A malin, malin et demi ! || PV Eris

Rediel en avait marre. Ras les pattes et les poils, de ce paysage pitoresque. Pas un morpion à berner qui plus est. A croire que ces plaines étaient complétement desertes sans aucun espoir de vie. A part les cailloux, il n'y avait rien, pour ainsi dire. Une plante ici, quelques brins d'herbes jaunies là-bas. Bref, rien de bien sérieux et cela avait le don de mettre de mauvaise humeur notre ami charlatant. C'était qu'il n'avait presque plus rien sur lui le bougre ! Fallait vite qu'il se trouve des pigeons si il ne voulait pas avoir faim et soif toute la journée.

Mais le temps passait. La journée passait. Pour finalement arrivait vers le début de soirée. Le soleil avait commencé sa chute. Pile le bon moment pour Rediel de faire jouer ses mensonges, avec la teinture du ciel. Mais nan, y avait pas un Chacripan dans le coin. Aah, comment voulez-vous qu'il gagne sa vie, le Pyroli, si il n'avait personne pour exercer son pouvoir séducteur hein ?

Et puis soudain, il l'apperçut au loin. Au début, ce n'était qu'une tâche dans le paysage rocailleux. Rediel avait même pensé pendant un temps que ce n'était que des pierres des plaines. Et puis il l'avait vu bouger. Un peu. Puis un peu plus. Puis carrément. Ca se déplaçait lattéralement à sa position. Ni une, ni deux, le prophète s'était mis à courir vers la caravane.

Il se rapprochait de plus en plus quand il put enfin la voir correctement. Deux chariots tirés par des Tauros et pas grand monde dedans. Genre deux familles, une par chariot. Mais bon, c'était toujours ça de pris et Rediel ne crachait sur aucune occasion. Son expérience le lui avait appris. Mais dans ce tableau qui promettait à manger, à boire et un moyen de transport, et peut-être même de l'argent ou autres objets de valeur, une ombre vient.

Le Pyroli n'en était pas sûr et il ne chercha pas à le savoir concrétement. Il pensait avoir reconnu la fine et violette silouhette d'un Mentali se dirigeant également vers la caravane. Aussi ne se priva-t-il pas de la bousculer en passant. Histoire de la ralentir si elle souhaitait lui piquer la place, voyez ? Rediel y avait été fort, sa propre épaule était douloureuse maintenant. Avec de la chance, le pokemon avait mordu la poussière, lui donnant encore plus de temps.

Rapidement, il se dépêcha de dépasser sur le côté le petit convoie. Il se planqua derrière une pierre, fit un coup de lèche à sa fourure, histoire d'être présentable, et sauta sur la pierre, le soleil en arrière plan. Autant dire qu'il avait de l'allure quand même, avec sa belle crinière flottant au vent. Surtout avec le soleil orangé derrière lui. C'était fait exprès. Un effet naturel qu'il aimait à exploiter.

Puis, gracieusement, il se laissa tomber à terre et se présenta devant les deux chariots. Ces derniers s'immobilisèrent. Rediel vit une ou deux têtes dépassées pour voir ce qui vallait un arrêt. Mais ce fut un imposant Lucario qui vient à sa rencontre. Le pokemon feu vit qu'il allait parler, alors le prit-il de vitesse.

-Ô noble voyageur ! Je me présente devant vous avec un message de mes Dieux flamboyants, Sulfura du Volcan grondeur et Ho-Oh du Soleil couchant ! Votre périple est en danger sur ces routes mon brave. Il vous faut changer votre cap sur le champ !

Bien sûr, cela n'était pas vrai. La route qu'emprentait la caravane n'était pas plus dangereuse qu'une autre. Mais en se présentant comme un sauveteur, Rediel gagnait des points. D'ailleurs, il fallait absolument qu'il prouve ses dires, et rapidement. C'est pourquoi il enchaîna avec une attaque Canicule pour faire monter la chaleur d'un coup, fortement.

-Mes Dieux ont parlé ! Laissez moi vous accompagnez, mon brave, afin d'escorter votre caravane et de vous fournir la bienveillance des oiseaux de feu.

Et il continua en comptant ses exploits, vantant ses mérites et sa communication inédite avec les deux pokemon légendaires.