Don't even look at me, you basic b.. - ERIS - end.

Eris

Âge : 25 ans
Sexe: Avec qui ? F
Originaire de: Ahoris
Groupe : Vagabonds, dans toute ma badassitude
Rang: Marchande de curiosités
Titre de notoriété: Iris / la Marchande de Rêves / Discorde
En réalité tout dépend du stade auquel on la connaît, si c'est "Iris" ça ira de 'Gueule d'ange' à 'Chérie', sinon ben.. 'sale pute', 'voleuse', 'ordure', 'truande'.. la liste de noms d'oiseaux est longue, Discorde c'est le plus poli ~
Arme: Pas exactement, mais elle mord et ses griffes sont en métal.
Origine de l'avatar : Tumblr et l'incroyable Cae ;D

Caractère

Iris est une jeune innocente pleine de bonnes intentions, elle a un sourire omniprésent et fait preuve d'une naïveté et d'une bonté d'âme bien surprenante en ce bas monde. Des rayons de soleil comme elle, on en croise pas à tous les coins de rue à Aizora. On se demande comment elle a fait pour survivre avec tant de gentillesse, pourquoi elle n'est pas encore brisée ou corrompue comme tout le monde. Elle a un regard compréhensif et des mots apaisants, elle ne pense jamais à mal et fait preuve d'une compassion sans bornes...

Bien entendu, ça c'est ce qu'elle vous fait croire. Eris n'est rien de tout ça. Eris se présente sous son nom d'avant car elle ne pense pas qu'il y a aie beaucoup de Pokémon sachant qu' "Eris" est le nom d'une divinité de la discorde, mais dans le doute elle ne veut pas qu'on la grille. Eris n'est pas innocente, Eris n'a pas de bonnes intentions, et si on lui demande, Eris n'est pas digne de confiance. Jouer un rôle elle fait ça très bien, mais jamais n'y est elle prise au point de devenir le masque. Sa nature profonde est en si violent désaccord avec la douce Iris que c'en est impossible. Elle n'aspire pas au calme plat, elle n'aspire pas à se poser ni à la moindre tranquilité. Eris a choisi cette vie d'éternelle voyageuse, seule, elle a choisi de ne s'engager d'aucun côté, et elle a choisi d'être malhonnête parce que ça l'amusait. Rien n'arrête son audace, elle peut se lancer tête baissée dans des entreprises tenant presque du suicide si elle se fait suffisamment confiance. Mais seule. Quelqu'un la ralentirait, et puis la faire se bouger pour sauver une autre peau que la sienne.. dur dur. A moins que ça soit rémunéré c'est une intraitable individualiste, dommage pour vous.  C'est pas qu'elle n'a pas de coeur, c'est pas qu'elle soit profondément mauvaise, c'est juste qu'elle ne pense pas que la morale soit là pour la guider plus que pour l'enfermer. Si elle ne veut pas vous aider elle ne vous aide pas, et sa conscience se portera très bien. Non, votre mort ne l'empêchera pas de dormir, son sommeil est plus important que vous ~

Pourtant on est souvent portés à lui faire confiance, il faut dire que cette Mentali a du charisme. Elle attire les regards, elle capte l'attention quand elle a besoin d'être entendue, et étrangement on l'écoute. Comme si c'était une évidence. Aussi ses moqueries n'en font pas une personne désagréable. Pas trop, pas tous les jours. Elle est rieuse en règle générale, préférant prendre les choses à la légère que de s'appitoyer, et a toujours le bon mot pour remonter le moral. C'est une alliée précieuse si on arrive à lier sa fidélité, cependant gardez en tête que voilà un objectif bien ambitieux. Eris a voyagé en groupe, effectivement, mais il faut avoir le coeur accroché et ne pas traîner la patte: elle ne fait pas dans la dentelle avec les encombrants. Sous son apparente courtoisie se cache quelqu'un de très perspicace, autant dire que chercher à se jouer d'elle tourne vite au vinaigre. Elle serait capable de vous attirer dans un pétrin pas possible et vous y laisser sans prévenir une fois que les choses seraient suffisamment envenimées pour qu'elle soit assurée de votre décès. Ou au moins votre infirmité. Comment, me demanderez vous ? Son type psy n'y est pas pour rien, mais ce n'est pas la seule chose. Eris est suffisamment rusée pour ne pas laisser paraître trop d'infirmations sur elle, parlant en général avec légèreté et un sourire qui fait se demander si elle plaisante ou donne une réelle information. Cependant, à l'inverse, elle est très attentive aux autres. A leurs réactions, aux éléments de leur histoire qu'il leur arrive de lâcher, et elle a bonne mémoire. C'est comme ses deux ou trois techniques en métallurgie: ça vient de sa mère, ça date mais c'est resté. Une chose est sûre, elle garde bien en tête ce qui lui semble important c'est dans ses habitudes d'avoir une longueur d'avance sur les autres, ce qui peut s'avérer très agaçant.

Si vous lui demandez, si vous lui demandez sincèrement lorsqu'elle ne joue plus un rôle pourquoi elle a choisi "Eris" au lieu de son nom d'origine, elle vous répondra qu'elle ne mérite pas mieux. En toute honnêteté, qu'elle est une sombre saloperie qui s'assume à merveille, et il lui faut bien un nom approprié. Mais ce n'est pas de l'appitoiement, loin de là, elle crache sur les minables qui se vautrent dans leur malheur. Eris énonce des faits avérés sans la moindre honte ni le moindre dégoût par rapport à qui elle est devenue. A moins que quelqu'un de bien trop informé lui sorte qu'elle ressemble à son père. Alors Eris voit rouge, Eris vous fracasse contre le sol avec ses pouvoirs psychiques sans même prendre la peine de toucher votre corps répugnant, et elle vous file des cauchemars à glacer le sang pour les nuits à venir. Pas son père. Pas sa mère. Pas les sujets fragiles. Elle n'en parle pas et elle n'en a nulle envie, essayez de poser la question pour voir: elle va inévitablement s'esquiver. Mais hormis sa mère personne ne lui a jamais dit ça, personne ne l'a connu ou ne l'a identifiée comme sa fille. Enfin pour autant on ne peut pas dire que ce soit une mauvaise personne, on ne peut pas qualifier Eris de foncièrement mauvaise. Eris n'est pas toujours sincère, pas un brin altruiste, pas une personne 'fréquentable', mais ce n'est pas le mal absolu. Oh, n'allez pas vous imaginer l'ange que son air innocent laisse présager non plus, vous vous planteriez lamentablement. Ce n'est pas qu'elle n'a aucune morale ni aucune compassion, elle cherche réellement à devenir une meilleure 'elle-même', à se modérer un peu, mais il faut admettre que c'est aussi elle-même qui la fait reculer à chaque pas en avant. Elle et son individualisme. Voyez vous pour elle, le bien et le mal n'existent pas. Ces notions abstraites inventées par des Pokémon qui ne savaient pas ce qu'ils disaient n'ont aucun sens, et elle ne voit ni 'bonnes' ni 'mauvaises' actions, elle ne voit que ce qui est 'fun' et ce qui est 'ennuyeux', et ce d'une façon extrêmement subjective. Voilà qui donne un éclairage sur son comportement qui paraît parfois arbitraire, n'est-ce pas ? Elle n'agit que selon son sens, son code, et s'intégrer dans une structure réglementée lui serait extrêmement difficile. Cependant, ce n'est pas réellement ce à quoi elle aspire, il faut l'admettre.

Enfin bref :

Physique

Eris est une Mentali de taille normale, environs 83 centimètres au garrot pour vous donner une idée. Elle a une fourrure soyeuse d'un violet clair assez uniforme, assez courte en été mais plus fournie lorsque l'hiver approche, afin de protéger son organisme du froid. Son pelage court habituel qui conserve bien la chaleur se voit dépassé par un poil un peu plus long mais tout aussi doux qui fait barrière face au vent. On la voit souvent de mauvaise humeur au printemps lorsque sa fourrure d'hiver commence à tomber par morceaux et qu'elle se retrouve avec des touffes de poils sur la langue en faisant sa toilette. Sa silhouette s'apparente à celle d'un félin, tout comme sa démarche assurée, elle est svelte et ses muscles sont assez peu visibles sous sa peau, donnant souvent l'impression d'un Pokémon fragile. Pourtant sa grande souplesse, sa rapidité et son sens de l'équilibre développé sur un bateau en font une adversaire qu'il serait dangereux de prendre à  la légère. Bien entendu au corps à corps, avec uniquement des attaques physiques, Eris ne fait pas le poids, et c'est pour cela qu'elle n'adopte pas la technique de combat des buldozer. Quand on a son gabarit il faut réfléchir avant de foncer dans le tas. Rien de tout cela ne l'empêche d'être une voleuse habile et en général suffisamment agile pour se réfugier en hauteur sans risquer sa peau. Quand elle marche on ne l'entend pas, et lorsqu'elle se baisse au maximum, faisant rouler ses épaules et laissant sa queue balayer le sol, difficile de la repérer.

Sa queue, puisqu'on en parle, est une fine continuation de sa colonne vertébrale qui se divise en deux parties au bout, pour une raison qu'Eris n'a jamais pu identifier. La nature est fort étrange. Ses pattes étonnement petites au bout sont dans la même finesse, elles laissent des empruntes où on voit clairement ses coussinets et ses quatre doigts. Elles ne l'empêchent pas d'atteindre une vitesse raisonable lorsqu'il s'agit de se faire la malle, cela dit, vous aurez peut être l'occasion de le constater. Cependant tâchez de ne pas trop vous amuser avec, vous pourriez tomber sur ses griffes métalliques implantées il y a déjà longtemps par sa mère pour remplacer celles qui lui avaient été enlevées. Jusque là Eris n'a pas eu à les faire réparer. Elle a de grandes oreilles lui conférant une ouïe très fine, et une touffe de poils violets de chaque côté de la tête qui font un peu penser à ses moustaches trop épaises. Sa tête est plutôt ronde, et son joli minois crie l'innocence à n'importe quel Pokémon ne la connaissant pas suffisament pour juger de sa fourberie. Eris a un petit nez triangulaire de couleur rose, et de grands yeux d'un violet plus profond et plus sombre que celui de son poil. Un orbe rouge trône entre ses deux yeux, semblable à une pierre précieuse. Il s'illumine en même temps que ses yeux lorsqu'elle cherche à utiliser ses pouvoirs psychiques. Pour finir, une cicatrice plutôt longue est visible au coin de son oeil gauche, dépassant au dessus et en dessous, comme souvenir permanent d'une attaque violente qui lui avait fait voir des étoiles. Elle a également quelques cicatrices fines sur le bas de ses pattes, les coussinets et les épaules, n'ayant pas toujours droit à des voyages de tout repos.

Histoire

Il fut un temps où elle s'appellait Iris. Un temps où elle ne vivait pas sur cette île moisissante. Un temps révolu qui en somme ne lui manque pas, bien qu'elle continue de se présenter comme Iris. Oh ne lui demandez pas pourquoi, elle n'a pas envie de vous en parler, ça ne vous regarde pas. C'est un éclairage sur sa vie actuelle et ses quelques habitudes que notre marchande se garde bien de laisser connaître. Ce serait bête qu'on puisse s'en servir pas vrai ?

L'oeuf qui contenait une Evoli destinée à s'appeler Iris a éclot il y a déjà environs 25 Ans sur l'île d'Ahoris, après que sa mère l'aie surveillé attentivement avec amour. Cet oeuf qui lui avait causé tant de soucis, tant de malheurs, tant de fuites pour arriver à un endroit tranquille. Un endroit où son enfant pourrait grandir en sécurité, elle l'espérait. Son enfant, sa première enfant qui se révéla de l'espèce de son père. A ce moment-là la Mysdibule du nom d'Io ne pouvait pas se douter qu'elle viendrait à lui ressembler de plus en plus dans les années à venir, mais ça aurait pu lui mettre la puce à l'oreille. Tout le cirque énerveillé se concentra autour de cette petite qui avait à peine ouvert les yeux, braillant des ses poumons neufs en se collant à sa mère. Elle était "lumineuse", "très jolie", elle ferait certainement une "merveileuse danseuse", comme sa mère. Cette dernière avait d'ailleurs interrompu sa participation au spectacle pour pouvoir s'occupper d'Iris. Elle grandit entourée de créatures portées sur les arts, sur le sens de l'esthétique et l'extraordinaire en général, il n'était pas rare que l'on la bombarde de paillettes pour égayer ses journées. A sa plus grande joie. Iris était fascinée par la façon dont ils tournaient des attaques destructrices en une beauté extraordinaire, dont ils se déplaçaient sans perdre cet esprit que tout devait rester une danse, tout devait être voluptueux. Jamais elle ne se lassait de les observer de ses grands yeux bruns remplis d'étoiles, espérant un jour faire comme eux à son tour.

De son côté sa mère lui apprennait les bases de la métalurgie, en effet c'était elle qui fabriquait les pièces métalliques des costumes des artistes, les amulettes qu'ils vendaient aux spectateurs en guise de souvenir. Son travail était fin, recherché, presque mystique, en somme tout à fait ce à quoi on pouvait s'attendre venant d'un Pokémon Acier aussi professionnel. Seulement avec ses pattes maladroite, sa fille avait bien du mal à l'imiter et en général tout finissait piteusement par terre. Ca ne l'empêchait nullement de s'amuser, cela-dit, et ces détails qui pour l'instant ne lui servaient à rien restaient gravés dans son esprit encore jeune. Si la petite Iris avait plusieurs fois demandé où était son père, la Mysdibulle ne lui avait jamais répondu que vaguement, en laissant entendre que mieux vaudrait ne pas croiser sa route, qu'il n'était pas quelqu'un de bien. Naïvement, elle décidait de ne pas creuser plus loin. Elle ne voyait pas comment on pouvait 'ne pas être bien', ce que ça impliquait, tout particulièrement dans le cas de son père. Ce qu'on ne dirait pas pour rendre la réalité acceptable à un enfant.

Tout allait pour le mieux et l'Evoli commençait tout juste à faire de petites aparitions dans les spectacles quand tout s'envola en fumée. Tout ce qu'ils avaient jamais eu, leur cirque, leurs biens, même les souvenirs qui leur tenaient à coeur. Iris ne s'en rappelle que très peu, elle s'est rapidement évanouie avec la fumée. Cependant, au milieu de la nuit, des pilleurs avaient assailli le cirque endormi, y mettant le feu et volant tout ce qu'ils pouvaient. Le Pokémon normal n'avait pu que voir des flammes dansantes, rougeoyantes et dévorant otut avant de perdre connaissance, une fumée noire étant allée se loger dans ses poumons. Le lendemain sa mère avait pleuré, et pas des larmes de crocodile, tandis que sa fille toussait encore un peu à cause du goût de fumée dans sa gorge. Le cirque était détruit, qu'allaient ils pouvoir faire ? Leurs vivres n'étaient plus, leur chez-eux n'était plus non plus. La décision commune fut donc de séparer la troupe en petits groupes, de mettre l'honnêteté de côté pour pouvoir survivre et peut être se retrouver un jour, pour recommencer. Agée d'une dizaine s'années à ce moment-là, l'Evoli avait très bien compris de quoi il était question mais n'objecta rien. Elle ne voyait pas à quoi servait la loi, puisqu'elle avait permis à leur cirque de brûler sans la moindre compensation. Ils repartirent donc sur les routes, accompagnés d'une Gardevoir et d'un Banshitrouye dont Io avait toujours été proche. Elle fabriquait toujours des amulettes, des bracelets, toutes sortes d'ornements de métal à vendre pour amasser quelques sous, mais ce n'était pas leur principale activité. En général ils dépouillaient les Pokémon, ou leur subtilisaient des biens dans leur dos, utilisant la bouille d'ange d'Iris comme distraction. En règle générale elle prétendait être perdue, et ne mit pas longtemps à maîtriser ce jeu de masques à merveille. Au contact de ce trio elle apprit également à être débrouillarde, à marchander, à se battre, à être discrète. Au bout d'un an elle n'était déjà plus impressionnée par grand-chose, au bout de cinq ans elle jouait les mercenaires elle aussi, partie du travail jusque-là réservée au Gardevoir. Elles faisaient équipe, car rares étaient ceux qui plaçaient leur confiance dans une Evoli seule, il fallait bien l'admettre. Elle avait l'air bien fragile à cet âge-là, mais personne du groupe ne doutait qu'elle soit capable de s'en sortir une fois seule.

Seule Io insistait pour l'appeler "mon bébé", et Iris la reprennait avec un éternel froncement de sourcils en la traitant de mère poule. Pas qu'elle lui en veuille, pas pour l'instant du moins. L'Evoli se sentait juste reléguée au rang de 'trop jeune pour être indépendante,' d'une façon très désagréable à chaque fois que ces mots affectueux flottaient dans la bouche de sa mère. A 17 ans elle n'y tenait plus, elle ne le fit pas remarquer de peur d'être surveillée mais s'engagea à la dernière minute dans une mission en solo. Rien de bien grave, le genre de larcin un peu audacieux dont elle avait l'habitude. En général l'un des deux amis de da mère devait la surveiller, mais tout s'était toujours bien déroulé, rendant leur présence inutile. Iris comptait là-dessus pour faire ses preuves, pour qu'on la considère enfin comme accomplie et cesse de la prendre pour une enfant, mais c'était sans compter sur le fait que sa cible n'était pas seule. Alors qu'elle venait de discrètement dérober une petite sculpture d'argent ouvragé visiblement précieuse et tournait les talons pour s'enfuir, une silhouette sombre lui barra la route. Un Massko à l'air particulièrement outré qui ressemblait beaucoup à celui qu'elle venait de voler. A ce moment-là elle sentit la panique monter progressivement et envahir son organisme, mais ses quelques pas de retraite prudente furent inutiles. L'autre Pokémon avait été alerté par l'exclamation de colère de son frère et se tournait également vers la voleuse. Mauvais plan. Réprimant un tremblement, le Pokémon Normal posa à terre son larcin en affichant l'air le plus innocemment penaud possible. Sans efficacité cependant car au lieu de lever les yeux au ciel et lui dire de filer comme on le faisait habituellement, le marchant tenta une attaque en sa direction. Surprise, Iris esquiva néanmoins d'un bond sur le côté, aterrissant sans faire attention dans l'étalage du Massko et y faisant tomber plusieurs objets qui se brisèrent.

" Sale bête, regarde ce que tu as fait ! Tu vas payer ! "

S'il comptait sur elle pour faire ça, il pouvait fort allègrement aller se faire foutre, mais l'Evoli n'eut pas le temps de lui cracher ces mots au visage. A la place elle sauta dans sa direction, le pelage ébourriffé de colère, lui assénant un violent coup de griffes dans un coin de la mâchoire. Coup qui lui laisserait certainement une sale cicatrice perpétuelle.. Cependant elle avait oublié qu'ils étaient deux, et l'autre Massko ne tarda pas à utiliser une attaque lame-feuille cinglante tout juste à côté d'un oeil. A demi-étourdie, voyant des points écarlates partout dans son champ de vision Iris tituba sur quelques pas sans comprendre ce qui lui arrivait avant de sombrer dans l'inconscience.

A son réveil il faisait tout noir, et elle ne reconnaissait pas les lieux. Le peu de lumière qui tombait dans ses yeux bruns venait de haut, de beaucoup plus haut. Une ouverture avec des barreaux. Le sol était dur, les murs de pierre. Une prison sans doute. Qu'est-ce qu'elle foutait ici ? Comment ça avait pu aussi mal tourner, et aussi vite ? L'Evoli sentait du sang coagulé juste à côté de son oeil gauche, et sur ses pattes. Pattes qui lui faisaient encore trop mal pour se lever. Elle resta allongée sur le flanc, désorientée, regardant dans le vide en espérant trouver une sortie. Il lui faudrait atteindre la fenêtre, les barreaux n'étaient pas suffisamment serrés pour l'empêcher de s'y faufiler. Mais c'était trop haut pour sauter.. elle n'aurait qu'à y grimper. Roulant sur l'autre côté, elle poussa sur ses pattes pour y renoncer aussitôt, une douleur lancinante l'en empêchant, faisant basculer le monde à nouveau. Que lui était il arrivé ? Elle soupira lourdement, la gorge sèche. Combien de temps encore ? Le sommeil la rattrapa, lui faisant oublier que sa bouche était désagréablement pâteuse à cause de la soif. Probablement quelques heures plus tard, à son nouveau réveil, une coupelle d'eau trouble était apparue dans un coin de la cellule. L'Evoli s'y traîna sans retenir un râle de douleur en se mettant debout. Il y avait bien tant de sang, il y avait forcément une blessure, mais elle n'en voyait rien. Cela semblait interne, mais pour le moment elle n'y réfléchit pas. Assoifée et nullement perturbée par l'aspect de son eau, elle lapa rapidement le liquide qui ne manqua pas de la ré-hydrater. Maintenant son ascension pouvait commencer. Et tant pis pour ses pattes qui faisaient mal pour rien, Io devait être morte d'inquiétude. Oui, mine de rien, à ce moment-là elle se préoccuppait encore de ce que pouvait penser sa mère. Mais en se retrouvant face au mur de pierre plein d'aspérités lui promettant une ascension facile, Iris pâlit.

Ses griffes. Où étaient ses griffes ? Elle avait beau faire le mouvement habituel, rien ne venait. Son visage se décomposa en réalisant qu'elles n'étaient plus là. Qu'elles ne le seraient plus jamais, qu'elle était foutue. Destinée à pourir ici pour allez savoir combien de temps avec un moyen de se défendre en moins. C'était fini, elle n'avait plus qu'à avaler sa langue, ça irait toujours plus vite que de se laisser crever de faim. Elle ne pourrait pas rester en prison, et qui sait s'ils ne prévoyaient pas de la faire exécuter, ou quelque chose de pire ? L'Evoli n'avait nulle envie de le savoir, elle ne pourrait pas vivre ici, inutile de chercher plus loin. Elle n'était pas faite pour ça. C'est donc sur ces considérations obscures qu'Iris alla se rouler en boule dans un coin de la pièce sombre, laissant la nuit cacher ses larmes. De toutes façons qui pourrait bien la trouver ici ? Elle dormit jusqu'au lendemain d'un mauvais sommeil agité de cauchemars obsédants, se réveillant occasionellement en sueur pour retenir un geignement de douleur. Une chance qu'on l'aie foutue ici seule.

De nouveau réveillée par un astre malvenu, elle grogna avec mauvaise humeur pour se mettre à faire sa toilette de mauvaise grâce. Le sang avait un goût métallique perturbant dans sa bouche mais elle devait au moins nettoyer les plaies. Manquerait plus que ça s'infecte et devienne encore plus dégeulasse. Une heure plus tard elle s'appliquait à faire les cent pas en méprisant la douleur quand une voix lui vint de plus haut. Une voix qu'elle ne reconnut pas au départ, et prit pour un simple passant de l'autre côté du mur. Mais lorsque l'appel se répéta Iris leva les yeux de mauvaise grâce.. pour tomber sur la Gardevoir qui les accompagnait depuis déjà 7 ans. Aussitôt son regard s'illumina, bien qu'elle fut incapable de grimper, voir un visage familier lui remontait le moral. Elle se retint cependant de laisser éclater son soulagement, consciente que ça n'était en rien discret. Signifiant en silence que monter lui était impossible l'Evoli laissa le Pokémon psy la faire léviter jusqu'aux barreaux brisés par les mâchoires de sa mère. Elle sortit sans encombres et le trio s'enfuit en courant par-delà les limites de la ville, de peur qu'on ne les poursuive. Essouflée mais ravie, Iris pleurait presque des larmes de joie. Elle qui avait vu tout son espoir s'envoler d'un coup se sentait comme revivre. Le Banshitrouye les avait attendus à un endroit sécurisé, et ces trois visages souriants la remplissaient d'un bonheur tiède et doux qu'il lui était difficile de décrire. Mais son corps se chargea de la concrétiser à sa place. Sans qu'elle comprenne pourquoi, Iris s'illumina, obligeant l'assistance à fermer les yeux. Elle-même fut obliger de les plisser, ne comprennant pas ce qui lui arrivait. Se transformait elle en astre ? Mais il n'en était rien, son corps se transformait à une vitesse hallucinante, et elle sentait venir d'insupportables courbatures suite à ce changement subit. Lorsqu'elle rouvrit les yeux tout le monde la regardait d'un air éberlué.

" Je suis verte ? "

Io secoua la tête lentement, et sa fille marcha jusqu'à une flaque d'eau pour pouvoir regarder ce qu'elle était devenue. Une silhouette féline au doux pelage violet se profilait devant ses yeux ébahis, désormais violets. Un orbe rouge brillait sur son front et sa queue s'était affinée pour se diviser en deux. Qu'est-ce que ça voulait dire ? Pendant que la Gardevoir s'extasiait en lui expliquant qu'elle était une Mentali désormais, de type psy, et qu'elle pourrait fort certainement lire les pensées, Iris n'écoutait que d'une oreille. Un murmure lui parvint, un murmure d'Io chargé de regrets que la Mysdibule adressait au Banshitrouye.

" Elle ressemble à son père. "

Son père. Son père. Son père cette ordure. Mais elle se contenta de lever les yeux sur le Pokémon psy à la chevelure verte avec un sourire ravi.

Dans les années qui suivirent et après un travail acharné et l'aide d'un médecin, sa mère fut capable de lui confectionner de nouvelles griffes, rétractiles aussi; qui furent installées à la place de celles qu'on lui avait enlevées. Cet implant manqua plusieurs fois de provoquer des infections et elle dut porter d'épais bandages imbibés de désinfectant pendant plusieurs mois pour être certaine que tout aille bien. Mais une fois acceptées par l'organisme Iris se portait comme un charme et ne se sentait pas le moins du monde perturbée par cette installation. Elle fut bien vite capable de les utilsier à mauvais escient et jouer de nouveau les mercenaires.

Désireux de changer un peu d'air et ayant abandonné l'idée de reprendre le cirque, son groupe s'embarqua sur un bateau pirate lorsqu'elle avait 20 ans, dans l'espoir de trouver de nouvelles terres. La Mentali devait bien être la seule des 4 à ne pas avoir le pied marin et fut l'objet de nombreuses plaisanteries, cependant passé ce temps d'adpatation elle se révéla redoutable à l'abordage. Si d'abord on lui avait confié le nettoyage du pont qu'elle effectuait à l'aide de ses pouvoirs psychiques elle fit preuve d'une telle efficacité lorsqu'il était question de stratagèmes un peu fourbes que l'on décida de l'aider à se perfectionner. Leur capitaine, un Drakkarmin qui n'avait rien de commode, avait insisté dans ce sens et le Pokémon psy gagna quelques cicatrices de combat qui attestaient de sa résistance en affrontant les ennemis qu'ils croisaient avec le reste de l'équipage. On ne la prennait plus pour une gamine, Io cessait de l'appeler son bébé. Il serait temps qu'elle s'en rende compte ! Pourtant les discussions entre mère et fille s'écourtaient, et on sentait une vague distance s'installer. Distance qu'Iris ne comprennait pas, mais elle faisait mine de ne pas s'en rendre compte. Elle ne voyait pas le problème là où la Mysdibule voyait monter quelque chose de terrifiant. Cette habileté au combat, ces mouvements, ces cicatrices, cet acharnement.. ça lui rappellait quelqu'un. Quelqu'un dont le visage survenait occasionellement comme une évidence, superposé à celui de son enfant qui grandissait bien vite.

Les jours de mer n'étaient pas toujours bons et un affrontement particulièrement difficile marqua la mort du Banshitrouye qui pourtant se débrouillait très bien. En réalité il ne mourrut pas rapidement, à la régulière, mais par manque de soins. Une blûlure terrifiante recouvrait la moitié de son visage mais pendant qu'il suffoquait, Io s'occuppait des blessures de sa fille. Bien entendu elle aurait pu la laisser se débrouiller, mais cela aurait affecté ses chances de s'en sortir. Alors elle faisait mine de ne pas remarquer, s'affairant pour prodiguer des soins à la Mentali. Cette dernière cherchait en vain à la détourner de son ouvrage avec une mauvaise humeur bien à elle: tu vois bien qu'il en a plus besoin que moi ! Mais le Pokémon acier coupa court à ses protestations, la regardant bien en face en pronconçant froidement cette phrase qui lui fit l'effet d'une bombe.

" Je l'achèverai si tu continues. Il n'y a que TA survie qui compte à mes yeux. "

Et elle s'était tue, presque effrayée par ces yeux rouge qui la fixaient intensément tandis que le Pokémon plante semblait rendre son dernier râle. Io ne s'était jamais comporté ainsi. Quelque chose s'était passé. Peut être en savait il trop sur leur passé, peut être avait il énoncé l'idée d'au moins faire voir sa fille au père ? Des interrogations qui restaient sans réponse dans l'esprit embrumé par la douleur d'Iris qui s'allongea sur le flanc alors que sa mère courait à la dépouille du Banshitrouye, prétendant ne remarquer que maintenant son agonie. Un haut-le-coeur lui souleva la poitrine par réflexe, et pourtant elle n'arrivait pas à en vouloir à Io. Bien qu'elle s'en serait sans doute sortie seule, bien que ce geste soit complètement hypocrite et inconsidéré.. elle ne voyait pas ça comme une 'mauvaise chose'. Elle ne voyait pas ce qu'était une 'mauvaise chose' en réalité, dans sa vision confuse du monde il n'y avait que ce qui lui plaisait ou pas. "Ennuyeux" et "fun" flottaient à la place de "mal" et "bien".

Ils débarquèrent sur Aizora, île que sa mère avait fuie pour lui donner naissance, mettant le plus de distance entre son enfant et le père qui avait permis sa naissance. Un obscur Pokémon d'une violence habilement déguisée qui appartenait aux Hellhound. Tout ce qu'Io espérait, c'est qu'il se soit fait assassiner depuis le temps. Car ce monstre semblait grandir inexorablement en sa fille. Cette cicatrice, cette évolution en Mentali qui ne présageait rien de bon malgré son apparente innocence, cette partie d'elle désormais métallique.. tout en Iris criait un seul et unique nom. La Mysdibule ne montrait aucun signe d'effroi ni de méfiance à son égard, pourtant. Elle continuait de croire, d'espérer que tout ça n'était qu'un sombre pressentiment. Qu'elle se trompait, que sa fille ne pourrait être comme lui. Iris remarquait pourtant bien ces brèves hésitations dans son regard, la façon dont il lui arrivait de choisir ses mots. Elle notait, elle le prenait mal, mais elle pensait que ça passerait. Elle n'était pas comme lui, pas vrai ? Jamais cette conversation ne s'engagea dans leur duo, même après qu'elles se soient séparées de la Gardevoir au débarquement. Cette dernière souhaitait rejoindre des connaissances au nord, mais elles partaient au sud. C'est donc avec regrets que leurs chemins se séparèrent, dans l'espoir que leur routes puissent à nouveau se croiser dans l'avenir, disait le Pokémon Psy.

Si le voyage semblait se dérouler dans accrochages et parti pour ne pas durer bien longtemps, elles durent bientôt faire face à des vagabonds cherchant à les voler. Leurs vivres, leur argent, n'importe quoi qui leur tombait sous la main. Io commençait à fatiguer sous le poids des années, et c'était à Iris que revenait la tâche de les faire ré-évaluer leur choix de victimes. C'est surtout durant ce voyage que les pouvoirs de la jeune Mentali furent utiles. Plutôt habituée aux affrontements en mer, avec des supports pour pouvoir contourner le danger et attaquer sous un meilleur angle, se retrouver à terrain découvert contre plusieurs adversaires la déstabilisa beaucoup. L'adaptation lui valut plusieurs vilaines blessures qui n'avaient rien pour la décourager, et elle prit alors l'habitude d'utiliser des attaques plus spéciales et physiques en même temps, afin d'être plus efficace. Bien que ça la fatigue vite, cela suffisait en général à mettre en fuite leurs agresseurs, leur faisant comprendre à qui ils avaient affaire. Le duo chemina donc à un rythme modéré vers le Sud du continent en affrontant la montagne de l'infini par l'Ouest afin de ne pas devoir traverser le lac des Trois. Bien entendu elles savaient nager, mais pas sur de telles distances. Si le sens de l'orientation d'Iris laissait encore à désirer, Io se débrouillait très bien avec cette carte entre les pattes, et c'était en quelques sortes la 'navigatrice' officielle. Il en fallait bien une. Leur point de chute était à l'Est des montagnes, juste avant que la Rivière dont le nom n'était pas indiquée ne s'assèche. Ayant accosté non loin de la partie Ouest des Plaines Rocheuses, le duo faisait donc une traversée en diagonale de la montagne, en passant le plus près possible du pic pour ne pas perdre de temps et en même temps éviter le camp Alpha. La Mentali ne comprennait pas encore de quoi il en retournait, mais sa mère savait très bien que les alentours de cet endroit sordide n'étaient sûrs pour personne. Cependant ce risque n'était pas inconsidéré: c'était le seul moyen d'atteindre leur objectif avant qu'un hiver glacial ne les empêche de voyager efficacement.

Mais c'était sans compter sur le terrain terriblement accidenté qui les fit dévier de leur route pour ne pas se confronter à une avalanche potentiellement mortelle. Leur cheminement faisait désormais un crochet dangereusement proche du camp Alpha, et comme la poisse était avec elles ce jour-là, leurs silhouettes ne tardèrent pas à être repérées. On les prit pour des évadées, des fuyardes, des rôdeuses, peu importe, mais on leur donna la chasse. L'effroi qu'Iris vit briller dans les yeux de sa mère la fit supposer que cette dernière n'était pas forcément étrangère au camp Alpha. Qu'elle savait précisément à quoi s'attendre, que des souvenirs terribles hantaient sa mémoire à l'instant où elle constata que leur duo était suivi à vive allure. La Mentali pensait qu'on pourrait peut être s'expliquer au lieu de se fatiguer, mais Io la pressait de courir: on ne discute pas avec ces Pokémon-là. Commença alors une course effrénée sur le terrain écorché vif, hérissé d'épines de roche tranchantes visibles ou vicieusement recouvertes de neige, semé de trous et de crevasses insoupçonés car dissimulées par le manteau blanc. Iris suivait la route qu'elle pouvait, sautant à droite-à-gauche en courant de toutes ses forces, méprisant la douleur dans ses membres déjà las tandis que son souffle allait rejoindre les nuages du ciel gris. Il neigerait bientôt et si cette course la réchauffait, à cette altitude elle n'allait pas mettre longtemps à manquer d'air. Elle n'était pas habituée. Pourtant une issue se présenta, un pic rocheux particuièrement abrupt s'offrit à ses yeux et en un instant elle décida que c'était là son échappatoire. Il présentait une sorte de plateau et menait, par étapes espacées, au sommet où la brume cacherait sa présence. Elle y riva ses yeux pour oublier l'intolérable effort, et entama son ascension par bonds agiles sans se soucier, dans l'instant, de si Io suivait ou pas. La Mysdibule était rouillée mais pas sénile après tout. Il suffirait de sauter à nouveau pour atteindre le nuage qui l'abriterait. Elle était encore hors du champ de vision de leurs poursuivants.

Mais alors qu'Iris allait monter bondir sur le plateau suivant, voyant la sécurité se profiler à peine quelques mètres plus haut, un cri déchirant lui fit baisser les oreilles. Io. C'était Io. La Mentali tourna vivement la tête, nerveuse. Elle n'avait pas fait attention à la progression de sa mère. Revenant sur ses pas, elle vit la Mysdibule piteusement accrochée au rebord d'un affleurement rocheux, luttant pour ne pas tomber. Ses yeux se fixèrent dans ceux de celle qui venait d'arriver, emplis d'une terreur absolue et chaotique. Elle haletait, ayant du mal à former ses mots. Par réflexe Iris la soutint avec son pouvoir psychique pour la poser sur le bord plat, en sécurité. Mais une blesure s'ouvrait dans l'une de ses pattes et il était évident qu'elle ne pourrait suivre le rythme. Elles allaient se faire rattrapper toutes les deux. Ce rapide calcul fut à l'origine d'un choix instinctif chez Iris : " hors de question". Elle glissa alors sa tête dans l'anse du sac de voyage que portait le Pokémon acier en forçant un léger sourire :

" C'est trop lourd maman, comment tu peux courir avec ça ? "

Les poursuivants se rapprochaient, leurs pas résonnaient contre les parois rocheuses. Il fallait faire vite. Malgré elle ses pupilles rétrécirent lorsque la Mentali fit un pas vers sa mère, dangereusement proche de lui faire perdre l'équilibre. Trop épuisée pour réagir, elle ne fit que regarder son interlocutrice approcher. Cette dernière la souleva à nouveau d'une attaque psychique, sans jamais la lâcher du regard.

" Qu'est-ce que tu fais ? "

Articula-t-elle, une terreur sourde montant dans ses yeux, teintée d'une amère désillusion. Dire qu'elle avait eu confiance. Un léger sourire apparut sur le museau de sa fille. Bien sûr qu'elle l'aimait, bien sûr qu'elle n'avait jamais voulu être séparée de sa mère.. et pourtant l'égoïsme lui soufflait qu'elle devrait penser avant tout à elle. Egoïsme ou instinct de survie ?

" Il n'y a que MA survie qui compte pour toi, pas vrai ? "

Répliqua Iris, méconnaissable dans les yeux de celle qui l'avait aimée, protégée, élevée du mieux qu'elle pouvait. Dans les yeux de celle à qui elle devait tout et qu'elle ne tarderait pas à laisser tomber comme la dernière des merdes. Comme si tout cela ne valait rien à ses yeux. Et si quelque chose lui murmurait qu'elle n'aurait plus de vrai but après ça, qu'elle ne savait pas où aller ni quoi faire, elle l'ignorait : à son âge, il serait temps de prendre des décisions seule. 23 ans, Iris. Un aboiement la fit sursauter: elles ne tarderaient pas à être en vue de leurs poursuivants. Io fronça les sourcils, une profonde déception mêlée de dégoût se fit entendre dans les mots qu'elle cracha à la figure de celle qu'elle voyait probablement pour la dernière fois. Elle prit bien soin de détacher clairement sa dernière phrase, cherchant à enfoncer des épines de glace le plus profondément possible dans l'échine de cette fille qui la trahissait, de lui faire sentir à quel point elle la répugnait.

" Finalement j'avais tort. J'aurais dû t'appeler Eris. Tu. Ressembles. Tellement. A ton père. "

A ces mots la Mentali sentit à nouveau le froid mordant de la Montagne de l'Infini. Elle sentit à nouveau ce ressentiment accumulé au cours du temps, et toute la colère du monde qui influait en elle, et tandis que ses prunelles s'enflammaient de rage, un seul rugissement d'une violence insoupçonnée lui échappait. Elle fit un brusque mouvement de la patte en lui hurlant d'aller crever, projetant la Mysdibule contre le sol rocheux, à la merci de ceux qu'elle craignait le plus. L'instant d'après sa silhouette agile s'échappait entre les rochers, grimpant toujours plus haut jusqu'à atteidnre l'infini. La cîme de cette montange, à l'abri des regards. Des cris de protestation parvinrent jusqu'à elle pendant d'interminables minutes avant d'être étouffés par la distance. Donc la chute ne l'avait pas tuée. Mais le camp Alpha ne tarderait sans doute pas à le faire. Eris hausa les épaules, décidant de laisser son regret sur le sommet de l'Infini avant de redescendre prudemment. Elle rebroussa chemin, le cimetière et le désert ne l'inspirant point, pour passer à nouveau par les plaines rocheuses. Sa route contourna la forêt de l'effroi pour chercher du repos au bord de l'Océan majeur. Une quinzaine de jours tout au plus. Ce monde n'était que décadence, il n'y avait pas grand-chose à faire par ici. Mais retrouver un bateau pirate lui fut impossible, aussi la Mentali décida de jouer le jeu. Elle fabriqua quelques babioles métalliques étinceantes en utilisant ses pouvoirs psychiques et se mit en route, à la recherche de bonnes occasions. De bons vols surtout. Elle amassait des objets curieux, utiles ou pas mais tout au moins surprenants. Ils égayaient ses journées par leur étrangeté colorée au milieu de ce monde où toutes les couleurs avaient été avalées par les ténèbres.

Aujourd'hui cela fait deux ans qu'Eris parcourt les routes, elle a dans son sac tout un tas d'objets, vos plus grands rêves, vos pire cauchemars sont dans ce sac, et mille et unes histoires étoilées dans cet esprit. Bien sûr Eris ne porte pas son poids en objets dans ce sac, mais la quantité de choses surprenantes et presque magiques qu'elle peut en sortir vous fera pétiller le regard. Elle a des choses précieuses, moins précieuses, des poisons divers et variés, des sucreries, des porte-bonheur comme des porte-malheur, demandez lui ce que vous voulez et elle trouvera le moyen de vous l'offrir. Vous cherchez des informations ? Elle a des informations. Eris court partout, traverse le continent de long en large et se tient au courtant de tous les ragots possibles, pour sa propre curiosité comme votre bon plaisir, n'hésitez pas ! Du moment que vous mettez la patte au protefeuille Eris est à votre service. D'ailleurs elle ne crachera pas sur quelque collecte d'infos plus poussée sur la personne de votre choix, sur un vol ou autre basse besogne, du moment que son peu d'éthique n'est pas chamboulé, vous pouvez compter sur elle.

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