[GORE] "A Study in Blood Red"

A Study in Blood Red

Bored. Bored. BORED. C’étaient les pensées du Zoroark en cette journée maussade. Il ne savait pas quoi faire et cela faisait tourner son cerveau au ralenti. Il détestait rester assis (dans des positions parfois étranges) à se tourner les pouces, il avait besoin d’une enquête, et vite ! Sherlock Holmes n’était vraiment pas quelqu’un de patient mais il était pourtant très sélectif sur ses clients. Si celui-ci ne semblait pas avoir une affaire intéressante à présenter, le Zoroark le renvoyait chez lui aussi vite qu’il était venu. Les temps se faisaient plutôt calmes dans la ville de Lowhöwl et le renard commençait à dépérir. Il était assis la tête à l’envers sur son fauteuil, pensif et surtout en train de se laisser aller. I need a case… Il y avait une assiette sur une petite table basse, la nourriture était encore bien présente dans celle-ci. Ainsi Sherlock ne mangeait pas beaucoup lorsque son pauvre cerveau de génie était au repos. Sa maigreur était de toute façon un très bon indicateur.

Les minutes passaient et le renard bipède se sentait fuir avec le sommeil. Il n’avait pas dormi depuis deux jours et cela commençait à devenir difficilement supportable. Sherlock estimait ne pas avoir besoin de dormir (du moins pas beaucoup) mais son corps n’était pas de cet avis. Et le destin était certainement d’un autre avis également. On frappa à la porte de l’appartement miteux du Zoroark. Celui-ci, entendant vaguement le bruit se contenta de marmonner quelque chose d’incompréhensible. On frappa de nouveau, bien plus fort que la première fois. Le détective se laissa d’abord tombé sur le sol, sa tête le faisait souffrir.

« M. Holmes ! Je sais que vous êtes là-dedans, s’il vous plait, j’ai besoin de votre aide. »

Un client ! s’écria le renard des Ténèbres. Il se redressa vivement et fut debout sur ses longues pattes. Il se dirigea vers la porte et l’ouvrit, laissant apparaitre à ses yeux de glace un Pokémon. C’était un Chimpenfeu et celui-ci semblait vraiment avoir besoin d’aide… Ses pattes et ses jambes tremblent bien qu’il essaye de se tenir droit. Il veut faire bonne impression mais son corps le trahi. Il a couru un moment au vu des gouttes de sueurs qui perlent sur son front. Pressé mais veut donner une bonne image de lui. Sa lèvre supérieur est abimée, il est stressé et la mort souvent. Ses yeux trahissent une certaine fatigue mais il s’efforce à rester droit et à sourire un peu : conclusion quelqu’un s’en est pris à lui ou à l’un de ses proches. Il connait mes méthodes et a peur que je ne refuse son affaire. Il essaie de m’impressionner pour faire pencher la balance. Grave erreur. L’analyse du renard avait été rapide, comme d’habitude. Sa faculté d’analyse et de connexion était sans faille. Il sourit alors un peu au singe de feu et l’invita à entrer.

« Bonjour. Je vous en prie, prenez place. »

Le Chimpenfeu l’en remercia et entrant dans l’appartement. Il ne prit pas de temps pour observer les alentours et prit place sans demander son reste. Sherlock Holmes s’installa en face de lui, le visage froid et en pleine analyse constante. Il s’affala dans son fauteuil d’une manière désinvolte, ne sachant si ce Pokémon allait pouvoir effacer son ennuie. Le type Feu semblait toujours aussi inquiet, le renard le voyait bien. Il cédait à ses sentiments et cela commençait déjà à agacer le détective.

« Que puis-je pour vous ? »

« M. Holmes…  J’ai besoin de votre aide. C’est au sujet de mon frère… Il est mort. »

Le Zoroark s’y attendait aussi il ne laissa rien paraitre. Il indiqua d’un regard au singe de continuer à raconter son histoire, puis il ajouta :

« Essayez d’être intéressant. »

Le pauvre Chimpenfeu ouvrit la bouche, surprit par les paroles du canidé bipède mais il était au courant alors il se reprit bien vite. Il avala difficilement sa salive, sa gorge étant sèche comme un canyon.

« C’est… Je suis là parce que la police… Ils n’y arrivent pas. Il ne trouve pas le meurtrier malgré les différentes victimes. Il est malin et efface la plupart des traces… »

Sherlock roula des yeux. A peu près tous les criminels étaient capables d’effacer les traces évidentes, ce n’était pas un miracle. Cependant, puisque la police avait l’air d’être dans l’impasse, le Zoroark blanc priait pour que l’enquête soit intéressante.

« Vous… Le corps de mon frère a été mutilé, c’est un bain de sang. Avec tout cela, difficile de trouver des indices… C’est pour cela que je suis là. J’ai besoin de vous… »

« Combien de victimes ? »

« Pardon ? Je vous demande pardon M. Holmes ? »

« Combien. De. Victimes. Le meurtrier. A-t-il. A. Son. Actif. Ici. Votre cerveau de Magicarpe devrait pouvoir comprendre cette question, non ? »

Le Chimpenfeu fut encore sous le choc à cause du manque de tact du Pokémon Ténèbres. Lui qui était déjà malheureux à cause de la mort de son frangin…

« On en a retrouvé 6 avec les mêmes blessures, le même mode de tuerie… »

Cela parut intéresser le détective. Il se pencha un peu vers son client et plaça ses pattes en position de réflexion (mains jointes devant sa bouche). L’affaire pouvait bien être de son ressort. Un criminel discret mais violent… Et surtout insaisissable. Le Zoroark réfléchit un instant bien se leva d’un bond, faisant peur au signe enflammé dans le même temps.

« Bien ! Brilliant ! Je prends votre affaire. »

Le renard bipède serra rapidement la patte du macaque et le poussa vers la sortie. Le client, confus, sortit tout de même de l’appartement. Une fois seul… Le Zoroark sauta de joie plusieurs fois. Enfin ! Enfin ! Je vais pouvoir me divertir un peu. Il enfila son manteau noir et son écharpe bleue et quitta son chez-lui en vitesse.
Il s’était renseigné auprès des forces de l’ordre pour en apprendre un peu plus sur les meurtres commis. Il arriva bien vite sur les lieux.

La scène de crime était bouclée, comme d’habitude. Les policiers essayaient de découvrir des choses mais Sherlock ne leur faisait pas confiance. C’étaient des incompétents celui lui. Il trouva rapidement le corps de la victime et haussa un sourcil en voyant le bain de sang à ses pattes. Le meurtrier avait une façon bien à lui de tuer… Démembrement. Elégant.  Après quelques formalités échangées avec un Léopardus de la police, le Zoroark se rendit au plus près du cadavre. L’odeur de sang ne le dérangeait pas le moins du monde, il en avait l’habitude. Ne perdant pas un instant, impatient, le renard ténébreux scruta le singe de feu mutilé. Il ne repéra d’abord rien de significatif, puis en s’accroupissant et en sortant sa petite lentille grossissante de poche, il observa un peu mieux. Des trous… Ils ne sont pas naturels vu l’écart entre chacun. Il lui manque aussi un orteil sur la jambe retrouvée, mais pourquoi ? Oh… Il manque aussi le foie, très intéressant. Le Zoroark contourna le cadavre pour l’observer sous un autre angle, puis un autre. Il y avait encore des petits trous, très peu visibles à cause du sang et de leur taille. Pas naturels, pas naturels…

Sherlock se recula un instant pour essayer de trouver d’autres indices. Quelque chose attira son attention : quelques poils blancs sous un des ongles de la victime. C’était donc un Pokémon avec de la fourrure, blanche entièrement ou partiellement. Le Chimpenfeu avait essayé de se défendre mais… Le Zoroark repéra autre chose près de la hanche du singe mort. Des traces de pas… Rondes, petites. Et l’enfoncement est léger. Il toucha la terre pour s’en assurer. Un meurtrier léger, petit, au poil blanc… Les blessures ne sont pas naturelles, ce sont des outils… Les coups portés les plus puissants sont dans le bas du dos et les jambes. Il a voulu faire tomber le Chimpenfeu avant de lui arracher les membres. Quel drôle de façon de procéder… C’est minutieux, presque professionnel.  Oooh. Après avoir fait les connexions nécessaires, le canidé avait à présent une piste.

Il remballa son matériel d’investigation et commença à partir de la scène de crime. L’un des enquêteurs vint à lui, cependant.

« Vous avez trouvé quelque chose ? »

« Bon appétit. » fut l’unique réponse du détective. Il partit ensuite, direction la boucherie du marché. Pourquoi de la ville ? Tout simplement parce que si le meurtrier avait l’habitude de découper ses victimes pour vendre ou travailler la viande, il lui fallait faire vite avant que les cellules ne meurent et ne pourrissent.

Fiche par Sánsa ; sur Never-Utopia

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Le Zoroark marchait rapidement, son temps était compté. Avec ce meurtrier inconnu en pleine nature, il avait tout intérêt à se dépêcher pour empêcher de nouveaux meurtres. Oh, bien sûr, il s’en fichait bien de la vie des autres. Sherlock Holmes n’était clairement pas un sentimental : des amis ? Non, pas un seul. Il préférait de toute façon les cadavres, bien plus silencieux et ne réfléchissant pas, c’était idéal pour un grand esprit tel que le sien. Ce que voulait ce renard, c’était résoudre des affaires, pas sauver des vies. Mais son frère lui avait fait quelque fois la morale, comme quoi résoudre une enquête au plus vite permettait non seulement de montrer ses talents mais aussi d’épargner des vies. Il fallait bien reconnaitre que ce Pokémon aussi étrange était-il, n’était pas du côté des criminels. Il marchait donc, le regard vif et attentif aux moindres mouvements. Le col de son manteau était relevé, ce qui cachait un peu son visage. Le renard bipède n’avait pas envie qu’un passant lui parle de son physique, ou lui parle tout simplement.

Sherlock arriva finalement sur la place du marché. Il connaissait cet endroit par cœur, ayant retenu toutes les rues et les emplacements des magasins grâce à sa fantastique mémoire. Il avait en tête un plan de la ville, une carte mentale. Il ne mit donc pas longtemps pour se rendre chez le boucher, un endroit qu’il ne fréquentait que très peu. Le détective n’aimait pas faire les courses de lui-même, il envoyait toujours la vielle femme qui lui louait son appartement. Elle était d’une gentillesse incroyable. Mais au fond, le Zoroark mutant l’aimait bien. Enfin, il l’appréciait.
Il franchit donc le seuil du magasin de viande et observa les lieux rapidement. Peu de clients à cette heure… Il est déjà tard après tout. Les tables sont propres ainsi que le comptoir. Ou presque. Des taches de sang presque invisibles qui ne sont pas parti au lavage. Un sourire naquit sur le visage blanc du Pokémon de type Ténèbres : premier indice de ce lieu. Cela voulait certainement dire que le boucher avait reçu de la marchandise il y a peu. Mais comment faire pour savoir si cela était lié à son enquête et aux meurtres ? Il s’assura tout de même que le sang était frais en prélevant une goutte grâce à une pipette qu’il avait dans sa poche de manteau. Celle-ci n’avait pas été difficile à extraire : le sang était donc frais.

Mais le Zoroark n’eut pas le temps d’en apprendre d’avantage car le gérant de l’établissement sorti de la réserve pour venir voir son potentiel client. Qui n’en était pas un. C’était un Symbios grassouillet, habitué à vivre correctement. Il avait du sang sur les doigts mais c’était normal pour un boucher. Il avait un sourire sur sa face de gelée aussi.

« Bonsoir Monsieur ! Je devrais pouvoir vous aider. Que recherchez-vous ? »

Le renard sourit à son tour, un faux sourire. Je cherche tes victimes… C’est ce qu’il lui aurait bien répondu mais il se contenta de regarder les pièces de viandes qui se trouvaient dans des bacs de glace, prêts à la vente.

« Je ne sais pas trop… Laissez-moi le temps de réfléchir, merci. »

Bien sûr, le renard avait déjà réfléchit. De toute façon, il n’était clairement pas là pour faire des emplettes. Il tenta une approche :

« Dites donc… La viande est juteuse et fraiche ici. »

La gelée psychique lui sourit encore plus, fier de sa marchandise.

« Si vous saviez ! Mes viandes sont de qualités et toujours de la première fraicheur. J’aime faire plaisir à mes clients. »

Oh et à te faire plaisir en tuant… Ou en payant quelqu’un pour faire ce sale boulot. Le renard examina un instant le boucher de ses yeux bleus et jaunes. Le Symbios avait l’air tout à fait serein, pas une ride pour trahir un quelconque malaise. Et il n’y avait vraiment pas grand-chose à observer sur un tel Pokémon… Mais le Zoroark se souvenait de quelque chose : le Chimpenfeu avait des poils blancs sous une griffe. L’agresseur ne devait, par déduction, pas être le boucher en lui-même. Mais le renard bipède voulait tout de même s’assurer qu’il n’était pas sur les lieux au moment du crime. Ce fut également à cet instant que son regarde se posa sur des ustensiles de cuisine que possédait le Symbios. Une fourchette. Avec ses pointes, cela pouvait correspondre aux marques laissées sur le corps du macaque…

« C’est intéressant. En fait, je suis cuisinier et j’aimerai en savoir plus sur votre marchandise. Vous êtes le… Chasseur ? »

« Oh non Monsieur. Je n’en suis pas capable, je travaille juste la viande que l’on m’apporte. »

« Je vois… Comment savoir si elles sont bien fraiches alors ? »

Le Pokémon de type Psy semblait contrarié par les questions du Zoroark mutant mais se décida tout de même à y répondre.

« Je connais la personne qui me livre, je lui fais vraiment confiance. C’est une demoiselle très compétente ! »

Une demoiselle, c’est une femelle que je cherche. Sherlock continua de sourire au boucher avant de se pencher un peu plus sur les bacs et le comptoir. Il cherchait encore quelque chose pour être sûr de lui. Ses yeux se baladaient à toute vitesse sur les viandes, les bords des bacs en bois, la glace… Ooh, trouvé. Il ramassa une touffe minuscule de poils blancs. Le Symbios sursauta en voyant cela et s’excusa pour le manque d’hygiène. Le détective lui répondit alors que s’il ne voulait pas être signalé pour fraude sanitaire, il avait plutôt intérêt à coopérer. La gelée volante ne demanda pas son reste et donna le nom de sa fournisseuse : Nolwenn. Le renard rusé avait à présent pas mal d’éléments. Un être de petite taille, une femelle avec un pelage blanc. Restait à savoir si le boucher savait où elle allait. Celui-ci lui répondit négativement ce qui eut le don d’irriter le Zoroark mais c’était tout de même une bonne chose : une enquête trop facile ne convenait pas à Sherlock Holmes.

Il sorti donc de la boucherie, avec ses indices en tête. Il restait à savoir où la meurtrière avait bien pu aller. Il commence à faire nuit, elle a fini son travail… Elle est certainement retournée chez elle. Mais impossible de savoir par quel chemin. A moins que… Le Pokémon Ténèbres s’accroupit et observa le sol avec sa lentille grossissante. Il y avait peut-être des traces sur les pierres du marché. Yep, trouvées. Le renard venait de voir des taches de sang, surement tombées du paquetage de la femelle. Aussi douée et minutieuse pouvait-elle être, elle devait être assez pressée pour partir en laissant des traces, même minimes. Sherlock en déduisit alors qu’elle avait certainement un rendez-vous ou quelque chose dans le même genre. Il arpenta donc quelques rues, s’arrêtant parfois pour demander conseil aux passants. Il y avait un bal de prévu pour cette soirée. Tout semblait concorder.

Le Zoroark se trouva un costume chez un vendeur de vêtement et s’empressa de rejoindre le lieu du bal. Il était toujours très élégant mais il fallait avouer que le costume faisait encore plus d’effet. Le renard n’avait pas choisi d’user de son illusion car il n’était pas si connu que cela et surtout, dans un bal les gens ne faisaient pas très attention aux autres.
Il arriva donc dans la salle du bal un temps après. Sherlock avait loué une calèche tractée par un Ponyta pour s’y rendre, rien de plus chic. Bien sûr, le poney de feu était l’une de ses connaissances qu’il avait aidé à gagner un procès.

Il y avait beaucoup de monde dans la salle. C’était un endroit très luxueux et lumineux. Des Pokémon papotaient dans tous les coins et cela avait le don de rendre Sherlock un peu sur les nerfs. Il n’aimait vraiment pas les foules, surtout les foules idiotes. Il remarquait beaucoup de détails qui indiquaient le statut de certains : des alliances retirées à en croire la marque laissée par la bague absente, signe d’une tromperie. Il y avait aussi les personnes mal à l’aise avec la richesse (des pauvres déguisés en somme). Bref, de quoi divertir le Zoroark toute la soirée ! Mais il n’était pas là pour cela. Une femelle de petite taille avec un pelage blanc… Il y a vraiment beaucoup de monde, difficile de faire un choix. Au fil de ses observations, le Pokémon de type Ténèbres remarqua cinq demoiselles qui pouvaient correspondre au profil de la tueuse en série. Une Noctali mutante blanche, une Skitty de même couleur… Une Mistigrix chromatique, une Chichidou très pâle et une Pikachu. Bien sûr, le rongeur électrique fut exclu rapidement par le détective, ses pattes étaient trop longues pour être celles qui avaient laissé les traces près du cadavre. Ce fut de même pour le chaton et le chien blanc… Quatre pattes pour manier des ustensiles de cuisine ? Non, ça n’avait pas de sens. Pas avec autant de précision. Il restait donc… La Mistigrix et la Chinchidou. Hmm, difficile de trancher. Je vais devoir m’approcher un peu.

Le Zoroark se dirigea vers son suspect le plus proche : la Chinchidou. Cette dernière n’était pas seule et le renard dû l’arracher aux pattes d’un Groret très riche (à en croire ses bagues et ses autres bijoux brillants) au cours d’une danse. La petite femelle fut surprise mais se laissa avoir par le rythme des pas du renard. Celui-ci lui adressait un doux sourire tandis qu’il scrutait chaque détail. Rien de particulier sur ce Pokémon, pas de traces de sang, pas de tic de stress… Sherlock décida alors de la laisser en plan pour retrouver la chatte blanche et jaune du regard. Il devait s’assurer que la meurtrière c’était elle. Il allait la rejoindre, une fois retrouvée, mais un Pokémon le devança. C’était un Lucario fort charmant et tout à fait lucide. Il avait l’air sûr de lui, prêt à danser avec la belle femelle. Sherlock roula les yeux au ciel et attendit que le Pokémon de type Combat s’éloigne.

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Sherlock observait le Lucario qui était désormais en compagnie de sa potentielle cible. Il avait remarqué que la femelle semblait avoir lu en lui quelque chose de suspect… Aussi, il changea de place pour se fondre un peu plus dans la foule. De sa nouvelle position, le renard blanc pouvait continuer son analyse tout en disparaissant du champ de vision de la Mistigrix. Si elle le fuyait, c’était la fin. De là où il était, Sherlock voyait que les deux Pokémon faisaient vaguement connaissance. Le loup bleu semblait vraiment sûr de lui. C’est un riche ce type. Même plus que cela, c’est l’organisateur du bal. Pourvu qu’il ne fasse pas tout foiré… J’aurai bien du mal à lui faire concurrence pour une danse… Ou un verre. En effet, le Lucario avait un air satisfait sur le visage, la queue haute : c’était un fier animal. Il pensait pouvoir séduire la femelle grâce à ses richesses et à sa piètre grâce. Sherlock vit qu’il lui proposait un verre mais la chatte blanche et jaune finit par refuser. Le renard nota ceci dans son esprit. Mauvais choix pour le canidé puisqu’il s’en alla, frustré. La voix était libre pour le Zoroark.

Cependant, le détective avait bien remarqué quelque chose en observant sa cible du moment. Elle était farouche sous ses faux airs. Elle sourit de bon cœur mais ses yeux restent stoïques. Cela montre qu’elle ment mais je dois bien avouer qu’elle est plutôt douée… N’importe quel idiot avec un QI de Chenipan pourrait s’en rendre compte. Son faciès est travaillé, elle doit avoir l’habitude de porter un masque. Cela conviendrait parfaitement à une tueuse mais pas de conclusion hâtive. Sans parler de ses pattes avant, elle reste rigide ne montrant pas d’attachement évident. Que fait-elle ici, dans cette tenue, si elle ne souhaite pas obtenir les faveurs d’un mâle ? Peut-être est-elle très prudente de nature… Je dois m’en assurer. Le malaise peut faire faire à quelqu’un des gestes inconscients étranges. J’en doute tout de même, vu sa posture et son visage mais j’ai besoin de plus d’information. Elle n’est pas du genre à se laisser attendrir… Une personne un peu intelligente préférera avoir le pas sur quelqu’un pour s’assurer qu’il ne lui arrivera rien. Ce n’est bien sûr pas le cas des génies tels que moi… Mais cette personne ne doit pas être un génie. Bref, je dois l’approcher en ayant l’air un peu moins chic que tous ces bougres. Elle doit sentir une sorte de contrôle sur celui qui l’approche pour se sentir plus en confiance. Son visage montre qu’elle répugne l’alcool pour elle. Cependant, si quelqu’un l’approche en étant dans un état second –procuré par l’alcool- cela pourrait fonctionner. Suite à ce brillant cheminement, le Zoroark quitta la foule dans laquelle il était en prenant avec lui une bouteille d’alcool qui trainait sur un coin de table.

Il se dirigea ensuite vers les toilettes, l’air de rien. Une fois à l’intérieur, il vérifia qu’il n’y avait personne avant de mettre du liquide sur l’une de ses pattes. Le mâle se tapota ensuite le cou et les joues afin que l’odeur caractéristique de la boisson imprègne ses poils. Maintenant, n’importe qui croirait qu’il est en état d’ivresse. Restait alors à jouer la comédie mais cela, le renard des illusions savait parfaitement s’y prendre. Il sortit donc de la pièce et retourna à l’endroit où il avait vu la Mistigrix. Elle était toujours à la même place, sans doute avait-elle reçu d’autres invitations qu’elle aurait déclinées. Les gens de ce bal étaient tous des Pokémon distingués, avec des principes, ainsi aucun d’entre eux n’allaient se permettre de finir torcher avant une heure encore. C’était là l’avantage de Sherlock. Il était plus accessible à la femelle…

Le détective se hâta alors pour rejoindre la demoiselle, d’un pas hésitant et titubant. Les Pokémon le regardaient encore plus étrangement qu’avant mais cela faisait bien sûr parti de son plan. Pendant que la petite chatte regardait ailleurs, il se plaça devant elle et commença à prendre contact avec elle.

« Bonsoir… Bonsoir demoiselle. Oh, excusez-moi, j’ai la tête qui tourne… »

Le Zoroark manqua de trébucher et sa tête fut très proche de celle de la femelle. Ainsi, l’odeur qu’il portait allait lui parvenir facilement aux narines. Il se redressa rapidement et étrangement quand il vit que la minette avait reniflé malgré elle l’air.

« Ah je suis navré… Je peux ? »

Sherlock Holmes indiqua le siège où le Lucario avait pris place quelques minutes avant. Cependant, le renard blanc n’attendit pas que sa cible réponde et il s’installa d’un air nonchalant.

« Loin de moi l’idée de vous importuner bien sûr. Je reste un instant, ne vous dérangez pas pour m-moi… Ooh. »

Il fit mine d’avoir un mal de tête avant de se reprendre avec un petite sourire sur le visage. Le détective essayait de paraitre tout de même un peu sobre. Simplement : accessible.

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Sherlock observa minutieusement les faits et geste de sa possible future victime. Elle semblait avoir vu clair dans son jeu, après tout, il avait fait vite pour ne pas la perdre de vue. C’était une possible erreur… Mais c’était mal connaitre Sherlock Holmes ! Ce dernier était loin d’être bête. Il jouissait d’un cerveau très compétent et il avait du vécu dans le côté drogue et alcool. Ce n’était pas non plus la première fois qu’il prenait en filature quelqu’un… Non, cette Mystrigrix chromatique n’allait pas prendre le dessus, pas maintenant ! A en juger son regard suspicieux, ces plis en dessous de ses yeux, son attitude faussement détendue… Elle pense m’avoir pris la main dans le sac. Mais… Mais je m’y attendais. J’ai… J’ai quand même pris un coup dans la truffe. Une bonne lippée d’alcool pour faire passer la soirée plus vite… Sherlock Holmes n’était donc pas tout à fait sobre, il avait bel et bien bu pour pallier à un possible esprit d’analyse que pouvait avoir la chatte jaune et blanche. Et il avait vu juste ! Non seulement cela lui avait confirmé que cette femelle était sa cible, vu comment elle était méfiante et sur le qui-vive en pleine fête.  Mais en plus, il avait réussi à déjouer les pensées de la féline.

Elle l’avait aussi invité à danser, ce qu’ils faisaient depuis quelques minutes. Le Zoroark mutant avait du mal à tenir la cadence, et pourtant, il était très bon danseur. L’alcool lui montait dans la tête et ses joues devenaient de plus en plus rouges à mesure que le temps s’écoulait. Il faisait parfois des pas de travers et essayer de rester à la hauteur de la Mystigrix mais c’était très difficile à cause de la différence de taille évidente entre les deux. Le renard s’accroupissait mais réussissait encore à bouger avec grâce (enfin, tant qu’il n’était pas trop ivre). Le détective avait la tête qui tourne, aussi il stoppa net la danse en soufflant.

« Navré… Navré mademoiselle. Je n’aurais pas dû boire le fond de cette bouteille… »

Il chercha de ses yeux clairs et embrumés le siège sur lequel il s’était assis juste avant. Sherlock Holmes eut du mal mais finalement, il posa ses fesses de canidé dessus. Il respirait fort, essayant d’évacuer la chaleur et les sons du bal tambourinaient dans son crâne, une horreur. Il en oubliait presque sa mission qui était de démasquer la tueuse. Mais là, il ne se sentait vraiment pas bien. Sa tête tournait, il avait du mal à tenir la cadence.

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Sherlock ne se sentait toujours pas très bien. Il s’était assis pour que la sensation de déséquilibre et cette douleur à l’estomac s’en aillent. Malheureusement, il n’était pas aussi simple de tromper l’alcool et de la faire disparaitre de son corps. Non, c’était un fléau qui servait à oublier les soucis de la vie, à se sentir parfois plus fort… Mais qui pouvait vite s’abattre comme l’épée de Damoclès sur un individu. D’autant plus que le détective possédait une faible constitution, il fallait le dire. Ce Zoroark n’était pas un grand mangeur et puis il lui arrivait souvent de sauter un repas ou deux à cause d’une enquête, ou tout simplement parce qu’il trouvait cela [i]boring{/i], ennuyeux à en mourir. Sherlock Holmes était un spécimen Pokémon bien étrange et dont on peinait toujours à comprendre le raisonnement. Ainsi, plutôt que d’avoir fait semblant de s’asperger d’alcool, il avait littéralement bu le contenu de la bouteille. Ni plus, ni moins. Question de précaution, ou bien ce renard blanc voulait-il simplement s’abreuver ? Il n’était pas tout à fait clean, il connaissait quelques dealers et quelques vendeurs… Sherlock avait parfois besoin de reprendre une petite bouchée de certains produits pour se sentir mieux. La cigarette, le Polymorfox mutant connaissait aussi. Cependant, le mâle tentait depuis un moment de se défaire de toutes ses addictions. Mise à part les énigmes, qui faisaient carburer son cerveau de génie.

Mais là, le Zoroark aurait bien voulu ne pas avoir l’esprit embrumé, surtout en présence de la charmante Mystigrix. Charmante oui, mais peut-être mortelle. Finalement, le détective n’avait toujours pas réussi à tirer les choses au clair mais… Il sentait bien qu’il y avait quelque chose de louche. Ces yeux avaient du mal à suivre les mouvements, le sol tremblait quelque fois mais le comportement de la chatte blanche éveillait les soupçons. Elle était très calme et formelle. Jeune aussi. Pourtant, dans un bal comme celui-ci, il fallait être ouvert et disponible pour se trouver un partenaire de danse, voire plus. C’était l’occasion idéale pour les jeunes femelles de se trouver un mari mais la Psy semblait ne pas y prêter attention. Sa jolie robe blanche était d’un très bon effet, un ton parfait… Ses gants aussi n’étaient pas là par hasard. Elle voulait séduire mais pas trop. En discrétion, et donc surement pas pour se trouver quelqu’un… Les beautés comme elle avait plutôt l’habitude de rire doucement aux blagues et à se glisser entre les Pokémon virils tout au long de la soirée. Non vraiment, quelque chose n’allait pas avec cette Mystigrix.

Mais de penser à tout cela, Sherlock en avait un mal de crâne. Les mots et ses pensées tambourinaient contre les parois de son cerveau. Sans parler de la musique et du brouhaha des invités. C’était l’enfer. Le renard avait également beaucoup de mal à garder son calme. D’ordinaire, il ordonnait toujours aux gens de se la fermer lorsqu’il réfléchissait. Les gens faisaient toujours trop de bruit à son goût. Même dans le silence. Cependant, c’était trop risqué. Sa compagnie du soir pouvait fuir à tout moment s’il se mettait à crier dans tous les sens. Elle le prendrait certainement pour un fou. Holmes devait prendre sur lui, chose qu’il détestait faire. Finalement, un geste de la chromatique le sortit de son flot d’informations.

L’une des pattes de la femelle tenait désormais la sienne. Le Zoroark mutant n’aimait pas les contacts physiques, néanmoins, il n’avait pas le courage de protester. La chatte lui avait également proposé d’aller voir un médecin. Sherlock n’était pas malade, mais mal en point à cause d’un verre de trop. Ce n’était pas la mer à boire et… Pourquoi diable la Mystigrix brillante voulait-elle prendre soin du détective ? C’était un Pokémon qui sortait de nulle part, qui lui offrait une danse minable et qui puait comme un poivrot des rues. Ce n’était pas une réaction normale, non. Finalement, la femelle s’impatienta et le renard bipède fut bien obligé de se lever une nouvelle fois, en grommelant.

« Je vous suis mademoiselle… » Réussi-t-il à dire.

Sherlock sentait qu’il y avait un coup monté dans l’air, il sentait que le Mystigrix n’était pas nette. Pourtant, il choisit d’entrer une nouvelle fois dans la danse, mais plutôt dans le second sens car il n’était pas question ici de faire des pas pour charmer l’autre… Il était question d’aller voir un docteur. Ou un piège.

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