"Hello. I'm Sherlock Holmes."

Hello. I'm Sherlock Holmes.

« Personne ne voudra devenir mon colocataire. » ricana le Zoroark blanc et noir.

Un autre Pokémon était assis à côté de lui et regardait l’horizon, ne tournant pas la tête vers le renard. C’était un Castorno et il souriait à l’entente des mots prononcés par son ami. Enfin pour le détective, ce n’était pas réellement un ami mais plutôt une personne que Sherlock supporte. En effet, il vivait seul et n’aimait pas les fréquentations. A quoi bon se faire avoir par les sentiments, simples réactions chimiques du corps, alors que la solitude était une protection exemplaire ? Sherlock Holmes était le plus souvent seul et les gens le trouvaient bien étrange. Pour certain, il s’agissait même d’un psychopathe. Mais cela ne faisait ni chaud ni froid au renard, il était bien comme il était. Cependant… Suite aux guerres les prix des logements avaient gonflés et même la vielle dame qui aidait Sherlock en l’hébergeant ne pouvait rien y faire. Le détective ne voulait pas d’argent en résolvant des enquêtes, c’était simplement pour faire travailler sa cervelle de génie. Il ne voulait pas trouver un job, trouvant cela bien trop réduit pour son intelligence… De ce fait, payer son appartement devenait une grosse affaire et le Zoroark avait bien besoin d’un coup de pouce. Un colocataire qui travaille, par exemple. Néanmoins, le renard des illusions avait bien raison… Personne ne voulait vivre avec lui ! Il était bien trop inconnu aux yeux des gens simples et ses expériences n’arrangeaient rien lorsque des clients courageux se présentaient pour visiter l’appartement de Sherlock. Ce n’était pas une partie gagnée.

Donc le Catorno, se considérant comme son ami, c’était lui qui avait eu l’idée de trouver un partenaire de chambre au détective. Il s’appelait Mike et c’était un Pokémon un peu grasouillet mais très gentil et prévenant. Il voulait le bien de Sherlock Holmes alors que celui-ci n’avait qu’une vague estime de lui. Il fallait être fou pour cela… Ou bien avoir un cœur gros comme cela, et surtout bien plaqué en or.

« Tu sais, Sherlock, il y a d’autres gens qui sortent de l’ordinaire, comme toi. »

Le Zoroark haussa un sourcil, avec une pointe de mécontentement sur son visage. Comment quelqu’un pouvait être un peu comme Sherlock ? Le détective n’acceptait pas vraiment l’idée, égocentrique comme il était. Il poussa alors un soupire moqueur avant de reprendre la parole :

« C’est ce qui nous différencie : un cerveau complexe et rationnel… Face à un cerveau simple et idéaliste. »

Le Castorno secoua doucement sa tête de droite à gauche, visiblement en désaccord avec le détective consultant. Il ne voulait pas y croire, lui, mais le Pokémon de type Normal y croyait dur comme fer. Sherlock ne devait pas rester seul plus longtemps, de toute façon. Il négligeait les repas et le temps de sommeil. Sous ses aspects de gentleman charmeur se cachait en fait un Zoroark souffrant et peut-être même malade. Il avait besoin de quelqu’un pour veiller un peu sur lui, pour l’aider à conserver sa maison… Mike s’était fait une promesse : réussir à trouver un colocataire au renard ténébreux. Les mouvements à ses côtés le firent revenir à la réalité. C’était Sherlock qui se levait pour partir. Ce dernier se tourna vers le castor géant et lui tandis une patte. Le rongeur ne se leva pas mais serra la main de son ami. Le Zoroark quitta ensuite les lieux, sans dire un mot, un peu pressé comme il en avait l’habitude. Le Pokémon restait sur le banc l’observait : ce Zoroark mutant était bien étrange mais fascinant, à sa façon.

Quelques minutes passèrent puis il vit un Pokémon curieux passait. Le Castorno n’y prêta que peu d’attention au début, puis il se rappela quelque chose. Il connaissait ce Pokémon. Il se leva donc et alla à sa rencontre :

« Hey ! Watson… John Watson ? »

Fiche par Sánsa ; sur Never-Utopia

Les hurlements sauvages. Les cris de douleurs et de haine. Le martèlement des pattes sur le sol. Le murmure de l’agonie. Le dernier souffle de vie.

L’odeur de la terre retournée. L’effluve de la sueur. La senteur cuivrée du sang frais. Le parfum de la chaire brûlée. La putréfaction de la mort.

Les yeux écarquillés de peur. La vision floutée par l’épuisement. L’aperçut des armes. La vue des nombreux blessés. Le regard vitreux des cadavres.

L’angoisse de la perte. Le sentiment de désespoir. La révolte face à l’injustice. L’impuissance à sauver. La douleur mortelle.

C’est en hurlant à plein poumon que John se réveilla encore une fois. Chaque matin était identique, réglé à la minute près. Le canidé chromatique releva la tête, les oreilles basses. Il respirait péniblement, toute l’émotion coinçait dans la gorge. Bientôt, les larmes ne tardèrent pas à couler dans son épaisse fourrure et l’ancien soldat enfouit son museau dans ses pattes avant. C’était toujours la même rengaine. Et il n’y avait rien qu’il ne pouvait faire pour y échapper.

Sachant pertinemment qu’il ne pourrait s’endormir à nouveau, l’Arcanin se leva une fois calmé. Ses pattes tremblaient encore un peu, tout comme le reste de son corps, mais il décida de l’ignorer tout simplement. Tout en boitant largement, il se dirigea vers sa réserve d’eau potable et de nourriture. Réserve bien pauvre en ces mauvais temps. Non pas que cela soit fort dérangeant dans le cas présent : une pomme suffirait largement pour la matinée. L’estomac de John était encore tout retourné de son cauchemar.

Une fois prêt, le grand chien enfila sa pochette de soin et sortit de son minuscule foyer. Pour le moment, il avait un toit et un lit de paille pour maison, avec un prix exorbitant bien entendu, pour le confort. Mais le médecin ne pouvait trouver mieux. Il ne roulait pas sur l’or, n’avait qu’un maigre revenu et jamais, au grand jamais, il ne trouverait un lieu pas trop cher à s’offrir.

Oh, il y aurait peut-être la solution d’un colocataire. En fait, ça pourrait résoudre les problèmes de logement de l’Arcanin jaune. Mais John ne se faisait pas d’illusion. Qui voudrait donc vivre avec quelqu’un comme lui ? Estropié, hanté par ses souvenirs de guerre. Il ne pouvait passer une nuit complète sans hurler d’effroi à la suite d’un énième souvenir cauchemardesque. De plus, il n’avait que peu d’argent grâce à son emploi. C’était un miracle qu’il trouve de quoi manger.

En parlant d’emploi, il était temps d’y aller. Aussitôt, clopinclopant, John se dirigea vers son cabinet. Il n’ouvrirait que le matin, s’arrêtant aux alentours de midi. Le canidé n’avait guère la force de faire plus que cela, la fatigue se lisant sur son visage. Heureusement, il n’avait pas loin à faire pour arriver jusqu’à son petit lieu de travail.

L’endroit était assez petit, comportant un lit de paille pour les clients, un bassin d’eau que l’Arcanin devait changer à chaque nouveau patient. Il y avait également une petite étagère facile d’accès avec des plantes, des bandages et quelques notes utiles. Ce qui faisait toujours penser au médecin qu’un ou une secrétaire ne serait pas de trop. Mais il n’aurait guère de quoi payer un employé.

La matinée se déroula vite. Il n’y avait que peu de clients, une mère qui amené son enfant tombé dans la rue. Après un bon nettoyage et un rapide bandage, il n’y avait plus rien. Ensuite un Machopeur qui c’était frappé la main par mégarde. Un peu de graine de pavot pour lutter contre la douleur et le voilà repartit sur son chantier.

Midi arriva vite. John ferma boutique et se mit à déambuler doucement dans les rues. Il ne savait que faire pour occuper ses journées. Le travail n’était pas très présent, mais surtout il avait peur de faire une erreur à cause de la fatigue. Une sieste était exclue, le Docteur savait ce qu’il trouverait dans ses songes. Une petite marche l’aidait toujours un peu, mais il en était vite lassé.

Cette fois cependant, quelque chose changea. Une voix, pas si inconnue, s’éleva, l’appelant par son nom complet. Surpris, l’Arcanin mit un temps avant de s’arrêter. Puis il tourna son regard bleuté vers la source de cet appel : un Castorno plutôt grassouillet. Ce dernier se leva de son banc et vient saluer le bon Docteur.

« -Comment ça va vieux ? Mike, tu te souviens ? On a étudié ensemble ! »

Watson réfléchit quelques secondes. En effet, il lui semblait bien avoir déjà vu ce Pokemon avant. Et bientôt il se rappela ce bon Pokemon. Un cœur d’or, extrêmement gentil et pas mal intelligent.

« -Oh, bonjour Mike. Oui, je me rappelle. »

John n’avait pas spécialement envie de parler plus que cela avec un ancien collègue, mais Mike ne lui laissa pas le choix. Le Castorno le dirigea vers son banc. John s’assit à côté de lui, le doit droit. Habitude militaire sans nul doute.

« -Alors, j’ai entendu dire que tu étais revenus de la guerre et que tu avais ouvert un cabinet ? »
« -En effet. Ahem. Il est à quelques rues d’ici. »
« -Ça doit bien marcher ! Je me souviens que tu étais plutôt doué avec tes pattes ! »

L’Arcanin se retient de ricaner. Il fut un temps où c’était vrai. John Watson était un bon médecin. Mais ce n’était plus vraiment le cas. Du moins, le chromatique ne se considérait plus comme cela. Il répondit d’une voix fatiguée.

« -Hum hum. Pas vraiment. Et j’ai des problèmes de logement. »
« -Oh. Tu as pensé à la collocation ? »
« -Mike voyons, personne ne voudrait de moi comme colocataire. »

Suite à cette réponse, le Castorno rigola quelque peu. John baissa une oreille et fronça les sourcils : pourquoi diable ce Pokemon rigolait-il ?

« -Tu es la deuxième personne à m’avoir dit ça aujourd’hui. »
« -Qui est la première ? »

Mike entraina John à sa suite pour tenter de retrouver ce « maudit renard » comme le Castorno l’avait surnommé.

Hello. I'm Sherlock Holmes.

Sherlock pressait le pas, quittant à la hâte son compagnon de banc, Mike. Le Zoroark n’y croyait pas… Lui trouver un colocataire était une tâche bien plus ardue que ce que croyait le gentil Castorno. C’était son problème selon le renard, cette simplicité d’esprit. Il n’y croyait évidemment pas et surtout, cela l’arrangerait bien. Sherlock Holmes avait quelques petits secrets qu’il ne voulait pas que l’on découvre. Son chez-lui n’était que très peu visité et lorsqu’un Pokémon s’y rendait, c’était pour demander son aide au renard illusionniste. Un cerveau banal qui viendrait s’installer avec le mien en ferait que me ralentir, et je n’ai pas besoin de cela. Je n’ai pas envie que l’on me pose des questions idiotes sur l’actualité ou bien sur mes expériences. Je n’ai besoin de personne et personne n’a besoin de moi. Sauf pour les affaires pointues. Mais certainement pas un colocataire ! Mike est tombé sur la tête, le pauvre. Oh oui, le Zoroark blanc ne se voyait clairement pas vivre avec quelqu’un.

Sherlock se dirigea nonchalamment vers la tout petite auberge près de chez lui. Juste à côté, même. C’était un endroit qu’il fréquentait quelque fois, quand il n’avait rien à faire et qu’il était déjà de sortie. C’était une sorte de rituel pour le mâle qui tuait le temps comme il le pouvait. Bien évidemment… Les conversations qui avaient lieu dans ce genre d’endroit étaient des plus barbantes et des plus plates pour le grand détective. Il ne venait clairement pas pour entendre des ragots ou pour tailler la bavette avec quelqu’un. Non, il s’occupait tout simplement en mangeant un bout et en observant les Pokémon à leur insu. Cela amusait beaucoup le renard aux yeux bleus, décrypter les comportements… Quelle invention !

Le canidé entra dans l’échoppe tranquillement et se plaça près de l’entrée, à une table simple. Il prit le soin de pousser une chaise qui se trouvait là afin que personne ne vienne s’asseoir à ses côtés. Sherlock Holmes n’avait pas besoin de compagnie, et certainement pas de la compagnie d’un cerveau normal. Il attira bien entendu les quelques regards qui étaient là, de par sa palette de couleur très rare et de par sa réputation dans le quartier. Le renard aimait bien cela, la célébrité, mais il ne voulait pas se l’avouer.
Peu après, le calme revint dans l’établissement, les Pokémon s’étant fait à la présence du détective. De toute façon, ils étaient tous des habitués, alors le Zoroark n’était pas un total inconnu en dépit du fait qu’il ne parlait que rarement.

Sherlock commença ensuite à balader son regard. Il y avait un Escroco et un Manternel. Oui, un Manternel, ce n’était pas une femelle. Le Zoroark le savait bien car malgré son comportement féminin, le Pokémon de type Plante était déjà venu le voir pour lui proposer un rancard. N’y voyant pas d’intérêt pour son travail ou pour son cerveau, le ténébreux lui avait fait savoir qu’il n’était pas intéressé. Le jeune homme était reparti un peu triste mais il ne semblait pas en vouloir au Zoroark mutant. De toute façon, lui, cela lui était égal. Donc l’Escroco était en train de boire verre par verre. Il s’esclaffait tandis que le Pokémon Précepteur était à côté de lui, le couvant de son doux regard. Sherlock vit bien qu’il était en train d’essayer de ce mettre le crocodile dans la poche. Non pas parce qu’il connaissait les tendances du Manternel, non. Cela était la version simple, facile pour les cerveaux faibles. Lui, il voyait de ses yeux clairs et perçants. La plante bipède était légèrement penchée vers le type Sol et la feuille qui lui servait de patte était prise de quelques tremblements, signe de stresse. Il avait peur de la réaction de son ami s’il lui avouait ses sentiments pour lui. Cependant, il tentait doucement une approche, profitant de l’état d’ivresse de l’Escroco. Le détective ne trouvait pas cela très malin mais les autres Pokémon de l’échoppe n’avaient pas l’air d’avoir compris le manège.

Il y avait un Ceriflor femelle qui se reposait et sirotait tranquillement une boisson, et plus loin, un Vibraninf était en train de discuter avec le gérant. Gérant qui était un Rhinoféros souriant et très habile, ce qui était une aubaine vu qu’il servait au bar. L’échoppe était de toute façon trop petite pour accueillir des employés. Sherlock Holmes aurait pu continuer à observer toute cette flopée de Pokémon mais le bruit de la porte d’entrée le tira doucement de sa contemplation.

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Mike était quelqu’un qu’on pourrait facilement qualifié de bon vivant. La parlotte, ça le connaissait bien, alors John n’était guère étonné d’apprendre qu’il était maintenant un enseignant dans le domaine médical. Leurs connaissances se valaient largement, bien que l’Arcanin avait surement plus d’expérience réelle que n’importe qui d’autres parmi ses anciens compagnons de classe.

Le rongeur avait toujours un sujet de conversation et ne se formalisait pas lorsque le Docteur militaire écoutait plutôt que participait. Il lui parlait de ses élèves les plus prometteurs puis revenait sur leur passé commun, sur ce qu’il avait fait pendant que John combattait. Bref, il racontait sa vie à qui voulait l’entendre.

Pour John, c’était surtout des paroles en l’air. Il se forçait à sourire un peu, hochait la tête quand il fallait. Mais sans plus. Il ne voulait pas savoir ce qu’avait fait cet ancien ami pendant que lui risquait sa vie, en voyait d’autres mourir. Mike ne pouvait pas savoir, mais le passé hantait bien assez l’ancien soldat comme ça. Watson voulait l’éviter le plus possible en dehors de ses songes.

« -Et toi John, qu’est-ce que tu as fait quand tu es parti ? »

La question tant redoutée était enfin posée à plat sur la table de la conversation. Le pelage de l’Arcanin tressaillit légèrement tandis que son propriétaire ralentissait. Non pas que John n’avait pas confiance en Mike pour se confier. Après tout, il était bien en train de le suivre vers un inconnu qui risquait de partager sa vie bientôt.

Mais les souvenirs étaient faits pour être oubliés, du moins ceux-là. Et Arceus savait Ô combien le loup géant aurait voulu les effacer de sa mémoire. Mais voilà, il ne pouvait pas. Le canin jaune allait devoir vivre toute sa vie avec ces visions d’horreur sans nom. Il reprit néanmoins sa route, sous le regard inquiet de son ami.

« -Tu sais Mike, j’aimerais que tu me parles de cet « ami » que tu veux me présenter. Je dois savoir quelque chose sur lui ? »

Le Castorno ne s’offusqua nullement du changement de conversation, se sachant trop curieux de toute façon. Il ricana un peu avant de répondre de manière énigmatique. John découvrirait bien assez tôt à qui il aurait affaire, puisqu’ils étaient arrivés à l’endroit où Mike supposait que son contact était. Mais de toute façon, il était temps pour lui de rentrer aussi souhaita-t-il bonne chance à John pour l’avenir et partit.

L’Arcanin chromatique entra en boitillant dans le café, pas vraiment certain de ce qu’il faisait là. Diable, il ne savait même pas qui il cherchait ! A part qu’il s’agissait d’un Zoroark. Le canidé balaya l’assistance de son regard bleuté et trouva facilement un Pokemon répondant à l’espèce cherchée. Est-ce que s’était bien lui ?

Mais dans un espace aussi étroit, pour quelqu’un de son gabarit et de son handicap, il fut difficile de rejoindre le type sombre sans remue-ménage. Sans le faire exprès, John bouscula un Manternel qui s’écrasa contre son ami. Ce dernier cria à l’infirme de faire plus attention, sans remarquait le regard béat de son compagnon. Enfin, le chromatique arriva devant ce qu’il espérait être la personne qu’il cherchait.

« -Ahem. Sherlock. Sherlock Holmes ? »

Hello. I'm Sherlock Holmes.

Sherlock tourna son regard clair comme la glace vers la porte d’entrée de l’établissement de repos. Son regard tomba droit sur un Pokémon de type Feu au pelage doré et luisant. C’était un Arcanin chromatique, à n’en point douter. Cette allure imposante mais élégante, ces crocs apparents mais n’attaquant que pour la justice, cette crinière en bataille mais éclatante… Le renard blanc s’y attendait. Mike avait pour habitude de joindre des gens qui avaient quelques points communs ensemble. Sherlock se demandait bien si le chien rayé était très intelligent ou détaché de la société ? S’il était un tant soit peu comme lui. Il balayait rapidement cette pensée : personne ne pouvait ressembler à Sherlock Holmes le détective consultant. Personne ! Niveau intelligence, il y avait bien son frère Mycroft qui rivalisait… Mais c’était tout. Le Zoroark mutant était toujours prit pour un fou, un Pokémon étrange et asocial. Comment un Arcanin pouvait lui ressembler ? Mise à part qu’ils étaient tous deux d’apparence canine, en fait. Mike avait certainement joué sur cet élément, quel crétin. La ressemblance physique (lointaine tout de même), c’était tout. Ce Pokémon Feu était bel et bien celui qu’attendait le détective.

Sherlock se concentra à nouveau sur le grand chien. Celui-ci n’était pas à son aise dans l’échoppe minuscule et il bousculait Pokémon et objet. Le renard à la peau pâle roula des yeux devant le spectacle ridicule qui s’offrait à lui. L’Arcanin doré avait même réussit à réunir les Pokémon qui se tournaient autour. Le Zoroark trouva cela pitoyable en voyant le rouge envahir les joues des deux mâles. L’amour ? Ce n’était que de la chimie, intéressant mais juste au niveau expérimental. Puis, le type Feu imposant lui demande s’il était bien Sherlock Holmes. Franchement ? Mike ne lui avait donc rien dit ? Un manteau noir, une écharpe bleue… Une peau blanche comme un mort, des cheveux noirs de jais… Le Zoroark était inimitable sur tous les points. Cela lui arracha un sourire narquois puis il daigna enfin poser ses yeux sur le canidé. Enfin, bien sûr, le détective avait déjà analysé l’Arcanin dès son entrée remarquable. Il boitillait mais aucune blessure apparente à sa patte. Des tremblements intermittents, faibles et peu voyants. Cela ne pouvait pas être dû à une attaque physique.

Le type Feu chromatique avait aussi un regard dur et fatigué. Il semblait avoir du vécu et Sherlock devina qu’il avait vu des choses que personne ne devrait voir. Enfin, pour le renard des illusions, cela n’était rien mais pour le sens commun c’était autre chose, vous voyez ? Le mâle au pelage brillant avait aussi une posture droite et disciplinée. Un militaire. Sherlock n’en doutait pas : ce Pokémon avait servi dans les guerres précédentes. Il ne lui fallut pas plus d’élément pour associer le clopinement du Arcanin à la guerre. Conclusion : il souffrait d’un syndrome post-traumatique. Bingo ! Finalement, Sherlock sortit de ses pensées pour tenter d’accueillir le canidé ? Non, clairement pas.

« C’est bien moi. »

Il invita d’un geste léger de patte à s’assoir et enchaina directement, en se penchant légèrement sur la table, les pattes devant sa gueule.

« Vous êtes John Watson. Vous avez beaucoup vécu et principalement des événements liés à la guerre. Vous avez le regard dur mais vous êtes fatigués de tout cela. Pas de blessure apparente, mise à part celle à l’épaule alors vous êtes hors service. Vous pensiez peut-être pouvoir reprendre une vie normale, sans explosion, sans blessé, sans hémoglobine mais le stress vous rattrape. Cette patte-là n’est pas blessée. Vous souffrez de la guerre de manière psychologique, ces tremblements peuvent être arrêter sans problème, il vous suffit de tirer une croix sur votre passé… Mais le pouvez-vous seulement ? »

Satisfait, Sherlock se détendit sur son siège. Il observait avec ses yeux si perçants les faits et geste de son nouvel interlocuteur. Il avait besoin de savoir s’il avait deviné juste. Bien sûr, il serait bien étonné du contraire et n’y croirait certainement pas. C’était le grand détective consultant après tout ! Le meilleur dans le domaine de l’observation et de la déduction. Ce n’était pas le docteur John Watson qui pouvait le contredire.

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Le canidé doré attendait avec une certaine impatience que le renard sombre lui réponde. Il n’était clairement pas à l’aise dans cet endroit confiné, étroit. Pas la meilleure place pour un Arcanin, il fallait bien le dire. Mais bon, ce n’était pas comme si le médecin aurait pu faire autrement pour rencontrer son peut-être futur colocataire. Il se redressa légèrement, rectifiant sa position pour un meilleur maintient.

Le Zoroark répondit par l’affirmative. En effet, il s’agissait bien de Sherlock Holmes, celui que Mike voulait lui faire rencontrer. John était soulagé. Au moins, il n’était pas venu là pour rien. Le chromatique ne devait déjà pas avoir l’air bien malin dans ce petit espace, la honte l’aurait couverte si en plus, il était venu jusqu’ici pour rien.

Ayant l’invitation de prendre place à la table du type Ténèbres, le docteur tenta de prendre une position plus confortable. Ce qui ne résulta que par de nouveaux grognements à son encontre lorsqu’il bouscula un serveur par mégarde. Comme si c’était sa faute ! Le renard n’était pas bien malin, pour lui proposait de discuter ici alors qu’on voyait clairement que ce n’était pas vraiment le meilleur endroit. Mais soit, John allait faire avec.

L’Arcanin était maintenant assis, plus ou moins droit, la tête légèrement penchée pour ne pas gêner plus qu’il ne le faisait déjà. John se mit alors à observer rapidement son interlocuteur. C’était un Zoroark parfaitement inhabituel. Ses couleurs étaient plus spéciales encore qu’un banal chromatique comme lui. D’un blanc à faire pâlir un mort, ses yeux glacials l’observaient également. Du fait de leur proximité, Watson eut même l’étonnement d’observer quelques paillettes dorées dans son regard froid, du moins lui sembla-t-il. Il arrêta là son observation pour ne pas se montrer impolie. Sa queue touffue entre les pattes, il s’apprêtait à parler lorsque Sherlock le devança.

Tout d’abord, John fut surpris. Sur le cul, on pouvait le dire. Comment diable ce Pokemon pouvait-il savoir son nom, alors qu’il n’avait rien dit ? Peut-être que Mike lui avait parlé… Mais impossible, puisque les deux s’étaient rencontrés juste avant. Mais ce n’était pas le plus invraisemblable. En effet, le renard sombre semblait tout deviner, plus ou moins précisément, de sa vie passée et même de son présent !

La colère gagna bientôt tout le corps de l’Arcanin. De petites flammes vinrent même lécher les canines du chromatique. Que savait-il vraiment, au juste, ce Sherlock Holmes ? Comment même pouvait-il savoir ! Ce n’était pas possible. Et son sourire, son ton, son attitude… John le trouvait exécrable. Tout simplement. Un grondement lui échappa, bien qu’il se força au calme tout de suite après. L’Arcanin ne perdait que rarement son sang-froid, mais lorsque cela arrivait…

« -HumHum. Comment. Comment pouvez-vous savoir tout ça ? Non, attendez. Je m’en fiche. Nous en avons terminé. Ahem. Bonne journée. »

Et sans demander son reste, John se releva, renversant le serveur cette fois-ci. Mais il n’en avait que faire. Le canidé doré était énervé et avait vraiment besoin de prendre l’air. Il lui fallait s’éloigner de ce maudit renard.

Hello. I'm Sherlock Holmes.

Sherlock avait fait mouche à en juger l’attitude énervée de l’Arcanin chromatique. Bien entendu, le mâle ne fut pas surprit d’avoir raison. Il avait toujours raison. Mais il n’était pas non plus surprit par la réaction brûlante, c’était le cas de le dire, de son interlocuteur. Après tout, ce Zoroark produisait souvent cet effet. Rendre les gens mal à l’aise, en colère, il savait le faire. Enfin, Sherlock ne pensait pas à mal, non. Le renard blanc et noir essayait simplement de montrer son intelligence, son aptitude à voir et à décrypter les êtres vivants et les objets. Ce n’était quand même pas de sa faute si les cerveaux banals n’arrivaient pas à le comprendre ou le trouvaient étrange. De toute façon, cela était bien égal pour le maitre des illusions. Il disait ce qu’il voulait, à qui il voulait, au risque de se prendre un coup de dent, de griffe ou de flamme.

Un grognement échappa à John Watson, ce qui eut pour effet de stopper un peu l’attitude négative du Zoroark mutant. Pas qu’il perdait de sa confiance, simplement, il préférait éviter tout conflit inutile. Sherlock Holmes n’aimait pas vraiment le combat, surtout contre des Pokémon pouvant frapper de loin avec… Un lance-flamme par exemple ? Très peu pour lui. Le détective préférait se délecter des mimiques inconscientes du chien doré qui ne tenait plus en place. Un manque de contrôle d’émotion, il trouvait cela pitoyable. Finalement, l’Arcanin ne se retint plus et il pesta à l’intention du renard. Son homologue canin était visiblement bien remonté et souhaitait couper court à la conversation. Il se leva même pour sortir dehors. En plus, John Watson ne voulait pas savoir comment le détective avait réussi son coup. Sherlock n’aimait pas expliquer comment il s’y prenait puisque les gens simples ne le comprenaient pas. Il perdait son temps. Mais là, le Zoroark devait bien avoué qu’il était déçu.

Il suivit d’abord le grand chien brillant de ces yeux glacials, pigmentés de jaune. Puis, se sentant joueur, le mâle blanc se décida à sortir à son tour, le sourire sur les babines.

« Cher John Watson ! Vous ne voulez rien avoir à faire avec moi ? Je vous comprends. Enfin, non, je ne comprends pas les esprits simples. »

Le détective consultant avait l’air le plus sérieux du monde.

« Pourtant, vous avez besoin d’un logement, non ? Vous n’avez pas l’air de savoir où vous allez. Revenant de guerre, c’est difficile de retrouver un emploi et un abri… Surtout quand le passé vous hante. »

Le Zoroark mutant ne voulait pas trop froisser le canidé mais malheureusement, il manquait de tact.

« Et puis entre nous… Vous semblez avoir besoin d’adrénaline à nouveau. »

Il sourit en coin puis indiqua rapidement la patte tremblotante de John. Celle atteinte par le syndrome de la guerre.

« Vous n’avez pas mal, John Watson. Vous avez besoin de replongez dans la violence, la guerre… »

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John respirait profondément, tandis qu’il restait debout dans la rue. Il devait se calmer, ce n’était pas vraiment dans son style de s’emporter de la sorte. Mais là, il trouvait que le blanc renard avait été plutôt dur dans son choix de mots. Mike ne l’avait pas prévenu pour cette partie de l’histoire. Il était resté vague, indiquant simplement que ce Sherlock Holmes était spécial et avait un peu de mal avec les autres. Un peu ? Un euphémisme.

Les quelques passants le regardaient bizarrement. Mais John n’en avait que faire. Ce n’était pas sa priorité de toute manière. Tout ce qu’il voulait, c’était retourné à sa misérable vie, où il ne se passait rien. Et pourtant ! Si il avait fait attention, le canidé doré aurait remarqué que sa patte tremblante ne l’était plus tant que ça sous l’effet de la colère ! Mais ça, il ne l’avait pas remarqué.

Une fois calmé, l’Arcanin se demandait ce qu’il allait bien pouvoir faire lorsque la voix sournoise du Zoroark se fit à nouveau entendre aux oreilles du chien de feu. Les esprits simples ? John n’était pas spécialement intelligent, non. Il le savait bien et se prétendait pas au-dessus des autres. Pourtant, cette « insulte » le touchait plus qu’il ne l’aurait voulu. Lui, un esprit simple ? Avec toutes ses connaissances sur la médecine, les plantes ? Avec ce qu’il avait vécu ? Un esprit simple se serait brisé, depuis. Mais pas le sien. Non, le sien préférait le tourmenter jour et nuit.

Inconscient, ou se fichant, de l’était d’esprit du canidé doré, Sherlock continua son petit discours malin. Certes, John avait vraiment besoin d’un logement, autre que le taudis dans lequel il vivait. Non, il ne savait pas où il allait, c’était sûr. Mais était-il prêt à accepter n’importe qui et n’importe quoi pour ces raisons ?

Le maître des illusions continua, ayant remarqué ce qui avait échappé plus tôt à l’ancien militaire. L’oreille de l’Arcanin tiqua. Il n’avait jamais envisagé les choses sous cet angle. La guerre, lui manquait ? Absurde ! Il l’avait fui plus que la peste elle-même. Du moins, on ne lui avait pas permis de revenir sur le champ de bataille.

« -On vous a déjà dit que... Vous étiez spécial, Sherlock Holmes ? Ce n’est pas un compliment. »

L’esprit de John était en plein conflit. Pouvait-il supporter cet individu et partager un logement avec lui, comme avait l’air de penser Mike ?

« -Et si vous me parliez de vous, au lieu de me dire l’évidence, ce que je connais déjà, ou les inepties qui sortent de votre cerveau ? »

De toute façon, John avait besoin de connaître le renard avant de décider quoi que ce soit, bien qu’il sentait déjà que ce ne serait pas une chose facile.

Hello. I'm Sherlock Holmes.

Sherlock semblait satisfait de lui après ses tirades savantes. Il savait qu’il avait raison, il savait que cet Arcanin avait encore besoin d’adrénaline et de danger. Le doré ne voulait juste pas l’admettre car il pensait craindre la guerre plus que tout au monde désormais, à cause de ses traumatismes. Il était loin de se douter que son propre corps pouvait le trahir… Et c’était justement grâce à ce genre de jugement que le Zoroark blanc arrivait à tirer des conclusions aussi précises sur les Pokémon. Ils étaient toujours surpris d’apprendre la vérité alors qu’ils leur suffisaient d’ouvrir leurs yeux et d’interpréter leurs mouvements, leurs tremblements, les cicatrices et autres marques. Cela n’avait rien de compliquer pour le renard, lui avait l’habitude de ce genre de pratique. C’était d’ailleurs l’un de ses moyens favoris pour chasser l’ennui ! Et Arceus savait bien que Sherlock Holmes était souvent en proie à cet état de pause indésirable et qui faisait fondre son cerveau selon lui. En tous les cas, si John Watson ne voulait pas l’admettre, sa soudaine curiosité prouvait le contraire. Il semblait toujours aussi remonté contre le renard des illusions qui, franchement, semblait ne pas y prêter attention. Il se fichait que ses paroles mettent mal à l’aise ou en colère quelqu’un. Le Zoroark mutant avait déjà reçu des coups et des plaintes suite à ses analyses, il avait l’habitude. De plus, son attitude toujours détachée des autres le suivait depuis sa jeunesse, alors pourquoi changer maintenant ? Comment changer ?

Finalement l’Arcanin changea de sujet, ne qui ne surprit pas le moins du monde le détective intelligent. Les gens qui ne voulaient pas de problème faisaient toujours cela. Sherlock ne comprenait pas cette méthode de diversion ; il suffisait d’aller droit au but, non ? Froisser quelqu’un n’était vraiment pas une si terrible affaire. Autrement le grand chien voulait s’assurer que le Zoroark comprenne bien qu’il le trouvait étrange, comme beaucoup d’autres Pokémon. Bien entendu le détective ne releva pas ces paroles, étant plus qu’habitué à ce genre de remarque. Les simples d’esprits avaient tendance à critiquer ceux qui étaient différents. John ajouta aussi qu’il voulait en savoir plus sur Sherlock Holmes, et qu’il ne voulait plus entendre de choses sur lui-même. Dans un premier temps, le renard blanc et noir fut content que l’Arcanin s’intéresse à lui. Le Zoroark était une diva, il aimait qu’on s’intéresse à lui et qu’on lui fasse des compliments sur ses réflexions et ses analyses. Il ne voulait pas l’avouer, voilà tout. Cependant, le maitre des illusions déchanta bien vite en entendant le chien dire que ses précédentes paroles étaient inutiles. Comment osait-il ? Lui qui ne voyait même pas que cette patte tremblante n’était pas douleur mais simplement manque ! Franchement.

« Je suis un détective consultant. Beaucoup de personnes me trouvent étrange mais ne trouve-t-on pas étrange tout ce qui est différent de nous ? Bien sûr. »

Sherlock Holmes avait les pattes fourrées dans les poches de son long manteau noir. Il s’approcha un peu de l’Arcanin chromatique avant de reprendre la parole :

« Je n’ai rien à dire de plus sur moi. Si vous voulez d’autres informations, vous n’aurez qu’à demander aux autres. Maintenant, venez avec moi voulez-vous ? Je vais vous montrer où nous allons habiter ensemble. »

Le Pokémon Ténèbres n’attendu pas la réponse de son interlocuteur et fit volte-face, faisant voler son écharpe foncée au vent. Il se dirigea ensuite d’un pas nonchalant vers son habitat, qui était en face juste derrière eux. Et oui ! L’appartement de Sherlock se trouvait tout simplement à côté de la petite échoppe. C’était un bâtiment en pierre, banal et qui se fondait au reste de la rue. Le renard arriva devant la porte et l’ouvrit avant de s’écarter puis en faisant un geste de bras souple, invitant John Watson à entrer. Il avait toujours des allures de gentleman.

Fiche par Sánsa ; sur Never-Utopia

L’esprit de John tournait à cent à l’heure. Il était toujours assez en colère envers le blanc renard. La vérité faisait mal, qu’on disait. Et c’était tout à fait exact. Personne n’aimait à ce qu’on lui crache la vérité en face. Pas même Sherlock Holmes, comme pu le constater le canidé doré. En effet, le renard aux couleurs étranges avait un peu tiqué suite aux paroles de l’Arcanin.

Comme quoi, tout le monde était touché, plus ou moins, au regard et paroles des autres. John soupira, lorsque le Zoroark se présenta comme Consultant Detective. En effet, le canidé ne connaissait pas du tout ce métier et pour tout dire, même si il était curieux, il ne voulait pas provoquer le renard là-dessus. A tous les coups, il le traiterait d’ignare et exposerait sa science.

Enfin, le chien doré choisit de ne pas relever et surtout, de ne plus parler sans bonne raison. Après tout, si il ne parlait pas, que pourrait dire de plus le renard ? Rien. Une bonne façon d’être tranquille en somme. Le mieux serait de partir, tout simplement. D’ailleurs, l’idée n’était pas loin en surface. Pourtant, le médecin ne se décidait pas. Après tout, peut-être qu’il pourrait avoir une bonne surprise, qui savait ?

Justement, Sherlock décida de choisir ce moment pour proposer une visite de l’appartement en question. Voilà, le dilemme. Partir ou aller voir ? John avait vraiment du mal à se voir vivre au quotidien avec ce Consultant Detective, aussi arrogant et franc. Pourrait-il tenir le coup, entre les cauchemars, les souvenirs et les remarques acérées du renard ?

Sherlock n’attendit pas, cependant, que l’Arcanin chromatique ne réagisse. Il s’engouffra dans la rue, la traversa tout simplement. Attendez. Quoi ? L’appartement. Il était, juste là ? En face du restaurant ? John s’était déjà préparé psychologiquement à devoir marcher un bout de temps avant d’arriver à destination.

Le renard était presque arrivé quand le canidé se mit en marche. Il était tellement sûr de lui. Comme si c’était gagné d’avance. Comme si John allait le suivre gentiment et acceptait de vivre avec lui. Comme si il avait déjà la réponse finale au petit jeu qui s’était instauré entre eux. Alors John marchait, pour se rendre face à son destin, à son avenir.

Il entra, passant devant le renard blanc. Il observa le corridor s’offrant à lui. Rien de bien exceptionnel. Un escalier menait à l’étage juste en face. Un porte manteau sur la droite. Et dans le fond, une porte. L’Arcanin fit de son mieux pour laisser le passage libre à son futur colocataire. Il n’avait pas le choix. Rien que ça valait trois fois mieux que sa cabane en bois.

« -Alors. C’est combien ? »

Hello. I'm Sherlock Holmes.

L’imposant chien d’or était mystérieusement muet. Il ne relevait plus les remarques coupantes du détective, surement parce qu’il avait autre chose à penser. Néanmoins, Sherlock n’y prêtait pas attention. Si l’Arcanin chromatique avait quelque chose à redire, alors il n’écouterait que d’une oreille distraite, uniquement pour répondre au cas où une question intelligente sortirait de sa puissante gueule, ou bien si cela concernait directement le goupil blanc. Oui, Sherlock Holmes aimait qu’on lui porte de l’intérêt. Parfois. Mais alors que le grand mâle avait proposé à son futur colocataire une petite visite, ce dernier ne bougeait pas un de ses poils dorés. Il semblait être en train de réfléchir, selon Sherlock. Cette posture droite et figée, le regard perdu dans le vide… Le chien devait simplement être en train de peser le pour et le contre. Avait-il envie de vivre avec ce Pokémon mutant un peu étrange sur les bords ? Avait-il de quoi payer ? Voulait-il seulement vivre dans cette partie de la ville qu’était Lowhöwl ? Beaucoup d’interrogations étaient possibles mais pour le Zoroark, la probabilité maximum était sur la première des questions. En effet, tous les autres êtres avant cet Arcanin avait choisi de fuir plutôt que d’avoir à partager un logement avec le Polymorfox blanc. Sherlock Holmes disait alors qu’ils n’étaient que des pauvres d’esprits, aux cerveaux étroits et qui avaient peur de l’inconnu. Il était vrai que ce Pokémon Ténèbres était une inconnue insoluble aux yeux de beaucoup de monde, aussi, peu savaient apprécier son génie. Le fameux John Watson ne semblait pas être différent des autres…

Mais soudain, il avait décidé d’aller jeter un coup d’œil à l’appartement, à la surprise de Sherlock. Enfin quelqu’un daigner poser ses pattes dans son antre. Le renard observa son homologue canin qui passait la porte d’entrée finalement, et qui lui-même observait ce nouvel endroit qui s’offrait à lui. C’était bien entendu dans un immeuble qu’ils venaient d’entrer, donc l’appartement n’était pas encore à portée de patte. Il y avait un escalier face à eux, ainsi qu’une porte sur le côté. L’appartement du détective se trouvait plus haut, à l’étage. Comme l’Arcanin ne pouvait absolument pas savoir que c’était là-bas, il se positionna difficilement pour laisser passer le Zoroark. Celui-ci eu un sourire en coin, ayant ainsi la situation bien en patte. Son visage fut encore plus radieux lorsque le chien doré lui posa la bonne question. Il voulait à présent savoir combien coûtait le loyer… Ce qui voulait sans doute dire qu’il était prêt à vivre avec l’énergumène qu’était Sherlock Holmes. Ravi, le renard des Ténèbres bondit devant l’Arcanin et s’attaqua de suite à la montée des escaliers.

« Allons mon cher ! Je ne suis pas le Pokémon qui viendra vous demander l’argent, alors montez, vous pourrez voir l’appartement. Elle ne tardera pas de toute façon. »

Avant que John ne puisse lui poser la moindre question sur l’identité de la personne justement évoquée, il alla plus haut encore et atterrit sur le seuil de l’endroit où il vivait. Il y avait encore quelques couloirs mais c’était bien la porte en face des escaliers qu’il fallait prendre. Un chemin simple. Sherlock ouvrit donc la porte et se posta juste à côté de cette dernière, prêt à accueillir une nouvelle fois le chromatique. Son sourire était à présent effacé, comme s’il était un peu nerveux. Lui, le grand génie, le meilleur détective du monde pouvait-il seulement avoir de l’intérêt pour quelqu’un au point de se soucier de son avis ? Peut-être. Ce John Watson pouvait bien être particulier et méritait donc l’attention du renard bipède. Après tout, c’était le seul qui avait voulu franchir le pas et suivre le Polymorfox mutant.

Bien entendu, la pièce principale était dans un désordre incroyable… Le détective n’avait pas pour habitude de ranger les choses. Il y avait quelques tissus qui trainaient ci-et-là. Sur une table qu’on distinguait à peine, on pouvait voir une tonne de livres et de paperasse. Des histoires d’enquêtes, des énigmes, des jeux de réflexion, il y avait vraiment de tout... Et du n’importe quoi aussi. Il fallait voir la cuisine –qui n’avait de cuisine que le nom- qui contenait tout simplement des restes Pokémon. Des doigts dans des bocaux. Un cœur dans le bac de glace… Alors Sherlock avait effectivement du souci à se faire mais il ne doutait pas un instant que l’Arcanin allait pouvoir faire la part des choses. Enfin, peut-être ?

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