Maintenant, il n'est plus rien. Juste un corps, une enveloppe vide. Comme les autres. Ils ne verront plus jamais le soleil. Ils ne souriront plus jamais. Ils ne parleront plus jamais. Ils ne verront pas, ou n'auront pas, leurs enfants grandirent. L'amour, ils ne l'auront plus jamais et ils ne le donneront plus jamais. Tout ça pourquoi ? A cause d'une guerre qui n'est pas la leur ? Qu'ils n'ont pas commencé, dont ils ne veulent pas ? Ou à cause d'elle, de Nyurü, qui a préféré les envoyer plutôt que se déplacer ?

A genoux, elle pleure soudainement. La colère, la rage, tout ça s'envole pour laisser place à la tristesse. Cette souffrance qu'elle ressent à chaque fois qu'un de ses soldats meurt au combat. Cette souffrance que personne ne peut comprendre, puisqu'ils ne sont pas à sa place. Cette tristesse qu'elle cache à tout le monde.

Le temps passe et elle se reprend. Il lui reste encore du chemin à faire. Il faut ramener les corps, prendre soin d'eux et les rendre à la famille tout en leur annonçant la nouvelle. Un soupir lui échappe. Sa journée n'est pas terminée. A l'aide de ses pouvoirs psychiques super développés, heureusement dans ce cas là, elle rentre avec les dépouilles.

Pas loin, à la sortie de la forêt, elle retrouve les autres chevaliers qui l'avaient accompagné. Ensemble, ils rentrent rendre hommage à leurs camarades disparus. Sur le chemin, Nyu se met à penser à la Banchitroye. Elle s'est montrée désagréable avec elle, il faudra qu'elle lui parle la prochaine fois pour s'excuser.

FINISH