Rencontre dans un marais oublié

Le soupir fut à fendre l'âme du plus dur des pokemon, mais passa totalement inaperçut pour tous. Après tout, il était seul, dans un coin oublié et connu de lui seulement. L'oiseau avait besoin d'un temps mort, d'un peu de repos alors que la journée n'avait qu'à peiné réellement commencer. Mais déjà, le meneur se sentait las. C'était de ces journées où, quoi que vous fasiez, vous serez toujours des plus fatigués, mécontents de vos travaux. En soit, une très mauvaise journée.

Ce qui se confirma rapidement lorsqu'il sentit plus qu'il n'entendit la variation dans le camp. Enfin, on se rendait compte de sa disparition. Il s'était isolé depuis plusieurs minutes déjà, contemplant sans la voir, la vase du marais. Bien sûr, il comprenait. Les Ravens avaient bien des choses à faire et de son côté, il n'était pas rare qu'il s'isole pas loin du campement. Malgré tout, il se rendait compte dans ces instants que les siens étaient longs à la détente. Que faire si il avait été attaqué, blessé ou même tué ? Combien de temps avant qu'on ne le découvre, tas de plumes sans vie, baignant dans la crase et son propre sang ?

Nouveau soupir, tout aussi profond que son prédécésseur. Bruissement de plumes. L'oiseau étand un instant ses ailes, les étire et observe leur beauté. Leur grandeur. Oh, comme il aimerait que l'extérieur soit représentatif de l'intérieur. Il serait alors un pokemon en paix et heureux, à n'en point douter. Car tout majestueux qu'il était, le Flambusard se sentait sombre au-dedans. Tantôt à cause de ses souvenirs de captif, qui avaient le don de lui érisser les plumes. Tantôt à cause de la vision de sa jumelle, qui parlait d'elle-même.

Bref, rien de merveilleux dans tout ça. Sentant l'agitation de plus en plus, le chef se décida à rentrer chez lui. D'un souple battement d'aile, il se retrouva dans les airs et fila droit sur sa tente. Il se posa sur le haut du piquer, montrant ainsi qu'il était rentré au camp. Aussitôt, l'agitation se tue et les Ravens retournèrent à leur activité. Le meneur était là. Altaïr était sains et sauf. D'ailleurs, on avait besoin de lui de toute évidence. On signalait d'un éclaireur revenait avec un pokemon étrange flottant dans les airs. Altaïr fronce les sourcils. Il a pourtant déjà indiquer de ne jamais ammener qui que ce soit au campement !

Quelques coups d'ailes et il arrive en vu d'un Raven, lui expliquant rapidement qu'une jeune recue était tombé sur un Munja trop prêt des corps de leurs défunts. Allons bon. Le Flambusard annonce qu'il ira lui-même juger de ce visiteur. Il marcha donc à leur rencontre. En le voyant arrivé, la recrue sut qu'il avait mal agit et baissa la tête. Sans un mot de plus, il s'enfuit retrouver les autres soldats tandis que l'oiseau s'adressa au pokemon flottant.

-Suivez moi. Vous allez m'expliquer qui vous êtes et pourquoi on vous a mené jusqu'ici.

Altaïr voulait entendre l'histoire avec les mots du Munja et son ton se montrait autoritaire et froid, distant et méfiant, comme il se devait d'être avec les étrangers.

Altaïr écoutait attentivement les paroles du Munja tandis qu'il l'entraînait plus loin du camp. L'oiseau n'avait toujours pas confiance, surtout envers un inconnu rencontré seulement quelques secondes auparavant. Le meneur marchait fièrement, par habitude, ses ailes ne touchant jamais le sol. En tant que chef, il devait toujours faire attention à montrer le meilleur de lui, même pour ses soldats les plus lointains. Il se forçait donc toujours à prendre la "pose" comme disaient certains. Non par vantardise, mais pour les pokemon qui laissaient leur vie entre ses serres. Il leur devait bien ça, à ces courageux résistants.

Ainsi, le pokemon spectre était fossoyeur. Le Flambusard ne pouvait que convenir que ce rôle lui allait à merveille. Et pour preuve, il n'eut aucun mal à le croire, bien qu'il restait méfiant face à un inconnu. Après tout, il n'y avait pas que sa propre sécurité qui était en jeu. Malgré ça, l'esprit de l'oiseau s'envola rapidement ailleurs. Le dernier rite pour les défunts. Pour les morts. Pour ses morts. C'était vrai qu'ils n'avaient ni les moyens, ni le temps pour s'occuper dignement des pokemon perdant la vie sur le champ de bataille. Hors, cela n'aurait été que la juste des choses à faire. De ça, Altaïr n'était pas fier et son regard se voila.

Chaque jour passant dans la lutte qui les opposés à l'oppresseur, beaucoup des siens perdaient la vie au combat sans qu'il ne puisse rien y faire. Certains même sans qu'il ne le sache un jour. Un bien triste sujet que l'oiseau de feu tentait d'éviter en permanance. Non pas qu'il ait eu peur. La mort était une vieille amie à présent. Si Altaïr esquivait le sujet, c'était par honte et rien de plus. Mais que pouvait-il donc bien faire ? S'arrêter pour offrir le dernier voyage aux morts, tout en délaissant les blessés, ceux qui étaient encore en vie ? Et encore, ça, ce n'était possible que lorsqu'on le laissait participer à la bataille.

Kaiser et Garuda, sans le montrer bien entendu, faisaient de leur possible pour empêcher le meneur des Ravens de prendre part à chaque bataille. Altaïr brûlait de se battre pour sa cause, mais lui comme eux savait que ce n'était plus possible comme dans le temps. Il avait des responsabilités. Il n'était plus le même. Mentalement surtout. Il n'en montrait rien mais les marques n'en étaient pas moins réelles.

Munja avait vu juste. Le Flambusard aurait aimé une grande et belle cérémonie pour les défunts. Mais ce n'était pas possible, du moins pas pour le moment. Le camp n'était pas encore totalement sécurisé, en preuve l'arrivée en date du pokemon spectre par un apprenti. Ca, Altaïr ne pouvait le divulger ainsi esquiva-t-il la demande poliment.

-Je crains de ne pouvoir répondre à votre requête. Cela dépasse mes compétences. Pour ce qui est du jeune, ne vous inquiétez pas. Il recevra la punition qui lui revient, rien de plus, rien de moins.

Jouant la carte de la sécurité, Altaïr se faisait passer pour un gradé sans réelle importance. Personne ne devait connaître son identité avant qu'il ne soit jugé digne de confiance. Quant à l'apprenti, il avait surement déjà le droit à quelques remontrances de la part de son instructeur, ce serait bien suffisant pour son comportement à risque. Quoi qu'il risquait d'être de patrouille cette nuit également. Pour lui apprendre à être plus prudent. Il n'était pas seulement responsable de sa vie, mais de celle du groupe entier.

Altaïr secouant doucement la tête aux paroles du Munja. Pour sa propre sécurité, le pokemon insecte avait plutôt intérêt à garder secret ce qu'il avait découvert aujourd'hui. Sinon Altaïr se ferait personnellement une joie de le traquer jusqu'à lui faire payer sa couardise et sa traitrise. Et là, même la mort ne viendrait interrompre la petite séance que l'oiseau de feu réservait aux traîtres. Elle attendrait son tour, sans oser même s'aventurer avant l'heure.

Maintenant, le Flambusard devait trouver le moyen de le lui faire comprendre sans se montrer trop évasif sur le sujet, pour ne pas dévoiler sa couverture. Comme un soldat qui voudrait prévenir du danger un passant. Et non pas comme un meneur qui lancerait des menaces claires, nettes et précises. Il décida d'amener cela de façon normal, sur le ton de la conversation, comme si il avait déjà eu à le faire de nombreuses fois auparavant.

-Je ne peux que vous encouragez à garder ce secret jusque dans la tombe mon ami. Notre meneur ... ne pardonnne pas aux traîtres.

Ce n'était même plus une histoire de pardon difficile à gagner. Altaïr n'avait ni l'envie, ni le temps de perdre de l'énergie dans ce genre de chose. Alors le sort des traîtres étaient simples : la mort sur le champ. Ou, au grès de son humeur, une descente longue et douloureuse aux enfers de ses propres serres. Heureusement, ce n'était encore jamais arrivé mais l'oiseau savait qu'un jour, il aurait besoin d'en arriver là. Pour l'exemple, même si ça ne plairait pas aux autres. Le visage défiguré de sa jumelle passa furtivement dans son esprit. Non, ça ne conviendrait qu'à peu de gens. Il faudrait faire cela en toute discretion, peut-être même au nez et à la barbe de ses bras droits.

Mais bon, ce n'était pas tout à fait le moment de penser à ce genre de chose. Aussi le meneur des Ravens décida qu'ils s'étaient assez éloignés du campement pour se permettre une pause et s'arrêta tout en observant les alentours. Le marais était calme pourtant l'oiseau ne baissait pas sa garde. Il ne voulait pas tomber dans une embuscade et l'ennemi pouvait surgir de n'importe où, n'importe quand. Le silence ne lui plaisait pourtant pas, ainsi engagea-t-il la conversation.

-Vous êtes fossoyeur depuis longtemps ? Enfin si je puis me permettre.