Aha, alors comme ça, j'allais encore passer une nuit dehors? J'en étais à neuf cent et des poussières, je savais pas si bien compter que ça après tout, et est-ce que les compter me serait vraiment utile en soi? Ma pierre chaleur coincée entre les pattes histoire de me réchauffer, je me perdis dans mes pensées.
Lui? Au début je ne l'aimais pas. Mais c'était avant de comprendre qu'il était là pour m'aider. Je lui avait donné un nom, Arsetz, la voix dans ma tête!
*Arsetz, c'est moi!*
J'étais devenu fou, et dans mon périple en solitaire il était la seule personne pouvant me redonner du courage. Une personne qui pouvait... me faire sourire, pour la première fois depuis si longtemps? Pas un sourire teint de malice, ou de méchanceté, pas un simple rictus. Un sourire qui prouverait ma joie au premier qui aperçevrait mon visage.
*Dis moi Ersatz, je n'en sait pas beaucoup à propose de toi...*
- Qu'est ce que tu veux savoir?Nous partageons le même esprit, mais pas la même mémoire. Il élevait toujours sa voix d'une manière amère, comme s'il avait quelque chose à me repprocher, comme s'il savait tout de moi! Pourtant il cherchait à me cerner encore plus. Etait-il si différent de ma personne?
*As-tu déjà eu un ami... Pareil à moi? Quelqu'un pour accompagner ce pauvre petit renard à la mèche rouge, hehehe... A moins que tu aies toujours été seul après la mort de tes parents!
Eh bien, je risquais de le décevoir, mais je n'ai pas toujours été seul. Je me rappelais avoir un pote à l'époque. Que j'ai du quitter et que je n'ai plus revu depuis. Et... Que je ne reverrais sûrement plus jamais.
- Je ne souhaite pas en parler.*Un nom résonne dans notre tête. Un écho bruyant. Fin... Findrel...*
- Hmf. On ne peut rien de cacher hein!?*Tu n'arrêtes pas d'y penser*
Ce maudit pouvait bien evidemment savoir ce à quoi je pensais. Findrel, j'essayais de l'oublier, comme on tenterait d'oublier un rêve inaccessible. Et au fond, j'avais toujours souhaité le retrouver! Mais notre amitié était impossible, car nos modes de vie étaient incompatibles. Alors naïvement, je lui ai promis "on se revera", car je devais le quitter. Jamais une promesse n'aura été aussi vaine.
*Raconte moi son hisoire, Ersatz...*
- Alors la voici juste pour toi!----- ---- --- -- - RP FLASHBACK : 2023, Cité noire.
- NON, NON, NON, ET NON!Ma patte vint frapper le mur d'une des maisons de la cité. Ma frêle et petite patte. J'étais... Perdu.
- PUTAIN DE MERDE Non, non, non...Je venais de réaliser que cette journée était probablement la plus importante de toute ma vie. Celle qui avait tout changé. Pourquoi? Car mes parents venaient de mourir. Il y a quelque minutes. Mon père en ayant poignardé ma mère, et moi en ayant tiré sur mon père. Meurtrier à huit ans, dur d'y croire hein? C'était lui ou moi, alors je fermai les yeux, tira un coup dans ma sarbacane, et en entendant son corps lourd s'éffondrer par terre, sans réfléchir, je courus. Courus loin de cette réalité qui semblait vouloir se graver au coeur de mon esprit, une réalité écrite en lettres de sang. Le sang de celui qui avait essayé de m'élever, puis de me tuer pour ne plus avoir à me nourir. Mais je n'étais pas dupe, et à cause de lui, j'avais perdu... Maman.
- M... MAMAAAAAAAAAAAAAAAAN!Moi, adossé dans la rue, deux clochards qui passaient par là ne me regardèrent même pas du coin de l'oeil. Je cherchais quelqu'un pouvant me dire "ze t'aime", et me prendre dans ses bras. Déséspérement. Mais cela n'était plus possible, hein? Car la seule personne encore apte à pouvoir m'en faire était morte, sous mes yeux. Et dans mes pattes, une bourse de cinquante pokédollars que je comptais lui offrir. A maman.
Cela faisait deux jours que je n'avais pas mangé. Et franchement, je n'avais pas faim. Un flot de larmes incéssan t coulait le long de mes joues, mais pourtant j'allais devoir me nourir. Alors je pris, le pas lourd, la direction de la place du marché. Un marché, où d'autres Pokémon aussi tristes que moi se retrouvaient histoire d'acheter avec la moindre pièce d'argent volé, de quoi survivre! Une légère pluie, s'alourdissant au fil de secondes s'invita dans l'ambiance. Au moins, on ne me verrait plus pleurer. Et alors, je rejoint le stand le moins cher, et le moins nourissant dans le plus grand des silences.
- D-Deux pommes madame s'il vous plaît...La marchande me regardait. Elle savait très bien que c'était moi qui lui chippait de la bouffe de temps en temps. Pourtant, elle voyait que j'avais de l'argent. Alors elle ne me fit aucune remarque.
- 50 balles.Je sortis de ma petite sacoche de quoi la payer, et aggripa mes deux pommes pour les placer dans dedans. Et je voulais me retirer un peu pour aller les manger tranquillement, histoire de ne pas me les faire voler! Alors je quittai la rue marchande, sans même regarder devant moi, les larmes et la pluie brouillaient ma vue, ma tête se tourna instinctivement vers le sol. Car je ne voulais pas que le moindre Pokémon ne me voit pleurer. Malheureusement, quand on ne regardait pas devant soi, des chutes pouvaient arriver! Ma patte se prit contre un caillou, et mon corps maigre tomba par terre alors que le contenu de ma sacoche [à savoir : deux pommes] se répendit pas terre.
- Putain, aïe! Mais... Quelle journée de merde!Je n'avais même pas envie de tout ramasser, alors je restais assis par terre à regarder les gens passer, voir qui serait le premier à venir voler ce que je venais juste d'acheter.